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5 juillet 2015 7 05 /07 /juillet /2015 07:31
Retour d’absence - Pierfetz
Photo J. Dornac©
 
 
 
Après un long trajet d'absence,
A l'instant même de ton retour,
Je retrouve mes joies d'enfance,
Je suis à nouveau fou d'amour.
 
Tu es ma goutte de rosée.
Le clair filet de ta fontaine
Apaise mes lèvres séchées,
Me lave de nostalgie lointaine.
 
Tes mains, tes yeux, ton doux parfum
Me font rêver comme un printemps,
Quand la mer vague ses embruns
Et nous poursuit par tous les temps.
 
Notre course, main dans la main,
Ecarte un moment les nuages.
Aujourd'hui, oublions demain.
Buvons notre élixir "hors d'âge".
Précieux aphrodisiaque,
Potion d'herbes des champs,
Liqueur paradisiaque
Distillée à ton feu de camp.
 
Ton retour grandi par l'absence
A porté notre amour très haut.
Mémorisons-nous cette chance,
Dans notre aquarelle ce rehaut.

Quand, par une terrible ascèse,
Je comble ce vide intérieur,
Ton absence, mon amie, me pèse
Et me torture l'âme et le coeur.
 
La succession de tes silences,
Après des échanges de rires,
S'est transformée en longue absence.
Ne me restent que les souvenirs.
 
Le temps ensable notre plage.
Les amants se sont endormis,
Les ailes alourdies par l'âge,
Mais le rêve n'a jamais vieilli...
 
Le Rêve est fils de Mélodie !
 
Pierfetz©   



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4 juillet 2015 6 04 /07 /juillet /2015 06:40
Kamasutra – Thierry Deschamps
" Viol d'une vierge " SALVADOR DALI
 


Kamikazes ou timides, pervers ou romantiques,
Amateurs un peu gauches qui découvrent la vie.
Maîtres de la débauche, jouisseurs égocentriques,
Artistes qui jouent des corps jusqu'au bout de la nuit.
Sous le regard du ciel, les corps s'entremêlent.
Ultime défi à Dieu de ces Hommes punis
Trouvant dans ce boulet, péché originel,
Raison au sacrifice d'avoir désobéi.
Advienne ce qui devra, L'Homme à droit au plaisir…

~~*~~
 
 ©Thierry Deschamps
 
 

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3 juillet 2015 5 03 /07 /juillet /2015 06:54
La montagne et l’enfant – Michèle Freud
©Josephine Wall
 
 
 
 
Camille demeure dans une ferme savoyarde, mais sa vraie famille c’est la montagne avec ses neiges éternelles, ses glaciers et ses séracs, ses parois rocheuses où teintent les clarines, ses cascades, ses torrents et ses lacs.
 
L’école l’ennuie terriblement, pourtant elle est vive et intelligente. Dès la fin de la classe, en toutes saisons, elle court retrouver son cher ruisseau qui chante et babille dans le pré au-dessus de sa maison. En été, ses rives sont fréquentées par des papillons d’un jaune éclatant que Camille surnomme « les citrons pressés » parce qu’ils s’attardent peu sur chaque fleur. « Prenez le temps de savourer le nectar » leur dit-elle. « Imitez le lézard qui n’en finit pas de boire le soleil à la régalade. »
 
En hiver, sous une pellicule de glace, ajourée comme une dentelle, le cours d’eau murmure à son oreille l’histoire du Prince du Gel avec la Fée des Neiges, si éblouissante dans sa robe blanche brodée de givre et de cristal.
 
Pendant ses vacances, elle vit dans son immense royaume où tout est simple, pur, beau, vrai, où elle se grise d’espace, de silence et de liberté. Elle ne marche pas, elle danse, elle ne court pas, elle vole. Quelquefois, elle s’accroupie pour respirer le parfum d’une nigritelle, où s’agenouille pour tremper ses mains dans un joli chemin d’eau qui s’endort parmi les algues et les mousses. Parfois, elle se repose au pied d’un arbre foudroyé dont les branches sont si tordues et tarabiscotées qu’elle l’appelle « le contorsionniste ». Et les heures passent, légères, dans ce paradis qu’elle s’est choisi.
 
