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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 07:11
Immobilité - Ode
Modigliani
 
 
 
C’est l’immobilité
Dans le moment qui dure
Chaude, la fixité
De la moindre posture…

Ainsi, l’Amour venu
Abandonne la lice
Qu’à souffle retenu
Revisite un délice…

C’est le réel abstrait
L’instant flou sans mélange
Qui sur l’ombre distrait
Comme des ailes d’ange…

Ce qui reste du don,
S’inscrit en le message
Du suave abandon
Candide, presque sage…

C’est l’immobilité
Qui cache à s’y méprendre,
L’acte d’intimité
Puis en laisse un trait tendre…
 
© Ode

 
 
 
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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 07:05
Je n’étais pas né… - Jean Dornac
hirondellecanada / Flickr
 
 
                                                                                                       
Je n’étais pas encore né
Les corbeaux volaient déjà haut
Dans le ciel des âmes crédules
 
Et tournait déjà la folle pendule
Qui donne l’heure du grand départ
Vers la rive effrayante et inconnue
 
Faut-il être innocent pour s’accrocher aux dieux
Et ainsi traverser, yeux fermés, le voile de désespérance
Qui dit que tout n’est que pauvre hasard
Depuis toujours et à jamais ?
 
Je n’étais pas né et j’ignorais
Ce que serait la souffrance du doute
Et de se savoir impitoyablement mortel
De ne pas ignorer que tout doit mourir !...
 
Si j’avais su, aurais-je voulu venir
En ce monde de folie et de sang versé 
Ce monde ou par délirant ego
On fait des guerres et des génocides ?
Ce monde où l’on vole âmes et corps
Pour le plaisir de ceux qui se croient forts ?
 
Je n’étais pas né que, depuis toujours
L’homme tuait l’espérance
En monstrueux prédateur
Plus fou que tous ses créateurs
Sans pitié pour les mères, les épouses
Les sœurs ou les maîtresses !
 
Mais je suis né et n’ignore plus rien
De ce qu’est la tragédie de vivre
Je n’ignore plus que le bonheur est illusion…
Contre la folie des hommes et des dieux
Je me lève inutilement jusqu’au jour
Où de rage, ils m’exécuteront…
 
© Jean Dornac
Lyon, le 12 juillet 2014

 
 
 
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13 juillet 2014 7 13 /07 /juillet /2014 07:51
La Fermière - Emile Verhaeren
 
 
 
 
 
Dans son enclos ceint de hauts murs
Où pousse au long des prés l'armoise ou la jonquille,
Elle accepte son sort parmi les hommes durs,
La fermière à l'âme tranquille. 
 
Lésine, orgueil, ruse, fureur,
Haine sournoise, ardeur brusque, rage funeste,
N'ont eu raison de sa constante bonne humeur
Ni du beau calme de son geste.  
 
D'un seul mot clair et familier
Elle apaise l'envie et l'âpre violence ;
S'il faut dompter ceux-là qui ne veulent plier,
Rien n'est plus fort que son silence. 
 
Elle peine de l'aube au soir,
Distribuant à tous ses paroles égales,
Et l'humble ouvrier trouve une place où s'asseoir
Autour de sa table frugale. 
 
Ses cheveux, aux bandeaux vermeils,
Dorent tout son visage au jour de la croisée,
L'ombre est vaste qui suit aux champs, dans le soleil,
Sa grande marche balancée.
 
Ses pas sont lourds, mais confiants
Comme s'ils s'appuyaient sur le coeur de la terre.
Tout l'aime : le vent sain et l'air vivifiant,
Et le sol âpre et volontaire. 
 
Elle a le vieux respect du grain
Et le serre en ses doigts, et sur son dos le charge ;
Avant que le couteau ne divise le pain,
Sa main y trace une croix large. 
 
