© Adolphe Lalire
Là où les Reines pirates avides de sang sillonnent les océans,
Les flots luisant d’écarlate qui saignent au ponant.
Là où s’ébrouent les courants furieux, tels les silènes facétieux,
Loin vers la demeure du Léviathan, prés des sirènes aux doux chants fastueux.
Dans les profondeurs ombreuses parmi les phosphorescences abyssales
Ces lointaines réminiscences des splendeurs vespérales.
La Mer repose les flancs alourdis, ivre d’espace, grosse de vent.
Sans émoi, sans douleur elle engendre fils et filles, délivre ses enfants.
Hors du grand corps se ruent Typhons et Tempêtes hurlant sous les rafales ingrates
Et voici que pour les joutes guerrières d’un jeu féroce entrent en lice les vagues scélérates.
Déferlent sur l’onde d’impitoyables lames de fond qui s’entrechoquent, que rien ne brisent.
Horde impétueuse s’élançant avec violence vers le pâle orient d’une aube grise,
Vers les paisibles grèves de sable grège, humides et soyeuses sous le baiser des embruns.
Au pied des promontoires d’airain mollement elles s’assoupissent sous le souffle marin.
Belles endormies oublieuses du temps qui passe ne voyez- vous pas que l’orage
menace ?
Ne sentez-vous pas sur la soie de votre peau l’odeur funeste de son haleine
tenace ?
Il n’est plus temps de gémir. Crevassés et boursoufflés les nuages cuirassés de
plomb noircissent la nue.
Il vous faut l’accueillir. Préliminaires meurtriers les longs traits aigus de la pluie
Lapident le littoral nu.
© Béatrice Pailler
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