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27 mai 2015 3 27 /05 /mai /2015 07:23
Dans l’intime silence – Michel Bénard
 
 
 
Dans l’intime silence du ciel
Se forme une calligraphie
Au linéaire informel, sensuel,
S’exprimant en fulgurances pigmentées,
Où même les mots se sentent perdus.
Et pour ce poème de l’inconnu
Gravé de matière irisée,
Dans l’embrasement du couchant
L’oiseau un instant aveuglé
Se fît voleur de feu.
 
©Michel Bénard.


 
 

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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 07:08
Sonate – Ode
© Stas Dyshlov
 
 
 
 
J’ai voulu fuir au bout de toi
Une fugue, une fuite
Au bout de mon âme
Une fugue en D’O majeur

J’ai fugué vers des contrées accueillantes
Vers mes grandes eaux, vers mes rapides
Tu es là, toujours là en moi
En périodes successives, lentes, rapides, lentes
Allegro, andante, allegro
In vivo

Une Sonate
Toi, ma Sonate
Ma Sonate en D'O majeur
Ton violon joue dans ma tête
Éveille le désir en mon corps

Ma Sonate printanière

Ma Musique, comme l’éclair de l’orage
Comme les stigmates de l’amour
Comme tempêtes de rêves
Comme le bleu de la nuit
Comme abîme du désir
Comme feu d’horizon

Brûlante comme l’attente
Tu fais tourner mon âme
Sous l’aile de l’archet

Je te vois avancer
Tel l’Oiseau bleu
Dans le silence ensorcelé
De mon Fleuve complice
Vision de joie, d’éternité
Je goûte le sel de mes larmes
Tel un baume à mon âme
Telle l’essence du dictame

Ma Sonate espérée

Je te vois approcher sur les ailes du vent
Pourras-tu vaincre l’imaginaire qui m’habite
De mon enfance, de mon âge qui me surprend
À trouver que rien ne va assez vite
Il y a tellement de temps
Que je t’attends

Ma Sonate tant aimée…

 
©Ode


 
 

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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 07:28
Le temps s’envole – Jean Dornac
©Mihai Criste
 
 
 
Les nuages de mon âme
Ne pourront se dissiper
Que dans tes bras de femme
Si tu sais encore m’aimer
 
Mais n’es-tu pas déjà
Le fantôme de l’ancien bonheur
Juste une trace des instants effacés
Qui meurent plus vite qu’une rumeur ?
 
Ne suis-je pas déjà
Une ombre du passé
Avalée et trop tôt dévorée
Par un ogre sans indulgence ?
 
Ma vie ne fut-elle pas déjà
Un semblant de rêve
Ou plutôt un cauchemar
Où la mort était une vulgaire associée ?
 
On dit pourtant qu’avant d’être un homme
J’étais une âme en déshérence
Ne sachant d’où elle venait
N’ayant nul droit de savoir où elle allait !
 
Mais moi je sais pourtant
Que j’étais une sensibilité folle
A fleur de peau et de poils
Depuis toujours et à jamais !
 
J’étais une âme détestant la violence
Un esprit qui vomissait
Les insultes et les mensonges !
Un cœur juste fait pour aimer…
 
Je ne trouverai plus de repos
Que dans tes étreintes
 
Donne-moi l’amour
Que la vie me refuse
Par ses lumières qui s’éteignent
Au soir de ma vie…
 
©Jean Dornac
Lyon, le 24 mai 2015


 
 

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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 06:39
Seul tu es, seul tu resteras – Gérard Gautier
 
 
 
Après une longue nouvelle nuit insomniaque,
Cauchemardesque, tourmentée
Faite d’anxiété et remords
La lune impudente, astre morne et pelé,
Aride et déserte, belle que de la Terre
Dans l’insondable bleu galactique.
S’estompait furtivement
 
Sur le sable gorgé de sang
Ton pas se fait plus lourd.
Depuis des jours et des jours, sans fin,
Tu erres,
A la vaine recherche d’âme qui vive.
Ange de la mort, maudit tu es.
Forcené, tu as persécuté, assassiné
L’impie, l’Autre.
Aveuglé, la parole de fous,
Intolérant, tu as écouté  
Et rejeté la sagesse,
Les mots de Paix
 
Sur le sable gorgé de sang
Ton pas se fait plus trainant
Tu cherches un regard toujours absent,
Tu as trucidé, égorgé, éventré,
Asservi Tes frères,
Enfants, Femmes, Vieillards
Tous innocents.
Tu as détruit l’Œuvre des Hommes.
Anéanti le passé, créé le rien, 
Une Terre vide de vie, sanglante.
Vers les limbes, pour toi et les tiens,
A jamais interdites, tu chemines...
Nulle beauté à découvrir
Nul humain à rencontrer.
Tu sens la mort, tu es la mort.
 
