15 août 2014
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Blanche Lamontagne (1889-1958)
Fille du Saint-Laurent aux magiques contours,
C’est un pays de monts, de coteaux pittoresques,
Où les rochers, flanqués de parois gigantesques,
Voisinent la montagne aux gracieux détours.
La mer baise ses pieds, la vague enchanteresse,
Y jette ses refrains dans le couchant vermeil ;
Et la vigueur de ses norois et son soleil
Nous font lever le front, sous leur rude caresse...
Ses collines, ses caps qui dominent la mer
Sont comme des géants, résistant aux années,
Que ni les vagues, ni les brises déchaînées
Ne peuvent ébranler sur leur socle de fer...
Au-dessus de ses monts à la haute corniche
Les cèdres et les pins forment de verts bouquets,
Et dans la profondeur des bois et des bosquets
Le vorace épervier auprès des pinsons niche...
Si blancs sont les bateaux qu’on y voit louvoyer,
Si large est l’horizon dans la brise légère,
Que notre âme, à son tour éprise de lumière,
Pour des cieux inconnus voudrait appareiller...
Il n’est pas de pays, pas d’endroit sur la terre
Où souffle un vent plus pur, où vit plus de beauté.
La poésie éclate en sa rusticité,
Et l’aigle et ma pensée habitent dans son aire...
Ma pensée inlassable, avide d’infini,
Battant de l’aile aux murs des sublimes rivages,
Revient obstinément à ces rives sauvages
Comme l’aigle revient mourir près de son nid !...
Blanche Lamontagne
http://www.poesies.net/blanchelamontagnegaspesie.txt
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