/image%2F0992079%2F20220312%2Fob_f4ead7_28424488-1598494163563898-853949343341.jpg)
Lien sur la page d'origine : - https://www.facebook.com/photo/?fbid=1598494163563898&set=a.546828048730520
Lien sur la page d'origine : - https://www.facebook.com/photo/?fbid=1598494163563898&set=a.546828048730520
En raison de l'infâme guerre menée par Poutine contre l'Ukraine ses civils, femmes, enfants, vieillards, tous sans défense, je bouleverse l'ordre habituel des publications d'auteurs. Priorité aux textes qui parlent et/ou condamnent l'agression et l'agresseur ! (Jean Dornac)
Passé et souvenirs des Trente Glorieuses,
pour beaucoup d’enfants de ce temps-là,
ce ne fut que découvertes et passions,
promesses d’un nouveau confort de vie.
De quoi se souviendront demain
les enfants ukrainiens d’aujourd’hui ?
Du bruit effrayant des bombes,
des maisons et des rues éventrées,
des jours et nuits au fond des abris,
de la fuite sur les routes sans fin,
des larmes aux yeux de leurs mères,
des visages assombris de leurs pères
qui s’éloignent et disparaissent,
ignorant quand ils les reverront.
Qui eut cru que l’Histoire se répéterait
en Europe devenue cette grande famille.
Mais tapie dans l’ombre diplomatique,
une bête sauvage attendait son heure.
Difficile de protéger l’un des nôtres
sans risquer de déclencher l’Apocalypse ?
Et si la bête prise à son propre piège,
devait finalement mourir de sa folie.
Alors à nouveau, pourraient jouer
les enfants de l’Ukraine libérée.
Mais leur mémoire gardera à jamais,
les sombres souvenirs de l’an 2022.
Écrit le 4 mars 2022
©Kathleen HYDEN-DAVID
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
je croyais être assez vieux
pour n’avoir pas à implorer
les hôtes de tous les cieux
afin qu’ils arrêtent les guerriers
mais le ciel ces jours
semble comme toujours
faible et vide pour les petits
fort pour les tyrans en folies
Un dictateur de flibuste
succède à un tyran nazi
tous les deux voulaient un buste
mais ne méritent que des lazzis
il faut une bonne dose de drogue
pour se transformer en bull-dog
et déclarer la guerre en étant ivre
à un pays qui veut juste vivre !
ou quand un petit capitaine
d’une police criminelle du passé
dévoré d’une cruelle haine
décide de s’en prendre à la Liberté !
et nous voilà avec sur les bras
un gros boulet russo-soviétique !
les missiles volent bas
lancés pour ce dictateur typique
ses collègues mafieux
qu’on appelle oligarques,
implorent les cieux
se sentant de plus en plus patraques
ridicules sont leurs angoisses
face aux haines qui croissent
et les vengeances à venir
des peuples qui crèvent d’agonir !
©Jean Dornac
Lannion, le 9 mars 2022
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
du monde … perd son latin
J'ai vu la Nuit arriver à l'Est
avec son troupeau apeuré
son cabas rouillé plein de bas filés
et de paroles noyées, saisies de glace
dans la passoire à idées du jour épuisé
Elle avançait, harassée de ressasser
l'horizon hérissé d'ombres
fussent-elles celles irisées du Bolchoï
rubans fleuris, barbes à papa et chapkas
spectacle fièvreux, toujours sur le qui-vive
Voix et moral incendiés par la tyranie punitive
l'espoir écrasé, l'avenir rasé au fil du rasoir
par des loups à visage de grand-mamans
''pour mieux vous manger mon enfant''
Elle avançait, la Nuit, souffle court
rageusement poussée par le vent mauvais
Certains disent qu'elle reculait
déjà au pied du jour suivant
pris dans les glaces d'un autre temps
Qu'en dis-tu Sergueï, y a-t-il un espoir
Dans tout ce blanc couvert de noir ?
Patience...On croit qu'il fait noir
Mais la Nuit, comme Mélanie
(les Slavent le savent toujours)
fait son nid au creux de mélanine
le temps d'un rêve suave en retard
Et hop ! Au soleil, elle devient Zagreb
un grain de beauté sur la main du jour
et plein de jalousies qui filtrent les regards
C'est glaçant mais c'est ainsi
on n'y voit que du feu
rien ne s'éteint dans la Nuit
partout des foyers hurlants
attisés par le mauvais vent
On a beau essayer de remonter ''l'Autan ''
on risque d'importer Levant
il y a tant d'eau trouble sous les ponts
subliminaux nippons!
Où trouver une chaude seconde d'espoir ?