Ceux qui parlent des gens d'ici,
Entre eux, le soir, fumant leur pipe à la chandelle,
Avec des yeux sournois et des mots sans merci,
Changent de ton en parlant d'elle. 
 
On l'aime et pourtant on la craint;
Mais cette crainte même exalte et réconforte :
Car, bonne hôtesse, elle ouvre à ceux qui vont en vain
Frapper au seuil des autres portes. 
 
Si bien qu'un vagabond dément
Qui voit, dit-on, bien au delà de la lumière,
Lui a prédit un long et bel enterrement
Quand elle ira dormir en bière.
 
Emile Verhaeren
 
 
 
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12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 07:37
CELESTE RENCONTRE - Pierfetz
(Céleste rencontre entre la Harpe et le Célesta)
 
 
Enayla - femme harpe-lune ©
 
 
 
 
L'Amour parfois réveille
L'être cher disparu.
Il n'était qu'en sommeil
Au hall des pas perdus.
 
*
 
Dans la nuit qui m'assaille d'une sombre lumière
J'ai perçu, mon amour, ta présence soudaine
Enveloppée de notes, encordée, prisonnière
De tes songes amoureux, nostalgie incertaine.
 
Transmission de pensée, télépathie de l'âme,
Jouissance de l'être extrasensorielle,
Je n'ai pu résister, comme le cerf en brame.
Je suis sorti de l'ombre, image existentielle.
 
*
Après avoir percé les nuages de la nuit,
Nous irons, aux aurores, amoureux des jardins.
Avec toi mon amour, ma fleur épanouie,
Rêve et réalité ne feront qu'un soudain.
 
Posée sur mon épaule, ta silhouette ombrée
Restera plus discrète pour ne pas me distraire.
Tu seras dans mes bras ma harpe bien-aimée.
Choeur d'Amour à deux voix, union complémentaire !
 
*
Au-delà des nuages de la réalité,
L'amour est appelé à ne pas disparaître.
Parfois certains mirages deviennent vérité
Et donnent aux vivants toute leur raison d'être.
 
Pierfetz © 2004
 


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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 07:16
Sans nom – Christian Boeswillwald
 
 
 
"Tout est rose de pluie et il n’est plus de vent,
La Nuit s’est installée et se prolonge comme
Si tout devait renaître avec l’aube disant :
J’ai faim de ce Dieu sourd qui s’est lassé de l’Homme..."
 
© Christian Boeswillwald



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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 07:08
Publicité - Thierry Deschamps
Infographie © Thierry Deschamps
 
 

Com comm' consomm'
À genoux Homm'
Com comm' consomm'
L'âme se donn'

Achète ! Achète ! Achète !

Tu n'as besoin de rien
C'est faux !
Regarde ton voisin
Idiot !
Ne sois pas si ringard
Achète sans retard
Tu verras c'est l'panard
J'te raconte pas d'bobards

Achète ! Achète ! Achète !

Com Comm' Consomm'
À genoux Homm'
Com comm'
L'âme se gomm'

Achète ! Achète ! Achète !

Les spots publicitaires
C'est beau !
Te montrent ce qu'il faut faire
C'est chaud !
Tu peux t'laisser guider
On a tout étudié
Tu as juste à payer
C'est ça la liberté

Achète ! Achète ! Achète !

Com comm' consomm'
À genoux homm'
Com comm' consomm'
l'âme à sodom'

Achète ! Achète ! Achète !

Mate ces étalages
Si hauts !
Ne leur porte par outrage
Salaud !
Ici rien d'inutile
Ne te fais pas de bile
Fais comme toute la ville
S'rebeller est futile

 
 Achète ! Achète ! Achète !

Com comm' consomm'
À genoux homm'
Com comm' consomm'
Dans le rectum

Achète ! Achète ! Achète !

