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28 mars 2015 6 28 /03 /mars /2015 08:36
Profondeurs marines – Marlène Racine-Toussaint
 
 
 
 
Pour que votre amour dure à perpétuité
Il vous faudrait voguer en haute mer
Implorer Simbi de vous emmener avec lui
Pour vivre loin du monde terrestre
Et mener une vie pélagique
Alors vous feriez partie
De cette faune benthique
Ou vous seriez votre subsistance 
 
© Marlène Racine-Toussaint



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27 mars 2015 5 27 /03 /mars /2015 09:32
LA BELLE ITALIENNE – Louis Aragon
 
 
 
                                                           à Pablo Picasso. 
 
 
L’azur et ses voiles
Les bras de santé
Crèmes estivales
Sa grande beauté 
 
Mais qu’elle en impose
À qui veut l’aimer
(Parler de la mer.
 Autrement qu’en prose) 
 
La plus idiote
Avec son oeil rond
Luit intelligente
Auprès de ce front 
 
Ô chère adorée
Au soleil de plomb
Ton regard d’aplomb
Et ta chair dorée 
 
Quand on te décrit
Toutes les chevilles
Comme des salives
Montent à l’esprit 
 
Dans ta chevelure
Reflet du passé
Tu gardes l’allure
Du papier glacé 
 
Qu’amènent tes lèvres
Les mots maux et fièvres 
 
Mais la voix dit Non
Sur un ton de lave
 
Louis Aragon
 
 
 
 
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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 07:47
Adieu – Carmen
 
 
 
 
Il part vers d’autres cieux
Et ne reviendra pas
Je n’entendrai plus sa voix ni désormais ne pourrai lui parler
 
Mon cœur est à la pluie
A l’ennui
Sans vie
 
Il part et de lui je ne suis pas repue
Pourtant j’aurais préféré ne pas l’avoir connu
Il aimera de nouveau. Moi… je ne crois pas
 
Mon cœur est à la pluie
A l’ennui
Sans vie
 
Il est parti
Mon cœur à la pluie
A l’ennui
Sans vie
Ne veut pas dire adieu
 
Tu es parti
Adieu
Puisses-tu être heureux !  
 
© Carmen - Texte protégé



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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 07:55
Le jeu – Denise Bernhardt
 
 
 
 
Viens près de moi
Pour que s’inverse le temps
De la désespérance.
Et que se déploient
Les éventails nacrés de la nuit.
Viens à la clarté
Vaporeuse des lampes,
Me livrer ton visage
Quand se ferment tes yeux
Sour le halo d’une caresse.
Alors du bout de mes doigts
Je lirai sur tes lèvres
Les lignes sinueuses
De tes brèves amours,
De tes passions secrètes,
Et je pardonnerai les mots
Des hautes trahisons.  
 
© Denise Bernhardt

Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.


 


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24 mars 2015 2 24 /03 /mars /2015 07:53
LA MÊME CORDE – Luce Péclard
 
 
 
Là où tu seras, je serai
Et partout je te rejoindrai,
Fusses-tu rêvé ou vécu,
Homme errant venu, disparu.
 
Je t’aurai perdu maintes fois
Dans la même existence à deux,
Retrouvé tel et différent
Sous tes habits de convenance
Ou tes déguisements de fuite.
 
Toujours je te ramènerai
Vers le point de départ austère,
Tressant nos courses solitaires
Pour la même corde à tirer.  
 
© Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier




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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 07:49
Afrique 4 : Le Baobab – Abderrahmane Zakad
 
 
 
 
Verrons-nous en Ardennes
Sur les tombes africaines
pousser un baobab
sur la terre arrosée
du sang des poilus
des nègres et des tabors
et du soldat inconnu
 
Un après-midi de dimanche
verrons-nous le corps frêle
des vierges en robes blanches
et le regard envieux
des dernières sentinelles
les cadavres dans les planches
et l’odeur de leur peur
 
Verrons-nous enfin pousser
la blancheur fondamentale
et dans les mares tranquilles
des amours qui s’attardent
l’appel étouffé des oubliés
aux femmes qui les attendent
les seins sous les ombrelles
 
Verrons-nous en Ardennes
Plantée près d’un baobab
la stèle obélisque
d’un africain inconnu.
sur la terre arrosée
du sang des poilus
des nègres et des tabors
 
©Abderrahmane Zakad



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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 08:41
La première tache d’ombre – Victor Varjac
Photo J.Dornac©
 
 
 