L'horlo-geai a fait long feu
remplacé par la gelée de l'or-tolan
fiduciairement trop lourd et trop lent
On se perd dans la Nuit d'étang
à Grosny comme à Neverland
en silence, les yeux noyés de larmes
quand s'en vont, tout seuls, les enfants
Qui va calmer la Nuit des tanks ?
Compte-t-on sur la noirceur des banques ?
Qui va stopper ce monstrueux iceberg en dérive de l'Est
Ce tyran qui a peur du ''Mistral gagnant'' de l'Ouest ?
Courage Irina Nicolaï, Vassili, Igor, Alexis,Véra,
Ivan, Vladislav, Boris, Natacha...
D'ci peu, ensemble on trinquera
Ici on boit l'iode comme vous la vodka !
C’était un petit Africain
Qui voulait faire du pain
A quatre sous la livre
Pour que ses frères vivent
Mais il n’avait pas de blé
Ni d’argent pour en acheter.
Il prit de la terre,
Y mit sa misère
Et modela dans ses doigts
Deux grands parisiens siamois ;
Il les mit à cuire
Avec un sourire
Dans un rayon de soleil
En songeant qu’à son réveil,
S’il ne leur arrivait rien,
Il mangerait à sa faim !
Il fit un beau rêve
Et vit sur la grève
Une file de bateaux
Que déchargeaient des gâteaux,
Il se dit qu’en songe
On est heureux comme au ciel
Et que les éponges
Ont leurs trous remplis de miel ;
Et le pauvre môme,
Pâle comme un fantôme,
Eut trop peur que ses enfants
Ressemblent un jour à des blancs ;
Alors pour être certain
De ne plus manquer de pain,
Il décida de dormir
A n’en plus finir.
©Louis Delorme
Extrait du recueil « La Criée – Les Vagissements » de 1974. Recueil imprimé et gravé par l’Auteur sur sa presse artisanale.
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
L’homme endormi
cherche dans les ravins
où le rêve poursuit
le quotidien morose
une chair d’ambre
aux effluves de fièvre…
Comme il court
comme il court
ce désir interdit
où l’illusion d’être
efface les blessures
des caresses retenues…
La féerie de l’irréel
ressemble au vertige
d’une aube indiscrète
qui derrière un fouillis
d’une douce blancheur
cache le parfum d’un corps…
Mais cette nuit
l’homme
aux mains de braises
effleure seulement
la crinière de l’extase
sans jamais oser
rompre l’interrogation
du voile prometteur…
Pourtant le silence
brûle comme un cierge
et la belle inconnue
porte encore le masque
aux doigts tremblants
que le dormeur timide
n’ose par retirer…
Les ongles de l’attente
s’enfoncent doucement
comme une dague
à mille têtes
et portent la douleur
jusqu’au fond de la chair…
La peau crépite
sour le galop du sang…
La sève éclate
telle une vague nouvelle
le regard déborde
et le désir insupportable
déchire et bouleverse
plus sûrement qu’une tempête
celui qui marche
sans paupières
au milieu de son lit
dans une chambre
où les ténèbres
ont déjà tué la lumière !
© Victor Varjac
Antibes, dimanche 04 janvier 2002
Extrait du recueil « Le Dragon de Poussière » aux éditions MELIS
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Pour bien assurer sa relève,
Elle s'était transformée en fleur.
Le temps pressait, la vie est brève,
Elle ne devait pas perdre une heure.
De l'enveloppe protectrice,
Couleurs et parfum de corolle,
Le pistil jaillit du calice,
Et du bourdon attend le vol.
Posé sur ce jardin d'Eden,
Il donne avec délicatesse,
Son plein d'amour et de pollen,
A cette fleur de la tendresse.
Pierfetz © 2004
sources : http://arciel88.fr/bibpoesiespierrot/I-6Printemps.htm
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Ce poème figure dans le recueil Mais la danse du paysage / 5sens Editions
parfois un oiseau te frôlait de son aile
et je te parlais de soif
de ces cerfs qui scissionnent les plateaux
tranchant jaune le genêt
je te disais les saisons du visage
de l’anémone printanière à l’anémone soufrée
la terre nous ouvrait son flanc de blocs ardents
en plein ciel parait à la nudité sur le sein
de ton abîme
les soubresauts d’une montagne que l’on croyait
éteinte
montrait sa dimension sauvage
poumons de tonnerre sur l’herbe basse
que forçaient tes rayons
que forçaient tes étreintes
derrière les barrières de feu et ses travaux en cours
dormait ce rêve de nous que nous inventions de vivre
et je buvais la trame et l’épilogue dans ce bol arrondi
que tu levais dans le jour
© Barbara Auzou.
