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10 novembre 2013 7 10 /11 /novembre /2013 08:51

 

triste10.jpg

http://www.forum-poetique.net/t6254-les-amants-desunis



Les âmes s’en vont côte à côte et pourtant étrangères.
Dans la ville dévastée où tout vacille à contretemps
Un bémol s’obstine à obscurcir la flamboyance insolente des rires en cascade
Les orphelins du bonheur débarquent au port, lavés de tout espoir
La machine à broyer la joie ouvre sa gueule puante afin de recevoir l’empreinte de ces âmes en mal de jumelage.
Le voyage terminé, ils se sont trompés de gare
Ici tout s’estompe jusqu'à l’angoisse
Pas un geste d’amitié, pas un effleurement
S’absente l’amour
L’angoisse tisse sa toile autour de ces visages en pointillés marqués par les maux de l’âme amputée d’unions même saisonnières

Oui, elle se souvient encore comme si c’était hier ou plutôt aujourd’hui
Elle, lui sur la place par l’amour désertée
Lui, oubliant jusqu’au clin d’œil au moment d’éternité
Elle croyant encore à la complicité retrouvée
Non loin, la fenêtre ouverte bée sur la montagne ou s’exile la pleine lune dont la face ruisselle des stries dévastatrices d’une pluie d’illusions perdues
Les amants ou ce qui y ressemble s’amusent à jouer à s’aimer
Deux visages se grimant de silence, de peur et de demi-vérité
Elle se veut la source au printemps des amours renouvelées.
Lui ne connait plus de saisons que l’illusion d’une conquête d’été.
Le froid a emporté sa foi
Eux ce n’est plus deux mais la solitude jusqu’au moindre gémissement de leur contre-chant cascadant des « miserere » striant les empreintes de l’âme
Elle, la chevelure en éventail, le corps modulé de désirs, devient navire, océan, à la fois captive et conquérante des gréements et de la vague
Lui, phallus vengeur, bourlingue en terre étrangère son seul geste d’intimité et reçoit l’orgasme femelle, tel hommage a sa virilité
Les mots d’amour dérivent, hoquètent et se taisent, naufragés du bégaiement de l’angoisse
Un amour se noie dans la jouissance devenue stérile et pleure son pareil attiré par le sifflement des mirages aux illusions submergées de sable
Elle sait qu’il va faire nuit dans l’aube impalpable ou le coït terminé, les corps se séparent à nouveau étrangers
Une note enclavée dans le tumulte des émotions contraires hoquète sa démesure dans le courant-d’air
Sur le lecteur de disque John Hendricks fait des vocalises
Elle croit entendre claquer le fouet aveugle du néant dans l’embouchure de leur luxure
Il ne reste plus à quai que le mâle fonceur, dérivant les replis d’un antre dévasté
C’est l’agonie d’un amour qui n’arrête pas de mourir
Elle, devenue femme de passage, plie le bagage de ses attentes muettes
Lui, tourne le dos, avec pour seul aveu, un pantalon accordéonant sa mollesse le long de deux cuisses musclées maquillées de la fragmentation d’une semence mort-née
Dans l’ombre, l’âme endolorie étreint l’inconstance du vent ou l’amour joue encore à se croire vivant
Sur la ville défigurée, la pleine lune pleure des larmes rougeoyant de son sang la source engorgée des vomissures de cet amour qui emporte avec lui jusqu’au cri de mon plaisir

© Marie-Alice Theard



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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 08:38

 

Eternelensemencement.jpg

Eternel Ensemencement - A.F.T - © 2005



Créature de rêve,
Gonflée, ventrue d'espoir,
Parturiente trop brêve
Fruit du couchant d'un soir.

Me voici, j'arrive !
J'étais si bien chez toi,
Sans souci des dérives,
Embryon de moi.
Ebloui de lumière,
Agressé par le temps,
J'en ferme les paupières,
Je me dessèche au vent.
La vie me crie merveille,
Mon cri est différent,
Et quand je me réveille,
Tout est incohérent.

Joies de l'enfance,
Petits moments,
Adolescence,
Furieux torrent.
Les interdits,
Le coeur à nu,
Tous les non-dits
De l'inconnu...

J'ai tout appris dans cette vie,
Et m'aperçois que ne sais rien.
Heureusement la poésie
Reste pour moi un grand soutien.
... J'étais si bien chez toi,
Sans souci des dérives.
Devenu enfin moi,
J'ai dû changer de rives.

La destinée
Suit son chemin.
La vie est née
Et déjà fin.

Aimer pour mieux agir,
Agir par la pensée
Et un jour devenir
Parole d'éternité !

© Pierfetz


http://arciel88.fr/bibpoesiespierrot/I-2embryon.htm



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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 08:44

 

ruines

http://www.unifr.ch/tmf/Relever-les-ruines-Quatre-defis



                                                       dédié à Mon frère
                                                                          Athanase Vantchev de Thracy.


