15 mai 2015
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Tout ce sang répandu dans la nuit du langage,
Ce sang bleu, noir, blanc, rose, en rêve éparpillé,
Preuve de mon passage en ce lieu redouté,
Ce paradis perdu poignardé par l’orage.
Tout se sait, nul n’échappe à cet œil sans visage
Qui vous condamne un jour au silence glacé,
Comme si l’on pouvait cacher le feu sacré
Qui nous a rendu fous et donné l’air sauvage !
Tous ici, morts ou vifs, toujours montrés du doigt,
Parfois contraints de vivre envers et contre soi,
Pauvre de nous, les seuls à seuls avec nous-mêmes.
Tout savoir nous est dû mais, là-bas, nul ne sait
A quoi peut bien rimer ce terrible secret :
Être nous malgré tout quand dorment nos poèmes.
©Michel DUPREZ
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