La première tache d’ombre
se pose nue
sur la plus haute branche
et tout le paysage
se retourne et regarde
la créature noire
dont l’insolite présence
fascine par sa beauté…
Bientôt le frisson
qui agite et bouleverse
la chair végétale
se métamorphose
en douleur de brume
que l’aube fiance
à la blessure des heures…
Le sang bleu de lumière
ensorcelle la cathédrale
des forêts et des bois…
La robe verte cède
aux avances de l’ocre
qui grignote et roussit
les feuilles imprudentes…
Le soleil ne perçoit plus
le sommet du ciel
et son trône s’écroule
enfoui dans les brouillards
d’un si long crépuscule…
A présent le jour
est un oiseau blessé
par la course des saisons…
La terre baisse la tête
tel un jardin
qui se referme
sur un espace condamné…
La nuit sans indulgence
tourmente le feuillage
de ses griffes de gel…
L’Automne change les arbres
en bûchers de couleurs
empourprant la campagne
de ses mèches de feu…
et Septembre abandonne
son paradis d’enfance
et cède le voyage
à la grande ombre nue
dont la beauté perverse
fascine l’avenir
sur la plus haute branche…

© Victor Varjac
Antibes, le 30 octobre 2011


Extrait du nouveau recueil de Victor Varjac « Les Fiançailles de l’Aube » aux Editions Chemins de Plume

 
 
 
 
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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 08:33
Là où les Reines… - Béatrice Pailler
© Adolphe Lalire
    
 
Là où les Reines pirates avides de sang sillonnent les océans,
Les flots luisant d’écarlate qui saignent au ponant.
Là où s’ébrouent les courants furieux, tels les  silènes facétieux,
Loin vers la demeure du Léviathan, prés des sirènes aux doux  chants fastueux.
Dans les profondeurs ombreuses parmi les phosphorescences abyssales
Ces lointaines réminiscences des splendeurs vespérales.
La Mer repose les flancs alourdis, ivre d’espace, grosse de vent.
Sans émoi,  sans douleur elle engendre fils et filles, délivre ses enfants.
Hors du grand corps se ruent Typhons et Tempêtes hurlant sous les rafales ingrates
Et voici que pour les joutes guerrières d’un jeu féroce entrent en lice les vagues scélérates.
Déferlent sur l’onde d’impitoyables lames de fond qui s’entrechoquent, que rien ne brisent.
Horde impétueuse s’élançant avec violence vers le pâle orient d’une aube grise,
Vers les  paisibles grèves  de sable grège, humides et soyeuses sous le baiser des embruns.
Au pied des promontoires d’airain  mollement elles s’assoupissent sous le souffle marin.
Belles endormies oublieuses du temps qui passe ne voyez- vous pas que l’orage
menace ?
Ne sentez-vous pas sur la soie de votre peau l’odeur funeste de son haleine
tenace ?
Il n’est plus temps de gémir. Crevassés et boursoufflés les nuages cuirassés de
plomb noircissent la nue.
Il vous faut l’accueillir. Préliminaires meurtriers les longs traits aigus de la pluie
Lapident le littoral nu.
 
© Béatrice Pailler



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20 mars 2015 5 20 /03 /mars /2015 07:43
Infinitude – Michel Duprez
© Joan Miro
 
 
Je veille sur ma récolte,
Les raisins de tes paroles
Qui ont mûri dans mes songes.
Je songe à tous ces symboles,
Apparemment désinvoltes,
Dont le sens profond me ronge.
Je pense à toi quand je vis,
Quand je vois, quand je désire,
Dans l'ivresse de tes fruits
Et les chants de mon délire,
Ce bonheur presque infini
Qui me rend fou jour et nuit.
 
© Michel DUPREZ



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19 mars 2015 4 19 /03 /mars /2015 10:45
Le Renard et le Corbeau – Djida Cherfi
Dessin de © Roslane Cherfi
 
 
 
Maître Renard sur un arbre perché,
Le museau orné d’un fromage chipé.
Maître Corbeau qui sur ses pattes déambulait,
Lui dit d’un air fâché :
« Hey, Monsieur du Renard ! Vous paraissez bien pénard
A squatter comme un cafard !
Votre fromage est-il bon ?
Serait-ce du gruyère ou du cheddar ?
J’avoue que je ne sais pas,
Il faut dire qu’il m’a été chapardé avant que je n’aie eu le temps d’y goûter !
Mais il y a là, et vous en conviendrez, des grènes dont je me contenterais. »
Maître Renard ne voulant point converser,
De peur de voir « son » fromage tomber,
Sauta croyant qu’il pourrait s’envoler.
Mais voilà qu’i Il atterrit sur le corbeau aplati,
Et qu’il se brise le museau à présent dégarni.   
 
© Djida Cherfi
03/03/2015 



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