Camille rentre à la ferme à la nuit tombée et sautillant comme un oiseau, elle chantonne une comptine : « Joli papillon, jouant sous la lune à l’heure du crépuscule, papillon du soir, espoir… ». Elle aurait tant voulu dormir dans le creux d’un rocher, sous un édredon d’étoiles. « Un jour viendra » dit-elle à la marmotte, avec un sourire mystérieux sur ses lèvres. Elle ne finit pas sa phrase mais dans ses yeux fleurissait l’arc-en-ciel…
 
Ce jour-là arriva très vite, avant la rentrée des classes. Ses parents ne s’étonnèrent pas de sa disparition. Des recherches furent pourtant entreprises mais sans résultat.
« Vous comprenez, dit la mère aux gendarmes, Camille ne nous appartenait pas, elle est fille de la montagne, une sorte de créature surnaturelle se nourrissant de l’air du temps : elle est si fine, si menue, si transparente et si petite pour ses dix ans.
Hier, vous vous souvenez, la montagne était cachée sous un épais brouillard. Alors que je regardais vers le Miage, la brume s’est soudain déchirée et dans cette trouvée, j’ai aperçu Camille sur le Dôme, ses longs cheveux blonds flottant autour d’elle comme un voile de mariée. Vous voyez, elle est vivante ». Dans les yeux de la mère, brillèrent alors des étincelles de joie.
 
« Pauvre Marie, dirent les gendarmes, une fois dehors. La disparition de sa fille l’a rendue folle ! »
Pouvaient-ils imaginer que la Marie avait peut-être un œil de plus pour percer le secret des choses ?
 
©Michèle Freud

 


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2 juillet 2015 4 02 /07 /juillet /2015 06:46
La Vie - Jeanne Loiseau
Portrait de Mme Daniel-Lesueur par Paul Chabas (1867-1939) - http://www.daniel-lesueur.com
 
 
 
 
Quand nous tournons les yeux vers les débuts du monde,
Songeant aux êtres vils qui peuplèrent les eaux,
Nous disons: «Dieu frappa plus d'une race immonde,
Puis il fit naître l'homme après les grands oiseaux.» 
 
Et plus tard, entr'ouvrant quelque couche profonde,
Et trouvant dans le sol les débris de nos os,
Un enfant plus parfait de la terre féconde
Reniera notre sang, notre âme et nos travaux. 
 
Pourtant nous sommes fils des monstres de l'abîme,
Et d'héritiers plus purs l'Humanité victime
A son tour périra pour leur donner le jour. 
 
La route du progrès pas à pas est suivie.
Dans l'univers, ainsi qu'en notre étroit séjour,
S'enchaînent sans repos les formes de la vie.
 
Jeanne Loiseau
 
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1 juillet 2015 3 01 /07 /juillet /2015 06:32
La Cité perdue – Denise Bernhardt
 
 
 
 
Si l’on devait
Se revoir jamais,
Je m’étendrais
Aux flancs des solitudes,
Pour que coulent sur mon corps
Les sables de l’oubli.
A l’aube enroulée d’écume,
Je referai pour toi
Les gestes de l’amour.
Sous un soleil blanc
La mer déploiera
Les ailes du silence,
Et le Temps
Retiendra son souffle.
Alors comme ces palais
Repris par le désert
Je ne serai plus qu’un mirage
De vent et de poussière.  
 
© Denise Bernhardt

Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.


 


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30 juin 2015 2 30 /06 /juin /2015 07:08
UNE LONGUE ROUTE – Luce Péclard
© Vladimir Kush
 
 
Quel est le premier rythme,
Celui perdu au fil des ans
Dans les échauffourées des jours ?
 
La source n’a pourtant
Jamais arrêté d’irriguer
Les mêmes terres d’origine !
 
Mais autre part où règnent
La sécheresse et la famine,
L’esprit devenu désertique
Se met  à rebrousser chemin.
 
Alors il recherche l’accès,
Marche et s’égare encore,
Hésite et tourne en rond.
Il entrevoit l’issue,
Le but à sa portée,
Et cependant la route est longue.  
 
© Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier


 


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29 juin 2015 1 29 /06 /juin /2015 06:37
L’OR DU TEMPS - Nancy Turnier-Férère
André Breton par Victor Brauner©
 
 
                                      Mon hommage à André Breton
 

 
Tu fus l’homme
Aux pensées libertaires
L’homme fondateur
L’homme magnétiseur
D’un grand mouvement
 
L’homme au comportement
Osé et très différent
Auteur de textes théoriques de
‘La Clé des champs’
Maître de la
‘Poésie et autre’
Et de
‘L’Écart absolu’
 
Tes œuvres poétiques
Parmi lesquelles
‘Mont de piété’
‘Les Champs magnétiques’
Et aussi
‘Clair de terre’
Sont toutes aimées
Et le seront pour toujours
 