Sur le sable gorgé de sang
Ton pas se fait plus hésitant
Tu as fait tienne une Religion
L’a crue, à toute autre, supérieure,
Fanatique tu as oublié
Que toute croyance se respecte,
Que croire en la vie, en l’enfant qui s’éveille
Au vol de l’oiseau
Au nuage qui fuit vers l’ailleurs
Au sourire-fleur de l’innocence
Est bénédiction.
Toute vie se mérite
Se partage et non point se soustrait
Le nier est folie, crime.
 
Sur le sable gorgé de sang
Ton pas se fait plus angoissé
Dans ta quête assassine
Tu as tué tes gourous.
Maintenant tu es seul, ébranlé dans tes croyances.
Tu voudrais pouvoir, revenu à la raison,
Regarder l’eau fuir,
Ne pas arrêter son cours
Pour qu’en partage, en aval, un inconnu, 
Ton frère, puisse assouvir sa soif.
Mais nul Être ne la boira.
Tu hurles sans écho que nulle Divinité
Demande et mérite 
Que Dieu unique elle soit.
 
Sur le sable gorgé de sang
Ton pas se fait encore plus chaotique
Tu appelles, en vain,
Tremblant, quémandant
L’aide d’un humain,
Pour éparpiller en offrande,
Sur la Terre, les graines d’Humanité.
Mais trop tard,
Tu as créé le néant
Seul tu es,
Tu resteras seul,
Condamné à l’errance.
 
Là-bas se lève, Créateur
Le Dieu Soleil!
 
©Gérard Gautier
Ambassadeur de la Paix - France
 
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23 mai 2015 6 23 /05 /mai /2015 06:55
Histoire – Thierry Deschamps
" L'homme artiste " NOËLLA WÉBERT
 


Hier, encore, nous étions des sauvages.

Impuissants face au monde, perdus dans la nature.

Suant, corps et âmes, nous nous mîmes à l'ouvrage

Travaillant sans relâche pour bâtir le futur.

Osant défier les dieux, nous cherchions à comprendre.

Il nous fallait connaître les secrets de la vie !

Rien n'aurait pu freiner notre soif d'apprendre,

Et nos âmes s'épuisèrent dans cette quête infinie.

~~*~~
 
©Thierry Deschamps
 
 

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22 mai 2015 5 22 /05 /mai /2015 06:44
Le colporteur – Michèle Freud
 
 
 
Il faisait si froid, si froid que les cours d’eau étaient transformés en patinoire. Jean, qui depuis l’âge de seize ans, bourlinguait sur les chemins d’ici et d’ailleurs, n’avait jamais vu un tel spectacle.
 
Bien emmitouflé dans son manteau de drap épais, n’en finissait pas d’admirer, au bord des ruisseaux, ces labyrinthes de concrétions excentriques, ces draperies de cristal, ces buissons de corail et tous ces joyaux étincelants, éparpillés ça et là par le généreux Prince du Gel. Comme un gosse, il s’extasiait, il caressait, il effleurait avec délicatesse ces dentelles, ces festons de glace et il était heureux. Il en faut si peu pour goûter au bonheur !
Mais l’heure tournait et la route, encore longue jusqu’au prochain village caché dans une forêt de châtaigniers.
 
Un longeant un pierrier qui, grâce au froid, ressemblait à un amoncellement de pierres précieuses, il eut une pensée affectueuse pour ses amies marmottes, bien à l’abri dans des chambres rembourrées d’herbe sèche.
Il arrivait maintenant à l’entrée du bois enchanté : les énormes châtaigniers aux troncs crevassés, aux branches noueuses, étaient recouverts d’aiguillettes de givre et sous les rayons du soleil couchant, la forêt ressemblait à un verger de pêchers en fleurs. C’était d’une beauté si émouvante, si fascinante, que le chemineau pénétra, sur la pointe des pieds, dans le chatoiement de cette lumière rosée. Dans un silence de cristal, il suivit le sentier scintillant qui menait au hameau. Bientôt, il serait au chaud dans une ferme accueillante. Il viderait sa hotte sur la grande table cirée : aiguilles et ciseaux, boutons, rubans et dentelles, fils de toutes les couleurs, jupons, blouses, tabliers et chemises en coutil, broches et peignes en corne, petits livres illustrés et poupées, porte-plume en os muni d’un œilleton où l’on pouvait voir, dans la lumière, se détacher le Mont Saint-Michel. Tous ces trésors ne manqueraient pas d’attirer le regard des femmes qui quittaient rarement leur maison. Après les achats, viendrait la dégustation d’une bonne soupe au lard. Puis, bien à l’aise, le ventre repu, il donnerait des nouvelles du pays, raconterait des aventures vécues, des anecdotes et des histoires. Pensez-donc ! Les visites étaient si rares dans ce coin perdu. C’est à une heure tardive que Jean irait s’étendre dans le fenil, sur du foin odorant, protégé par d’épaisses couvertures de laine.
 
Cette vie de colporteur lui plaisait car même si elle était très dure, dangereuse parfois, elle était aussi exaltante et captivante, riche en beautés et en rencontres. Et tout au long des chemins, il cueillait les fleurs de la liberté, qui continuaient de vivre dans le jardin de son cœur.
 