Rêves et espoirs lézardés
Dans ces vers trois plages
Regard profond, une image
Sur les mots s’attarder.

La vie perdant son arôme
Sur ce sol devenu douar
On achève les hommes
Pour protéger les tocards.

L’aiguille perdant son fil
La colle a pris son temps.
Loups et renards sans profil
Sèment poussières et vents.

Et dire qu’elle était belle
Pure, fidèle aux vivants
Sueur au bout de la pelle
Attentive au printemps.

Et dire qu’il était ferme
Sensible aux douleurs
Partout, prés et fermes
Exclue était la peur.

Dire et dire tant de choses
Les mots avaient un sens
La reine avait ses roses
Le roi signait sa présence.

© Mouloudi Mustapha
Alger le 31/10/2013



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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 08:41

 

quete.jpg

Infographie © Thierry Deschamps



Il est cinq heures du mat, aujourd'hui c'est dimanche,
Sous le ciel étoilé je me sens appelé,
La beauté de la lune me tire par la manche
M'attire vers le port. Vais-je me rappeler ?

Je marche tranquillement dans les rues de la ville
J'avance sereinement courir serait trop vile
Car la nuit qui m'emporte à sans doute ses raisons
Et qui sait, de mon âme, sera-ce la floraison ?

Nuit, silence, la lune me regarde dans les yeux
Elle m'enveloppe et s'ouvrent les arcanes de l'intérieure Beauté
Que d'images s'imposent à moi ! Quels sont mes vœux ?
Du Chemin, j'ai le choix, tout m'attire, je regarde passer...

Et ma vie défile comme si je me noyais
Dans le tourbillon du ciel, les étoiles discutent avec la lune
Tout est irréel, et pourtant je suis là... Un oiseau apparaît
Incandescent, d'arc-en-ciel, magnifiques plumes

Je croise en mon chemin, quelques uns, éméchés
Qui s'en reviennent de boîte, riant et titubant.
Et puis un vieux clochard rageant d'être empêché,
Par ces jeunes en goguette, de dormir sur son banc.

Enfin ! Voilà le port, cette forêt sauvage !
Aux craquements des coques se mêle le chant des vagues
Qui rythme le bercement des mâts et des cordages.
Le roulis m'hypnotise et mon esprit divague.

Et le bel oiseau s'approche, me regarde et soudain se met à parler

" Oublie le passé, laisse le futur en arrière !
Ne vis que le présent !
Fais de ta nuit un rêve !
Laisse-toi aller dans le reste de tes jours,
Car le jour qui passe est déjà mort,
Le passé n'est que l'ombre du néant ! "
J'hésite !
Je me noie dans la puissance du port.

Car devant moi se dressent, les insectes d'acier,
Inébranlables gardiens d'un mystérieux trésor,
Qui contemplent le ciel, ignorent les eaux souillées
Dominent de tristes dunes, de sable et de poussière !

Et ce mur imposant ! containers empilés,
Mausolées de métal qui transpirent le mystère !
Dans l'horizon bouché, d'un avenir brisé,
L'âme du port s'est damnée…

C'est alors qu'apparaît comme surgi du néant,
Un rat noir sur l'épaule, une lame à la main,
Suant le mauvais vin, un être repoussant,
A la mine déchirée, au regard assassin.

" Donne ton fric ou je te fais la peau ! "
Je m'arrête sidéré ! Et puis j'éclate de rire !
Un rire tonitruant qui me lave à grande eau
Et qui de désarroi fait fuir le triste sire.

J'existe !
Je ris, je vis, j'ai conjuré le sort !

Grace à toi l'Oiseau !
Grace à toi !

Le port a retrouvé cette sensuelle saveur
D'un appel au voyage, d'une grande odyssée,
D'une mer irisée par les étoiles en fleurs,
Songes de bateaux ivres vers la lune emportés.

~~*~~

© Ode et Thierry Deschamps


http://www.tendresse.le-spleen-de-zarathoustra.fr/quete.html



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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 09:45

 

YVANEL5.jpg

© Yvanel



Par un matin de grand soleil
Sur neiges éclatantes
Je serai la fée celtique
Qui porte sur son front
Un croissant d’or.
J’épouserai mon mage
Né d’une île montagneuse
Baignée par les mers chaudes
Et nous aurons la clé
Des mondes inconnus.
Alors nous broderons la vie
Sur la crête fragile
Où dansent chaque nuit,
Les esprits
Qui tourmentent les morts
Et l’âme des vivants.

© Denise Bernhardt


Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.



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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 08:21

 

J.C-Bemben-lumiere.jpg

© J.C Bemben - Lumière



Marie-Séraphine,
Petite fille aux yeux de ciel,
Aux cheveux de fusion solaire,

Marie-Meryem, Marie-Myriam,
Sœurs d’origine, et séparées,
Aux regards et toisons de jais,

Marie-Yaounda,
Gazelle au large des savanes,
A carnation de haute nuit,

Marie-Siang et Marie Chin-Li,
Enigmes des visions bridées
Sous la frange barrant leur front,

Marie-Carmela,
Princesse infante des Incas,
Couronnée au versant des Andes…

Comme on voudrait les protéger,
Toutes Marie à leur façon,
Loin des feux surgis d’outre-abîme !