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits
Histoires Courtes
Préface de JEAN-PAUL GAVARD PERRET
Éditions
À mon amie Béatrice Rolando
PRÉFACE
Traversée des temps, armoiries de l’amour
Nicole Hardouin invente une suite de « terres » à la fois sentinelle et hors limite. La langue classique et impeccable relève la tête tout en osant la guillotine. L’auteure, pirate autant que châtelaine, sous prétexte de contes qui appellent une langue roide, la tord comme elle travestit le genre mais sans la moindre ostentation. L’humour est là, l’érotisme ne manque pas (euphémisme). Mais tout en retenu - du moins tant que faire se peut. Dans sa folie douce chaque fiction sort d’un lit de sagesse. Les syllabes sont en émoi et si elles ne ramèneront pas dans cette couche elles créent un vrai plaisir pour les sybarites. Ils ne peuvent que se laisser troubler par Nicole Hardouin, ses dialogues ironiques, ses histoires troubles, ses temps disparates et de mystérieux paysages. Le bleu de leur horizon ne s’éloigne pas lorsqu’on le touche. Il demeure même lorsque fond la lumière du soir. La poétesse la retient jusque dans l’échancrure de la nuit. Elle devient un oiseau parmi les ombres appesanties et les personnages. Certains y traquent l’espoir en papillons du soir tandis que l’acier électrique des libellules-femmes troublent des amants de passage.
La subtilité est omniprésente : des mots sont en avance et d’autres en retard : bizarrement ils sont toujours à l’heure. Mais jamais la même heure. Les contes multiplient des racines pas forcément carrées mais pour des extases imprévues dans le plaisir de la lecture. Nul ne sait si par son délice chaque texte finit par arranger le monde mais les choses y font leurs affaires entre gourmandise et lumière.
Il y a rien de comparable dans la littérature du temps. Entre humour et détachement, gravité et allégresse particulier les « éclopés du rêve » sont des êtres debout. Qu’importe les rendez-vous ratés et les fuites. Nicole Hardouin secoue l’indifférence. Qu’importe si pour ses personnages le futur sera toujours provisoire. Entre émergence et effacement, entre cheminement linéaire et torsions temporelles l’auteure feint de réintégrer un ordre dans le désordre. Par sa drôlerie tendre, elle isole encore plus l’isolé et nourrit l’air qu’il respire de ses illusions.
Raison et folie font la jonction entre ce qui est et ce qui n’est pas, le réel et l’allégorique. La créatrice reste la sourcière armée de la seule arme essentielle, travaillée et retravaillée : son langage. De la boue des temps il extrait des parcelles d’or et, des arpents du ciel, le bleu cyan. Selon une dynamique onirique et littérale chaque fable donne du monde son jour imprévisible.
Jean-Paul GAVARD PERRET
Extraits de LES ÉCLOPÉS DU RÊVE – Nicole Hardouin
LIMINAIRE
Contes que les djinns se chuchotent dans nuits froides du désert lorsque s’endorment les gerboises et s’éveillent les serpents ceux qui vont debout comme à l’origine.
Histoires comme s’en racontent les fous qui n’en sont pas, les diables, les gitanes et les poètes, les soirs de pleine lune en croquant les interdits sur les bords des débords.
Éclats de vie qui paraissent sans liens ni raison, dans des tremblements de temps. Ils ont pourtant tous la même semence : l’espoir. Mais, éparpillées par le vent, les choses ont leur propre destin.
Elles germent en tous lieux sous diverses formes. Elles s’égarent, s’ensouchent selon leur fantaisie, s’incrustent, boursouflent terre, caillasse, désirs, corps pour éclater de façon éruptive jamais comme on le pense et là où on le croit.
Mais elles ont un point commun ces histoires qui n’en sont pas, elles sont toutes cernées par les cicatrices du rêve dont la fumée revint souvent comme un songe de vent.
Ne sommes-nous pas tous des éclopés du rêve ?
Nul n’est besoin d’être
« veille, le soir à la chandelle »
Pour revivre à l’envie
ses amours les plus belles.
Quand je pense à nous,
à nos instants volés,
Peu importe que le temps ait passé
Puisqu’il ne fut jamais amer.
Ce qui nous a si ardemment unis hier
Remplit aujourd’hui nos coeurs
D’une délicieuse et subtile douceur.
Pouvoir dire en imitant Ronsard,
Il m’aimait au temps de nos désirs,
Me fait toujours autant
frissonner de plaisir.
©Kathleen HYDEN-DAVID
Extrait de « A cœur ouvert » Éditions France Libris 2019
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits