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25 juin 2015 4 25 /06 /juin /2015 06:43
Le jardin défleurit – Djida Cherfi
Photo J. Dornac©
 
 
 
 
Tu m’as demandé un jour ;
Pourquoi je ne parle pas d’amour.
Tu m’as demandé pourquoi ;
Mes poèmes sont aussi lourds.
Pourquoi mon cœur ne saigne pas dans ma plume ;
Pour sortir de l’ombre et de la brume.
Tu disais que l’encre devait être rouge ;  
Sur mon tapis de codes semeurs de trouble.
Qu'il n’y avait pas de fleurs dans mon jardin ;
Juste le délicieux fruit du chagrin...
Mon ami,
Je ne peux dessiner les tam-tams de mon cœur.
Je préfère célébrer ceux de la vie.
Je n’entends pas la symphonie du silence.
J’écoute le bruit et son imposante résonance.
Je contemple des choses, les entends et les ressens.
Je m’interroge sur le monde, et lui dis mon admiration ;
Puis …
Je me penche sur ses hécatombes et raconte avec désolation !
Le coeur se brise, mais la terre tremble,
Les petits et les grands par milliers tombent.
Je vois la petitesse et aussi la grandeur ;
C’est cela qui fait balancer mon cœur.
J’ai vu un jour un avion décoller ;
Je me suis dis : « l’homme a réussi à voler ! »
 Il s’est donné des ailes pour traverser le ciel …
Je n’y peux rien si tous les jours je vois.
Je n’y peux rien si c’est cela qui berce ma foi.
Je vois des oiseaux partir et changer de camp.
Je vois des enfants attendre en hurlant.
J’ai vu un matin, un soleil brillant ;
J’ai vu un soir, des gens courir en pleurant.
Je vois des plantes des arbres dansants ;
 Des femmes et des hommes tremblants.
J’ai vu des nains, j’ai vu des géants ;
J’ai vu la joie et puis...le néant !
Ce que j’ai vu de plus inquiétant ;
Ce sont les disputes, les déchirements.
Ce que je verrai de plus touchant ?
 Des bras ouverts, des réparations.
Tu vois, j’espère et je crois !
On m’a dit un jour mais, mon cœur en est  chancelant ;
Que petit à petit et à chemin faisant ;
Un jardin devenait fleurissant.
Alors...
 Quand le jardin de la vie aura fait repousser toutes ses fleurs ;
Ce jour là, dans le mien, je planterai les plus belles roses du cœur !
 
 
©Djida Cherfi
2009
 

 

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24 juin 2015 3 24 /06 /juin /2015 07:10
L’heure est venue – Michel Bénard
©M'BOR FAYE (1900-1984) Sénégal, L'Arbre à palabres *
 
 
 
L’heure est venue de refaire
L’apprentissage de l’homme,
De replanter l’arbre de la Parole
Dans la brume et le vent
En bout de terre rouge.
De s’extraire de l’inertie,
De recomposer la vie
Sur le mur décrépi des litanies.
Entendre  le murmure de la pierre
Et voir dans son scintillement
La lumière des étoiles.
L’heure est venue de réécrire
Le Livre de l’homme,
D’écouter la voix du poète
Qui entonne des cantiques prophétiques
Foudroyants comme une pluie tropicale.
 
©Michel Bénard.
 

 

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23 juin 2015 2 23 /06 /juin /2015 07:27
Il est écrit – Ode
Photo J.Dornac© - Moitié fée, moitié sorcière
 
 

Jamais je n’ai touché ton corps aimé
Jamais je n’ai touché ta chevelure argentée
Jamais je n’ai senti ton parfum, tes odeurs
Jamais je n’ai pris ta main, sauf avec mon cœur

Moitié terre, moitié lionne
Femme du printemps
Fleuve et flammes
De battre, mon cœur ne cesse
Pour toi

Jamais je n’ai vu ta mer, ton pays
Jamais je n’ai goûté tes moissons, tes fruits
Jamais je n’ai senti tes fleurs, ô douceur
Jamais je n’ai avec toi connu le bonheur

Moitié fée, moitié sorcière
Femme du septentrion
De là-bas, interstellaire
De battre, mon cœur ne cesse
Pour toi

Jamais tu ne m’as serrée dans tes bras
Jamais tu n’as mis ton nez dans mes cheveux
Jamais tes lèvres au creux de mon cou et là où mon cœur bat
Jamais, non jamais encor avec moi tu n’as été heureux

Moitié ange, moitié démon
Femme qui t’attend, femme de passion
Là-haut sur mon nuage
De battre, mon cœur ne cesse
Pour toi

Depuis toujours nous nous sommes aimés.
Dans le Grand Grimoire du Temps il est écrit
que l’heure approche de la rencontre de nous deux

Accroche-toi à tes voiles
Je t’attendrai au quai des songes

Et rappelle-toi que
Je suis moitié terre, moitié lionne
Moitié fée, moitié sorcière
Moitié ange, moitié démon
Mais aussi
Que de battre, mon cœur ne cesse
Pour toi
 
Ode©
 

 

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22 juin 2015 1 22 /06 /juin /2015 06:51
Homme… - Jean Dornac
Des déplacés yézidis marchent vers la frontière syrienne pour fuir une offensive jihadiste, le 11 août 2014 en Irak. (REUTERS©)
 
 
 
Homme, d’où vient ton vice,
Dont on voit très tôt les prémices ?
D’où te vient cette violence
Que tu aimes imposer à l’innocence ?
 
Homme, j’ai beau faire
Je ne comprends plus rien
Pourtant, je ne peux me taire
Ta brutalité étant sans frein !
 
Bientôt plus rien ne tiendra debout
Tant mon âme est prise de dégoût !
Tuer au nom d’un faux dieu
Est ton art en toutes époques et tous lieux !
 
Qu’il soit dieu ou stupide idole
Qu’importe puisque ton âme est folle !
Ton bonheur ultime est la torture
Des êtres, à présent et dans le futur !
 
Tu entretiens ta folie
Sans elle tu n’es plus rien
Ton esprit est pourri
Tu ne vaux pas même un chien !
 
Ta foi, c’est le sang qui coule
C’est la mort au milieu de la foule
C’est ton amour de l’horreur
De la colère et de la fureur…
 
Tu n’aimes pas plus la femme
Que l’ensemble des enfants
Elle, tu la jettes aux flammes
Eux, tu les méprises à tout instant…
 
Tu n’as qu’un problème dans la vie
Ta haine pour tout ce qui est vivant !
Tu n’as qu’un amour permanent
Imposer la mort jusqu’à l’envie…
 
©Jean Dornac
Lyon, le 21 juin 2012
 

 


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21 juin 2015 7 21 /06 /juin /2015 06:51
LE JARDINIER D'AMIOUR - Pierfetz
" La Pureté " de Vicky Coulombe - http://expression.free.fr/
 
 
 
Tu n'as pas joué à cache-cache avec mon coeur
pour être admirée et aimée,
sans peur que je ne te prenne avec facilité !
 
Tu ne m'as pas caché tes révoltes,
tes recherches et tes espérances
pour mieux nous protéger
et avec moi les partager.
 
Tu n'as pas cherché à me distancer,
et fermer ton jardin secret
pour sauvegarder ta liberté.
 
"Ton espace liberté"
c'est en nous que tu l'as désiré,
et nous l'avons construit ensemble
avec ses infinis et ses limites.
 
Jamais tu n'as pensé me prendre
en voulant tout donner
et plus que recevoir,
pour essayer d'être parfaite.
 
Nous avons joué à nous prendre,
sans jamais nous posséder,
mais sans jamais nous éloigner
pour agrandir notre espace liberté.
 
Les déceptions sont toujours
liées aux secrets trop cachés.
Au seuil de ton jardin secret
Je resterai discret
Tant que tu cultiveras avec moi
une amoureuse complicité
garantie par l'Esprit
qui nous est donné
à Aimer.
 
©Pierfetz – 2002
 



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20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 06:43
Jeunesse - Thierry Deschamps
" Sur le chemin de l'école " ÉMILE CLAUS

 

Jardin en friche, ton esprit est ouvert,
Explore le monde, découvre l'univers.
Une quête essentielle s'offre à toi maintenant,
Ne gâche pas cette chance, elle ne dure qu'un temps.
Exalte tous tes sens, écoute, observe, avance !
Sors de cette coquille, émerge de l'enfance.
Sers-toi de toutes tes forces pour tracer ton chemin
Envole-toi dans la vie, prépare-toi à demain.

~~*~~
 
©Thierry Deschamps
 
 

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19 juin 2015 5 19 /06 /juin /2015 07:00
Mimi Pinson – Michèle Freud
©Renoir
 
 
Mimi Pinson est le surnom de la fillette aux tresses blondes qui traverse d’un bon pas le petit village de montagne, tout fleuri de géraniums, pour se rendre au chalet d’alpage de son grand-père.
 
Musardant sur le sentier qui serpente dans une prairie, elle prend le temps de savourer la beauté des fleurs multicolores, ouvertes comme des yeux. « Myosotis, s’écrie-t-telle, ton nom constitue à lui seul un poème puisqu’il signifie « oreille de souris » ; et ta légende est si belle que j’ai plaisir à la raconter à qui veut l’entendre ».
 
Maintenant, la petite fille traverse un sous-bois et s’arrête pour cueillir des baies bleues, délicieuses, sucrées et parfumées à souhait. Myrtilles, elles se nomment, c’est aussi le prénom de sa meilleure amie. Malheureusement, l’heure tourne : à regret, elle quitte son jardin des délices et poursuit son chemin. Mystérieuse est la forêt avec ses frôlements, ses froissements, ses craquements divers, pas toujours identifiables. Mais ce bruit caractéristique est assurément celui d’un pivert, frappant de son bec le fût d’un mélèze, pour déloger les insectes qui vivent sous les écorces. Mutine, la gamine lance à l’oiseau coloré : « Bon appétit, mon cher et surtout ne fréquente par les troncs sui se font mousser, tu n’y trouverais pas le moindre petit ver à becqueter ! Mine de rien, tu tombes à pic pour me rappeler, que dans mon sac à dos, j’ai de quoi m’offrir un bon goûter. Merci à toi et à la revoyure !
 
Maculant un rocher, des taches de lichen orange vif, attirent le regard de Mimi qui en profite pour se reposer avant la partie la plus éprouvant de son parcours. Manifeste est son manque d’enthousiasme pour gravir la dernière pente très raide : alors elle a une idée originale pour contourner le problème. « Monsieur le vent, prenez-moi sur votre aile puissante, je manque d’appétit pour avaler ce raidillon trop indigeste et pour vous divertir, je vous demande de résoudre cette devinette : « Dans mon corbillon, qu’y met-on » ?
 
Ma jolie, dit l’aquilon, je connais la réponse : C’est du mouton, du mouron et des etcétérons » !
 
« Magnifique, s’écrie la petite fille, qui, soudain, prit son envol au-dessus des tapis de pensées, myriades d’éclats violets enchantant l’espace ».
« Moineaux, moinelles, accompagnez-moi dans ces moments exceptionnels » !
 
Mistigri, le chat tigré, par force caresses et miaulements, a l’honneur d’accueillir la nouvelle Mary Poppins devant la porte du chalet tandis que le grand-père s’affaire à la cuisine pour mettre la dernière touche au dessert préféré de son adorable petite-fille qu’il à surnommée « Mimi Pinson ».
 
©Michèle Freud

 


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18 juin 2015 4 18 /06 /juin /2015 06:51
LA BACCHANTE -   Pierre-Jean De Béranger
 
 
 
Cher amant, je cède à tes désirs :
De champagne enivre Julie.
Inventons, s'il se peut, des plaisirs ;
Des amours épuisons la folie.
Verse-moi ce joyeux poison ;
Mais surtout bois à ta maîtresse :
Je rougirais de mon ivresse,
Si tu conservais ta raison.
Vois déjà briller dans mes regards
Tout le feu dont mon sang bouillonne.
Sur ton lit, de mes cheveux épars,
Fleur à fleur vois tomber ma couronne.
Le cristal vient de se briser :
Dieux ! Baise ma gorge brûlante,
Et taris l'écume enivrante
Dont tu te plais à l'arroser. 
 
Verse encor ! Mais pourquoi ces atours
Entre tes baisers et mes charmes ?
Romps ces noeuds, oui, romps-les pour toujours :
Ma pudeur ne connaît plus d'alarmes.
Presse en tes bras mes charmes nus.
Ah ! Je sens redoubler mon être !
À l'ardeur qu'en moi tu fais naître
Ton ardeur ne suffira plus.
Dans mes bras tombe enfin à ton tour ;
Mais, hélas ! Tes baisers languissent.
Ne bois plus, et garde à mon amour
Ce nectar où tes feux s'amortissent.
De mes désirs mal apaisés,
Ingrat, si tu pouvais te plaindre,
J'aurai du moins pour les éteindre
Le vin où je les ai puisés.
 
Pierre-Jean De Béranger
 
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17 juin 2015 3 17 /06 /juin /2015 06:59
Présage – Denise Bernhardt
 
 
 
L’étang ombré de marronniers
Buvait mon âme avec le ciel,
Dans ses mirages de verdure.
Quand je vis sous la moire d’étain
Un poisson noir
Suivant à fleur d’eau
D’incessants labyrinthes.
C’est ainsi que me furent annoncés
Au fil smaragdin du miroir
La chute du Poème,
Le Souffle retiré
Les Mots assassins,
Et le déchirement
D’avoir à m’en remettre
Aux nymphes de l’oubli.  
 
© Denise Bernhardt

Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.


 


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16 juin 2015 2 16 /06 /juin /2015 07:04
LA MÉMOIRE ENSEMENCÉE – Luce Péclard
Photo J.Dornac©
 
 
 
Glycines et lilas
Signent d’avril la fuite…
 
Nous retrouvons soudain
Le jardin préservé
D’un autrefois lointain.
 
Il y avait des buis
Le long des plates-bandes,
Le gravier sous les pas
Egrenait ses colliers.
 
Dans la mémoire intacte,
L’éternel éphémère
S’installait à demeure
Pour les ans à venir.  
 
© Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier


 


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