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6 juin 2015 6 06 /06 /juin /2015 06:53
Immondices – Thierry Deschamps
" La calomnie d'Apelle " SANDRO BOTTICELLI
 


Insipides discours de nos politiciens,

Manières et beaux atours de tous ces gens de bien !

Mariages de raison, union de portefeuilles,

Orgasmes intellectuels de cons bourrés d'orgueil !

Nauséeuse gloriole, rêves nationalistes,

Délirante parabole de quelques intégristes !

Incurie des états, bêtise des prélats,

Conservatisme ringard, pantins marchant au pas !

Elle est belle notre Terre, sous cette pollution,

Souillée par la bêtise de notre évolution !

~~*~~
 
©Thierry Deschamps
 
 

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5 juin 2015 5 05 /06 /juin /2015 06:32
La harpe – Michèle Freud
 
 
 
 
Vincent s’éveilla quand les premiers rayons de soleil effleurèrent sa tente. Le jeune homme se leva, guilleret et sortit. Le ciel avait pris la couleur d’une rose et la journée s’annonçait prometteuse. Le petit pré était accueillant avec toutes ses fleurs multicolores. Le jeune homme but l’air frais à la régalade et commença de préparer un petit déjeuner substantiel. Il se sentait bien, en résonnance avec cette campagne sauvage et il pensait que la nature, avec ses énergies vivifiantes, constituait un lieu de re-création. Il était 8 heures quand Vincent mit son sac sur le dos et partit vers la forêt.
 
Il suivit d’abord un petit sentier qui longeait un champ d’herbe grasse où paissaient quelques vaches. Le garçon allait d’un bon pas mais il remarquait les gouttes de rosée sur les toiles d’araignées, les corolles et les graminées. La beauté était partout et offrait généreusement ses bienfaits. Si seulement elle pouvait semer à tout vent des graines de bonté ! A 10 heures, il atteignit l’orée de la forêt. Celle-ci semblait sortir du fond des âges et Vincent frissonna d’émotion. C’est à pas lents et légers qu’il entra dans ce sanctuaire. Il n’existait pas de sentier, seulement une trace, laissée sans doute par les animaux. Le jeune homme la suivit un moment puis il partit à la découverte de ce lieu mystérieux. Il aimait toute cette végétation exubérante, ces mousses pleureuses, ces chevelures d’usnée. Il admirait le foisonnement des couleurs et des formes étonnantes dans les écorces, il notait les essences entremêlées, les arbres tordus aux silhouettes insolites, les troncs pourris grouillants de vie. Il avançait avec émotion et respect, découvrant peu à peu l’âme du lieu, respirant le mystère, avec, sur les lèvres, un goût étrange d’éternité. Il sentait dans tout ce chaos, vibrer l’harmonie, percevait l’élan vital, voyait la vie et la mort s’entrelacer. Dans ce cadre fascinant, dans ce silence moelleux, il aurait aimé dire un poème écrit par les arbres…
 
Soudain, il entendit dans le lointain, le clapotis de l’eau et puis, presque en même temps, les notes cristallines d’une harpe. Mais un tel instrument dans ce lieu paraissait impossible. C’était peut-être le vent, un vent charmeur qui égrenait ces quelques notes pour montrer son savoir-faire. Curieux de résoudre cette énigme, le jeune homme avança plus vite. En une demi-heure, il fut au bord d’un ruisseau plein de vie, parsemé de blocs de pierres, un ruisseau qui coulait dans un cercle de lumière. Paysage irréel, jardin d’Eden, vagues de félicité…
 
Brusquement, Vincent la vit, cette harpe, posée sur un rocher au bord de l’eau. Elle semblait rayonner et Vincent la regardait, subjugué. Et puis, comme dans un rêve, il vit apparaître une jeune fille qui ressemblait à une fée. Elle ne fut pas surprise de le voir. C’était comme si elle l’attendait depuis toujours. Ils se regardèrent, les yeux dans les yeux. Il n’y eut pas besoin d’en dire davantage. Elle se mit à jouer  une musique pour l’âme et semblait dire : « Tout cet amour, le respires-tu, le sens-tu ? » Un lien indissoluble venait de se tisser entre eux, comme si, dès la première rencontre, ils avaient élu domicile l’un dans l’autre. En contre-bas, dans l’eau claire du ruisseau, des cercles concentriques apparurent et soudain ils s’entrelacèrent, comme des anneaux de mariage…
 
©Michèle Freud

 


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4 juin 2015 4 04 /06 /juin /2015 06:54
LES FLEURS - Stéphane Mallarmé
 
 
 
 
Des avalanches d'or du vieil azur, au jour 
Premier et de la neige éternelle des astres 
Jadis tu détachas les grand calices pour 
La terre jeune encore et vierge de désastres,   
 
Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin, 
Et ce divin laurier des âmes exilées 
Vermeil comme le pur orteil du séraphin 
Que rougit la pudeur des aurores foulées,   
 
L'hyacinthe, le myrte à l'adorable éclair 
Et, pareille à la chair de la femme, la rose 
Cruelle, Hérodiade en fleur du jardin clair, 
Celle qu'un sang farouche et radieux arrose !   
 
Et tu fis la blancheur sanglotante des lys 
Qui roulant sur des mers de soupirs qu'elle effleure 
À travers l'encens bleu des horizons pâlis 
Monte rêveusement vers la lune qui pleure !   
 
Hosannah sur le cistre et dans les encensoirs, 
Notre Dame, hosannah du jardin de nos limbes ! 
Et finisse l'écho par les célestes soirs, 
Extase des regards, scintillements des nimbes !   
 
O Mère qui créas en ton sein juste et fort, 
Calice balançant la future fiole, 
De grandes fleurs avec la balsamique Mort 
Pour le poète las que la vie étiole.
 
Stéphane Mallarmé
 
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3 juin 2015 3 03 /06 /juin /2015 06:50
Murmures – Denise Bernhardt
Photo J.Dornac©
 
 
 
Par l’espace azuré
Qui m’ouvre les bras,
Les jardins embaumés,
Les feuillages épais
Où bruissent les fontaines,
J’irai à ta rencontre.
Je dirai le poème de ma vie qui s’incline
Avec les mots que tu défends
Mais qui pourtant irisent l’âme.
Je te défierai pour la gloire,
Car je sais que pour toi
Toute femme est indigne,
Et tout lien une entrave.
Ta main posée sur la mienne,
Tu resteras nimbé de silence,
Perdu dans un monde
Où nul pleur ne s’épanche.
Recréant l’image de celle
Qui t’avait tant aimé,
Et que tu as quittée
Infligeant les blessures jumelles
Ne guérissant jamais.  
 
© Denise Bernhardt

Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.


 


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2 juin 2015 2 02 /06 /juin /2015 06:34
LA VIE QUI DURE – Luce Péclard
 
 
 
Troupeau éparpillé des jours
Au-delà des condoléances.
Chacun rassemble, en bon berger,
Les signes forts de la vie sauve.
Bien les tenir et contenir,
Cortège de moutons dociles,
Bêlant, broutant et recherchant
La voie de l’hiver au printemps.
Et les jours resserrés
Paraîtront si nombreux
Que la saison vécue
Sera d’éternité !  
 
© Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier


 


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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 07:00
L’IMAGINAIRE - Nancy Turnier- Férère
©Vladimir Kush
 
 
 
Accompagnée d’un être
Non réel fidèle et flou
Qui me suit partout
M’oriente sans cesse
Vers un arcane envoûtant
Une destinée secrète
Vers une vie nouvelle
Au ciel bleu clair
C’est
 
L’IMAGINAIRE
 
Il me dit
« Sors
Du fond de ce tiroir sors
Il est trop sombre
Trop obscur
Ne te retourne pas
Je t’escorte à ton insu
Après tout
Tu n’es plus seule
Au vent
Laisse tes cheveux
 
Si tu veux
À la lumière
Offre ton âme pure
N’aie pas peur
Engage tes pas
Sans crainte va
 
Vers ton avenir prochain va
Arrose ton horizon
De tes idées vermeilles
Qui font monts et merveilles
Habille-toi de blanc
Tout de blanc
Tourne en rond
Tourne sans façon
Si ça te plaît
 
Sors
De cet ensevelissement
Profond
Sors
Accueille la liberté
Accueille le loisir
Je te les offre
Aie foi en moi
Ne te retourne pas
Le passé est fané déjà
Avance »
 
J’avance tu me libères
Mais c’est quoi
C’est qui
 
L’IMAGINAIRE
 
©Nancy Turnier- Férère
(Chants de Rêves Cris d’espoir 2012)

 
 
 
 
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31 mai 2015 7 31 /05 /mai /2015 07:07
Lorsque le paysage prend l’ombre – Victor Varjac
 
 
 
