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9 mars 2015 1 09 /03 /mars /2015 08:23
Afrique 3 : A l’heure des griots - Abderrahmane Zakad
 
 
 
 
Déjà le siècle ment et l’Afrique s’attarde
Dans une floraison de rencontres somptuaires
Les chefs africains nous inondent de bulles
Les promesses aussi creuses qu’une coloquinte
A l’heure où les griots s’abreuvent de vent.
 
Nous sommes aveugles, sourds et dans l’errance.
Sur les braises syndicales, le trop plein des discours
Et le nom des martyrs qui bousculent l’Histoire.
Les totems ne s’écroulent toujours pas.
A l’heure ou les griots s’abreuvent de vent.
 
Plus personne ne regarde du côté des  tombes
Où il ne reste rien que ce qui recommence.
Les gueux s’en vont toujours à la soupe populaire
Les moutons gambergent devant les palais présidentiels
A l’heure où les griots s’abreuvent de vent
 
L’intelligence cherche en vain la culture accessible
On a fait taire les voix et confisquer les livres
Les spasmes d’Anta Diop la mémoire d’Hampâté Bâ
Jaillissent timidement sur les rives du Niger
A l’heure où les griots s’abreuvent de vent.
 
Les râles des peuls sont encore incrustés sur les pistes
Et l’écho des voix rassemble les amitiés maliennes
Les mots pendent encore aux branches des imaginations
Dans la rumeur des promesses on ne les cueille plus.
A l’heure où les griots s’abreuvent de vent.
 
Déjà, le siècle ment et on se meurt de renaître
Le tam-tam brasse le désespoir de l’Afrique
Ne reste que le griot ivre qui rêve de n’être
Qu’une voix qui survit et s’abreuve de vent.
 
© Abderrahmane Zakad
 
 
 
 
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8 mars 2015 7 08 /03 /mars /2015 09:16
FEMME – Marie Alice Théard
 
 
 
Il suffit d'être femme
Mère amante ou amie
Canal du divin et
Terre natale de nos joies
D'Isis à Salomé de Marie à Fréda
De la fille de joie à l'icone pérennisée
Te chanter change la banalité en moments de bonheur délirant
De l'homme tu portes les fruits
En hommage à sa sève
Dont tu te nourris
Jusqu'au bout de la vie
Erzulie ou Marie
Tes scarifications sont estampes des lieux de passage de l'exil à l'amour
Femme que tes pas soient bénis en ce jour.
 
© Marie Alice Théard



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7 mars 2015 6 07 /03 /mars /2015 07:56
Après – Béatrice Pailler
 
 
 
 
J’ai rêvé d’une pluie d’obus tombant à minuit rouge.
Ici, à jamais, le vent du désastre courtise la lune gibbeuse.
Et tout au fond de nous hurle la mitraille, aux éclats noirs,
Comme un orage lapidaire sur nos visages d’enfant, bleu de froid.
Dès que je vois l’image de mon père courage, aux pieds boueux,
Je me vois, moi, à terre, vomissant le vin âcre.
Et je me souviens de cette grasse et belle fumée si légère
Et j’oublierai tout et ma lourde capote et les chansons mièvres.
Entre-nous les bidons circuleront au vent amer.
Car, je crois, aux joies simples et en la solitude d’une sainte gnôle.
Après, il me semble que le ciel qui s’offre est une blessure béante.
Je vois, en un flash blanc d’acier, le carnage de mon ami tendre.
Je sens à son cou le baiser du barbelé et son odeur de tabac blond.
Ah ! Chantons ! Soldat la patrouille court la végétation folle
Où, il y avait une ravine, profonde et funeste, aux ruines horribles.
Ici, à mesure que la souffrance frappe aux casques des crânes,
En sortant du rêve, blêmissent et transpirent les peaux barbues.
Matin et soir, l’aumônier, son église à son dos, arpentait ce sale pays.
Pourtant, le ciel était frais comme un son de cloche et clair sur nos chairs frêles.
Mais, à la minuit, se logeait au corps la peur des Loups de Berlin.
 
