Nul n’a le droit d’évaluer les traces de tel ou tel comme nul n’a le droit de juger quiconque tant que la vérité lui échappe. La vérité n’est pas uniquement celle qui saute à nos yeux, il y a aussi ces autres vérités par certains voilées et par d’autres décrochées… Pour comprendre autant le froid que la chaleur, il faut les subir, Il faut laisser le soin à celui ou ceux qui ont connu ou vécu près de ces dites traces. Faire le bilan, c’est légitime encore faut-il que la conscience soit vraiment consciente. Encore faut-il qu’on ne s’arrête pas uniquement aux amuses gueules… Encore faut-il que l’utile volonté de remédier ou d’apporter un plus soit réactualisée. La logique veut que, lorsque le cheval, bien en retard, ne suit plus le peloton, c’est le cavalier qui est à blâmer… Il en est de même pour un peuple sous le diktat de l’indifférence, laquelle reste bien le nerf de l’exclusion. Tout peuple broyé par l’assistanat et soumis de force au chômage n’hérite de son dirigeant que le statut du misérable au sens propre du mot… encore faut-il que ces dirigeants sachent que leur santé et autre, que leur liberté et autre, dépendent bien de celles de leurs concitoyens… Ont-ils le courage de commencer par revoir, voire mettre fin à leurs procédures si lourdes et si fastidieuses qui entravent voire étranglent la couche profonde de la société.
Au fait qui les a absous du devoir pour ne leur laisser que des droits ?
(2ème partie dédié à mon frère
Athanase Vantchev de Thracy)
Suffocant entre quatre murs
Qui ne suit pas s’abstient
Je caresse mes blessures
Loin bien loin des miens.
Je plie, présent et passé
De demain, je ne rêve plus
Je fus tant de fois ramassé,
Ce qui coule est déjà perdu.
Je plie toutes les histoires
Du grain de sable à l’épi
De la clarté au grand noir
Des longs jours aux molles nuits.
Je plie les dits et les non-dits
Les soupirs devant les gerçures
Le silence et le grand bruit
Les portes aux fausses serrures.
Je plie avec précaution
Mes empruntes pour souvenirs
Avec le tyran une seule solution
Partir pour ne plus revenir.
Je plie avec précaution
L’image de feu mon père
Porteur de la révolution
Aux frontières de sa terre.
Je plie avec précaution
Le portrait de cette mère
Qui avait toujours la solution
Pour vider la bouteille de son air.
Je plie sans le moindre regret
Ma page pour simple bagage
Défiant ces tristes congrès
Rusés, ennemis des sages.
Je plie sans le moindre regret
Leur foi dans le pouvoir
Leur avidité du gré-à-gré
Qui nous plonge dans le noir.
Je plie sans le moindre regret
Ce souvenir qui m’interpelle
Traçant sous la croix un trait
Jadis le beau suivait la belle.
© Mouloudi Mustapha
Hassi R'mel le 18/08/2014
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