~~*~~
 
©Thierry Deschamps
 
http://www.societe.le-spleen-de-zarathoustra.fr/publicite.html



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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 07:13
Ma vie – Denise Bernhardt
 
 
 
Pour effacer ma peine
Il faudrait seulement
Que tu me prennes dans tes bras
Comme les femmes que tu aimes.
Et je sentirai,
Le frôlement de tes lèvres
Sur mes cils,
Les frissons d’eau
De tes doigts dans mon cou.
Mais je verserai tant de larmes,
Que tes baisers mon amour
Ne sauront les tarir.
Pour effacer ma peine
Il faudra me donner
La caresse lente
De la vague apaisante
Dans l’écume du soir.
Et je m’endormirai
Serrée contre ton cœur.      

© Denise Bernhardt


Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.



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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 08:25
L’AILE ET LA GRIFFE – Luce Péclard

http://www.paperblog.fr/4125392/le-chat-et-l-oiseau

 

 

Le chat s’infiltre sous la haie,
Sinueux ainsi qu’une liane.
Il rencontre l’ail d’ours, l’ortie,
Le grillage épineux des ronces.
Il passe habilement partout,
Au fil conducteur de sa proie.
La souris lui importe moins
Que l’oiseau sur les basses branches.
Il a repéré l’imprudent
Qui faisait escale un moment.

 

A la vitesse de l’éclair,
Dans un vif froissement de plumes,
L’aile a juste évité la griffe
Et le ciel a paru plus vaste !  

© Luce Péclard


Extrait du nouveau recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier





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7 juillet 2014 1 07 /07 /juillet /2014 07:24
À toutes les sauces – Carmen
 
 
 
Cœur Sauce Marinière
Pour volage, toujours en voyage, sur un voilier fendant… toutes les mers
 
Cœur Sauce Tyrolienne
Quand il hésite entre une belle italienne… et la saine Autrichienne
 
Cœur Sauce beurre Maître-d’Hôtel
Pour le désir charnel, sans relationnel
 
Cœur Sauce Béchamel
Où les sentiments sont pêle-mêle, parce que de « bons amis » s’en mêlent…
 
Cœur Sauce Bordelaise
En panne dans la « Bérésina » des émotions, et les sables mouvants du malaise…
 
Cœur Sauce Aigre-douce
Entre rire jaune et larmes amères, brisé, cassé, saccagé, émoussé, enveloppé d’une housse
 
Cœur Sauce Verte
De rage d’y avoir cru et n’avoir pas vu venir la fin de l’amour malgré les alertes
 
Cœur Sauce Espagnole
Quand enfin, il trouve le bon « corazon » vibrant à l’unisson du sien, aussi bien face au Taj Mahal ou sur l’Acropole ! 
 
© Carmen 2014 – Tout droits réservés



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6 juillet 2014 7 06 /07 /juillet /2014 07:03
Le silence… - Victor Varjac
 
 
 
… Le silence…
le silence obscurcit
la naissance du jour…
brouille chacune de mes pensées…
isole et torture l’image
cachée au fond de mon être…
Mon rêve si tendre
Est pris au piège…
Il ne m’emporte plus
sur l’écho de ta voix
vers une terre merveilleuse
où le soleil du cœur
ne se couche jamais…
Pour survivre… je respire
Les secondes passées…
Je répands le flacon
Où tremblent nos paroles
et je ferme les yeux
pour égarer le mal
effleurant de mes doigts
le frisson de ton corps
livré à cette fièvre
née d’un songe inconnu…
Les heures maintenant
distillent une souffrance
plus noire que la chute
qui tourmente
jusqu’à délire
l’esprit accroché
à l’interrogation
plus folle que le Temps !...
Je marche et je titube
je titube et je marche
à côté de la route…
Que suis-je sans ton chemin ?...
Un rôdeur… un vagabond
qui n’a plus de visage
et cherche dans l’extrême
l’ombre de son destin…

© Victor Varjac
Antibes, le 21 avril 2000


Extrait du recueil « l’Homme Imaginaire » aux éditions MELIS



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