© Luce Péclard


Extrait du nouveau recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier



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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 08:37

 

YVANEL-2.jpg

© Yvanel



J’aime un paysage enneigé,
La froide hermine sur la terre.
La blancheur a tant de mystère.
Mes yeux y sont plus engagés.

La neige me parle et m’émeut.
Des tableaux sont dans ma pensée :
Villages blancs, mare glacée
Patineurs… O Breughel-le-Vieux !

Un corbeau noir dans un ciel gris.
Un vieillard chargé de branchages,
Et d’humbles maisons d’un autre âge.
Dans un arbre mort un vieux nid.

La fumée et l’âme des toits.
Auprès du feu chante la vie.
Au-dehors la bourrasque crie
Et les loups hurlent dans le bois.

Étrangement je reconnais
Tout village endormi de neige
Près du clocher qui le protège.
Et sa paix est aussi ma paix.

© Marc Chesneau.

Extrait du « Troisième fragment du journal poétique d’une âme 1948-1971 »


Poème proposé par Michel Bénard que je remercie chaleureusement.



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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 08:46

 

automne.jpg

http://poemes-provence.fr/les-feuilles/



Le silence pâlit
et retourne à l’exil…
le noir…
… toujours plus fort
aux heures maudites
cache le paysage
à la vie qui s’allume
tandis que l’homme
sans un cri
ressuscite enfin
de sa chair
qui l’abandonne…

… La terre
a quelquefois
le goût affreux
de la mort…

© Victor Varjac
Antibes, novembre 1998


Extrait de « LE CHEMIN DES RÊVES » aux éditions Chemins de Plume



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2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 08:40

 

Tempete.jpg

© Claude-Joseph Vernet



Etrange assombrissement de la mer sous un ciel charbonneux où la nue plombée grève l’horizon. Nappe luisante de naphte moiré les nuages enténébrés appesantissent l’éther, épaississent la nuit. Vocifère le vent. Chœur des furies hurlantes, la bourrasque se lève et les lames déferlent d’une force inouïe. Les ténèbres s’abattent sur la mer démontée noyant les dernières lueurs livides d’un crépuscule moribond.

Dans le vacarme des éléments rendus fous sous l’écume bouillonnante de la houle l’onde disparaît, avalée. Les rafales se déchaînent et les nuages accélèrent leur course aux confins d’un ciel tourmenté, loin de l’enfer. Réminiscences des batailles anciennes des vagues dantesques se dressent au vent qui souffle en foudre, et croisent le fer. Fétu de paille au sein de l’orage, un léger bâtiment presque à sec de toile fuit dans le tumulte des flots échevelés.

Le pétrel mauvaise augure roi des tempêtes, sous la voûte céleste, lance son cri là où s’ébattent les éclairs. Et le vaisseau en perdition, enlevé sur la crête d’une lame, précipité au fond d’un gouffre, vaillamment lutte contre les eaux. Sa voilure détruite, les haillons de sa toile s’éparpillent dans l’air tels des albatros difformes aux ailes en lambeaux. Mais vers l’horizon brumeux où se rue le tonnerre, les contours menaçants d’une grève empierrée se profil solitaire.

Le salut est-il là ? Enfin pouvoir se mettre à la côte, malgré les coups de butoir de la houle, malgré le ressac violent. Long semis de roches acérées, écueils et brisants font barrage, assaillis sans relâche par l’onde guerrière. Une grève, un littoral, la terre au lieu de l’océan, la terre au lieu de la mer si dure, écumante pleine de colère. Et des lames de fond vagues monstrueuses gonflées de vent surgissent, soulèvent, et emportent le navire vers les noirceurs du ponant.

© Béatrice Pailler
08-10/03/2013



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1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 08:34

 

ecureuil-2.jpg

© Arnaud Grizard http://www.naturapics.com/observer-et-photographier-lecureuil-roux/



Toutes les nuits, un écureuil roux sort de ma tête
Et je le vois disparaître dans l'obscurité.
On dira « C'est bien encore un rêve de poète,
Il faudrait être fou pour croire à ces choses-là ! »
Pourtant, je l'ai vu, j'ai même failli l'attraper,
Mais il a filé comme du sable entre mes doigts !
Traitez-moi d'enfant ou de menteur si vous voulez,
Je l'ai vu, je ne suis pas fou, et je le répète :
Je le revois dévorant des yeux ces deux noisettes,
Je m'entends encore lui dire « Arrête, il ne faut pas,
Surtout pas toucher aux fruits de ce lieu enchanté,
Car ce sont ses yeux, et sans eux je n'existe pas ! »

© Michel Duprez



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  • : Ce blog est dédié à la poésie actuelle, aux poètes connus ou inconnus et vivants.
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