Ces œuvres suivies de
‘L’Air de l’eau’
De
‘Point du jour’
Et de
‘L’Amour fou’
Sans oublier
‘La Lampe dans l’horloge’
Sont certainement
Tant de chefs-d’œuvre
 
Tu pensais aussi que
Le merveilleux était beau
Toujours très beau
Et que le surréalisme
Escorté de la puissance du rêve
Se reposait sur une croyance
Et une réalité supérieures
 
Et si vraie ta description
‘Surréalisme. n.m.
Automatisme pur par lequel
On se propose d’exprimer soit
Verbalement soit par écrit
Soit de toute autre manière
Le fonctionnement réel de la pensée’
 
L’automatisme de l’écriture
Qui est le jaillissement de la pensée
Est bien ce fameux
‘Cadavre exquis’
 
Je te salue respectueusement
‘Pape du surréalisme’
Pour toi j’ai cherché
Et j’ai trouvé ‘L’Or du temps’
Que je dépose sur ta tombe
 
(Chants de Rêves Cris d’Espoir 2012)
©Nancy Turnier-Férère

 
 
 
 
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28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 07:32
Dans mes yeux – Victor Varjac
©Lionel Valot
 
 
 
 
Dans mes yeux
tout ce que tu ne vois pas…
Dans mon cœur
tout ce que tu ne sais pas
et dans l’ombre
quelque chose qui tourne
plus frêle et plus timide
qu’un reflet…
La peau claire d’une voix
à la fois
si proche et si lointaine
avec autour d’elle
des mots qui se taisent
se taisent
en s’approchant de moi…
J’effleure ton parfum
attaché à mes pas…
La vibration d’une image
s'évanouit si vite
qu’aucune cicatrice
n’offense
la lumière…
Le jour est si fragile
quand il traverse le Temps…
Je sais que tu m’observes
guettant la fatigue
de l’heure qui s’approche
et se penche
au-dessus du vide…
… mais qui retient l’horizon
pour que je ne tombe pas ?

©Victor Varjac
Antibes, le 4 juillet 2012


Extrait du recueil de Victor Varjac « Les Fiançailles de l’Aube » aux Editions Chemins de Plume

 
 
 
 
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27 juin 2015 6 27 /06 /juin /2015 06:59
Sur Soi-Même – Robert Desnos
Robert Desnos, dessin de N. Deroo
 
 
Fer, anémone, drap. Fer de lance perce l’anémone qui saigne sur le drap.
Fer teinté du sang des anémones, blancheur des draps.
Un fer au coeur, une anémone à la blessure, un drap pour linceul.
Fer, anémone, drap.
Et ce drap rougi d’un sang d’anémone flotte à la hampe du fer
Et le drap essuie le fer qui trancha l’anémone.
Jette l’anémone flétrie !
Restent le fer et le drap.
Jette le fer rouillé !
Reste le drap.
Reste le drap qui pourrira plus longtemps que le cadavre qu’il enveloppe.
Reste le drap qui ne laissera pas de squelette.
Jette le drap !
Reprends le fer !
Cueille l’anémone !
La chair autour du fer de ton squelette :
Ton corps,
Drapeau rouge replié.
 
Robert Desnos
 
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26 juin 2015 5 26 /06 /juin /2015 07:40
L'échappée belle - Michel Duprez
 
 
 
S'il vous arrive de constater
qu'un jour, par hasard,
un de vos poèmes ronronne comme un chat,
soyez sûr qu'il s'agit bien là
d'un signe qui ne trompe pas.
Pour y remédier, rien de plus facile :
accordez-lui la permission de sortir,
faites-lui confiance et, croyez-moi, il reviendra.
Loin de vous, la fraîcheur du dehors
aura sur lui un effet tellement bénéfique
que vous l'entendrez miauler sa joie
tout en apercevant peut-être aussi danser les souris.
Laissez-le donc faire ses griffes
ou le gros dos quand ça lui chante
et même - pourquoi pas ? -
courir les rues ou jurer comme un païen.
Qu'il puisse enfin lancer ce cri perçant
en guise d'exorcisme à son côté sauvage
avant de rentrer au bercail
d'une démarche plus féline,
avec ce petit air filou
qui lui faisait défaut.
 
Tiens, à propos, puisqu'on parle du loup,
Le voilà justement votre poème,
revenu de tous ces ronrons, ces câlins,
ces minous par-ci, ces minets par-là,
tous ces jeux de chats perchés.
 
Au risque de vous chagriner,
moi, si j'étais vous, je n'hésiterais pas
à pousser l'audace jusqu'à
lui donner ma langue.
 
©Michel Duprez
 

 

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