 
Lorsque le paysage
prend l’ombre par la taille
le jour se décompose
et la dernière page
referme le voyage…
L’heure plonge son corps
dans l’oubli des visages…
La couleur et le trait
ne chantent plus l’espace
et la grande marée
surgissant du mystère
pose ses lèvres fines
sur l’image suprême…
La cendre peu à peu
impose le silence
et condamne la sève
à l’immobilité…
Plus de joie… plus de rire
et la forge céleste
qui magnifie le monde
s’est jetée dans le vide
pour suspendre le Temps
au crochet de l’attente
mais le piège triomphe
surgissant de l’abîme
comme une cruauté
qui tourmente le songe
sur un lit de détresse…
La nuit… les yeux bandés
dans sa demeure close
chasse les âmes blanches
aux ailes d’espérance
et condamne les anges
au spectre de la roue…
Ni sentiers… ni rivages
n'osent affronter
la forêt d’ombre…
Seul le sommeil emporte
dans ses bras d’univers
la promesse de l’aube
et son cœur de lumière !...

©Victor Varjac
Antibes, le 15 novembre 2011


Extrait du recueil de Victor Varjac « Les Fiançailles de l’Aube » aux Editions Chemins de Plume

 
 
 
 
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30 mai 2015 6 30 /05 /mai /2015 06:57
Agape - FLORENCE BELLANDE
 
 
 
 
L’amour humain ensorcelle, se donne - épanouissement
L’amour humain immole, se reprend - effondrement
Eros !  -  érotisme                                                               
Seule l’essence de l’amour est éternelle - Agape
Et épouse aussi le visage de l’amitié-tendre
Heureux si l’amitié perdure
Heureux si l’amitié peut-être confiante
Indéfectible, Indissoluble, Incommensurable
Vérité océanique et ineffable de l’âme                                
Figée par des expériences et moments mémorables
Qu’on voudrait croire indestructibles
Agape - tu es Pardon
Agape -  tu es Victoire
Agape - tu es Éternel
 
©Florence Bellande

 


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29 mai 2015 5 29 /05 /mai /2015 06:59
Envol – Michel Duprez
©Vladimir Kush
 
 
 
Tes lèvres gardent le secret
du vent de la désinvolture
et du symbole palpitant qui dure
sous la chair longuement mûrie.
 
Entre mes doigts, la pierre bouge,
polie à longueur de journées.
C'est en son cœur que tu sommeilles,
un peu de sable au coin des yeux,
un peu de sel pur sur la langue,
mille et une étoiles filantes
s'échappant toujours de tes paumes.
 
Âme, à peine un souffle, à peine
une esquisse de parole.
Âme, un tremblement trop pur
à la pointe du mystère.
 
©Michel Duprez

 


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28 mai 2015 4 28 /05 /mai /2015 07:17
Triste tableau – Djida Cherfi
©Rafal Olbinski
 
 
 
Quel est ce sentiment qui lézarde mon cœur,
Pour que jour après jour il se meure ?
Quel est-il qui brouille mon esprit qui se leurre ?
Et cette douleur
Plantée dans ma poitrine comme un pieu,
Et qui fait couler du sang de mes yeux ?
Si bien que mon bon sens s’échappe,
Pour que peu à peu je m’embrouille et dérape.
Toutes ces profondeurs,
Creusées par tant de malheurs.
Toutes ces horribles souffrances,
Entraînées par un enchaînement d’erreurs,
Qui me laissent dans ce tourbillon de drames,
Empalée jusqu'à l’âme.
Profondeurs !
Je n’ai que ce mot pour exprimer
Le grand mal enfoui dans mon cœur.
Un  mal aussi profond que l’océan,
Une douleur qui remonte constamment
Pour que mes yeux explosent en lave de volcan.
Empalée jusqu'à l’âme…
Prisonnière d’un tourbillon de drames.
Rien au monde ne pourrait,
Éclairer mon côté sombre.
Absolument rien,
Ne pourrait ôter cette ombre.
Cette tache sur une toile de ma création personnelle.
Une salissure sur une toile qui n’est ni belle ni éternelle !
Quel triste tableau est tout ceci !
Quel triste tableau reflétant une vie !
Que puis-je faire à présent ?
Effacer ?
Je ne ferais que troubler !
Et je serais bien embarrassée, l’esprit surchargé,
De souvenirs approximatifs et incomplets !
Que faire sinon essayer d’ornementer…
Ici et là, je pourrais dessiner, colorier et peindre !
Des  images de bonheur et des étoiles.
Dont la lumière serait si forte qu’elle ne saurait s’éteindre.
 
©Djida Cherfi
Avril, 2015.

 


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