©Michèle Freud

 


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21 mai 2015 4 21 /05 /mai /2015 06:52
SEIGNEUR, POURQUOI L'AMOUR... – Anna de Noailles
« Anna de Noailles 1913 » par Desboutin — L'IIlustration. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons
 
 
 
Seigneur, pourquoi l'amour et son divin supplice
Sont-ils, entre deux cœurs noblement rapprochés,
Comme un glaive qui rend une inique justice,
Et qui toujours châtie un mystique péché ?
Tour à tour l'un des deux est votre humble victime,
Il doute, il est brûlant, bondissant, abattu ;
Les regards hébétés il mesure l'abîme
Où le buisson ardent parlait, et puis s'est tu...
- Mon Dieu, dans ces amours, la douleur est si forte
Que, malgré le courage, on ne peut pas vouloir
Être celui des deux qui chancelle, et qui porte
Tout le poids d'un si lourd et cuisant désespoir ;
Faut-il que l'un des deux seulement reste libre,
Que tour à tour l'on ait le calme ou le désir,
Et que l'amour ne soit que l'instable équilibre
D'être celui des deux qui ne va pas mourir ?
Faut-il que l'un des deux brusquement se repose
Dans le bonheur amer et puissant d'aimer moins,
Et d'être, à la faveur de cette froide pause,
Non plus le combattant vaincu, mais le témoin ;
D'être celui des deux qui n'est pas l'humble esclave
Dont on voit panteler la muette terreur,
Et dont les yeux, pareils à des torrents de lave,
Font un don infini de soupirs et de pleurs.
- On a besoin parfois de la douleur de l'autre,
De ses bras suppliants, de son front inquiet
Penché comme celui du plus doux des apôtres
Sur son céleste ami, qui songe et qui se tait.
On a besoin de voir sourdre au bord de la vie
Cet ineffable sang des larmes de cristal,
Offrande qui toujours répond à notre envie
D'épier la douleur et son puissant signal ;
- Et moi, qui me revêts de vos grâces précoces,
Comme un brûlant frelon dans un lis engouffré,
Cher être par qui j'ai, plus qu'à mon tour, pleuré,
Pourrai-je pardonner à mon âme féroce
La paix qui m'envahit quand c'est vous qui souffrez ? 
 
Anna De Noailles.
 
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20 mai 2015 3 20 /05 /mai /2015 06:58
Arachnides – Denise Bernhardt
 
 
 
Tu m’as reçue dans tes bras
Sans bouger, sans rien dire
Comme l’araignée
Voit tomber dans son piège soyeux
Une proie de hasard.
Alors tu t’es repu
De ma substance,
Jusqu’à me rejeter
Telle une écorce vide.
Me laissant le désarroi
Des rêves rompus,
Et l’impossible tâche
De reconstruire
Ma toile d’illusions.  
 
© Denise Bernhardt

Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.


 


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19 mai 2015 2 19 /05 /mai /2015 06:46
AMPHIBIE – Luce Péclard
Photo J. Dornac©
 
 
 
Accepter peu à peu
De chercher sans trouver,
De frôler la réponse
Impossible à cerner,
Laisser les choses dans le flou
Comme brume au petit matin
Ou brouillard au soleil couchant,
Peut-être sans les dégager,
Naviguer dans l’imprécision,
L’à-peu-près, l’insécurité,
Donner sa chance à l’imprévu,
L’invisible et l’impondérable,
Rester entre deux eaux,
Mi-poisson, mi-canard,
Dans un jeu de nageoires
Et de pattes palmées !  
 
© Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier




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18 mai 2015 1 18 /05 /mai /2015 06:40
ÊVE - Nancy Turnier-Férère
©Gustave Courtois
 
 
I
 
Femme
 
en pleine jeunesse
à la feuille de vigne
 
tu caches ton sexe
et non tes seins
 
tu offres le fruit défendu
ce philtre magique
à ton homme
 
pour lui ouvrir les yeux
et faire du paradis
votre lieu de délices
 
sans quoi
 
il serait encore nu
tout nu à l’œil nu
 
les yeux fermés
avec ce serpent damné
 
ou serait-il encore
derrière les halliers
ou sous les pommiers
 
à attendre la nuit
pour se défaire
de sa feuille de vigne
 
II
 
Êve
 
femme rebelle et forte
tu fus la première
 
à m’ouvrir les yeux
de grands yeux
à me porter aux nues
 
après avoir dégusté
ce nectar défendu
en admirant tous ces hommes
derrière les halliers
 
ou sous les pommiers
en plein jour se défaire
de leurs feuilles de vigne
 
sans quoi
 
je serais encore nue
toute nue à l’œil nu
 
ou serais-je encore
à attendre prudemment
à déguster ce fruit défendu
 
à espérer en plein jour
jeter une œillade tendre
à mon homme tout nu
 
sans sa feuille de vigne
à l’entendre me dire
 
ô que tu es belle
 
©Nancy Turnier-Férère
 
 
 
 
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