© Béatrice Pailler
Novembre 2014
 
Atelier des commémorations de 14-18
Partenariat Ville de Reims et Bernard Weber



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6 mars 2015 5 06 /03 /mars /2015 07:49
UN BLE LEVE AU FIL DU CHANT – Michel Duprez
© Pascale DELEVALLEE
 
 
 
 
Pour que ce soi-disant toi-même
continue à être l'épi qui épie
à chaque égrenage du chant,
rêve, écris, oublie tout :
le dit, le non-dit,
ce passé décomposé,
ces blessures encore fraîches
incrustées dans la chair
de ta sensoralité.
 
Avant que le vent écorne la page
où tu viens à nouveau de semer quelques débris de vers,
garde-toi de prononcer la syllabe
dont l'unique raison d'être
doit justement demeurer
plus effacée qu'un premier jet.
 
Ne retiens plus désormais
que les journées blondes comme les blés.
Celle qui va bientôt s'éveiller sera belle
ou ne sera pas.
 
© Michel Duprez



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5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 08:00
 
Je reviens vers vous, ce jour, deux semaines après le lancement de la souscription à mon premier recueil de nouvelles, pour vous annoncer que la souscription est déjà un succès ! Cela signifie que tous ceux qui ont souscrit à mon recueil le recevront effectivement. Il sera imprimé d’ici 45 jours, dès la fin du délai de souscription puis vous sera envoyé sous trois semaines environ.
 
Avant toute chose, je veux vous remercier de votre confiance et de votre soutien. C’est grâce à vous tous que mon livre-recueil va effectivement exister. Sans doute au courant du mois de mai, si toutes les conditions sont réunies, j’organiserai à Lyon, une séance de dédicaces. Si vous avez le moyen d’être présents, vous serez les bienvenus !
 
Si la souscription est réussie, chose obligatoire pour que le livre soit imprimé, la vente, pour autant, n’est pas terminée ! Pour tous ceux qui n’ont pas pu, jusqu’ici, acheter le livre, il reste, à ce jour, 45 journées durant lesquelles ils peuvent encore l’acheter ! Mais ensuite, passé ces 45 jours, ce ne sera plus possible sauf à relancer une nouvelle souscription.
 
Mais pourquoi attendre cette éventualité ? Pourquoi ne pas l’acheter tout de suite ?
 
Pour un auteur, il est vital d’être lu, c’est le seul moyen de lui donner la force de poursuivre dans cet art qui est souvent difficile, non pas l’écriture elle-même, mais la publication… Quant aux lecteurs, qui ne s’est pas dit, ou qui n’a pas entendu : « Ah flûte, je ne savais pas que ce livre existait » ! Sous entendu, je l’aurais acheté. En ce sens, si vous le voulez, si vous voulez encore m’aider, parce que j’ai besoin de vous, parlez-en à votre famille, à vous amis, à vos collègues et connaissances. Certains vous en seront reconnaissants !
 
J’espère donc, qu’à la fin du délai, lorsqu’il ne sera plus possible de se procurer mon recueil de nouvelles, nous serons très nombreux à nous plonger dans ces histoires courtes !
 
Je vous redonne le lien pour acheter le livre ou le communiquer à vos proches ou amis  : http://www.bibliocratie.com/produit/imaginaire-encore-que
 
Côté pratique, pour ceux qui ne le sauraient pas, lorsque vous êtes arrivé à ma page du site bibliocratie.com, il suffit de cliquer sur « Ajouter au panier » puis, sur la nouvelle page, de remplir les cases obligatoires et enfin de payer. Pour la France métropolitaine, le port est inclus. Pour d’autres pays ou hors France, il faut ajouter 3 euros de port.
 
 
Merci à toutes et tous !
A bientôt
Jean Dornac
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5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 07:42
La Rebelle – Djida Cherfi
 
 
 
Je continuerai quoi qu’il arrive,
A voguer sur les flots des songes et de la passion.
Je continuerai à naviguer
Sur les vagues de mes désirs et mes émotions. 
Je laisserai se promener mon cœur,
Malgré les fautes et les erreurs.
Je dessinerai mes hauts et mes bas,
Et que cela fasse objet de débats…!
Je jouerai à la marelle dans la cour des grands.
Je ne cesserai jamais d’être une enfant !
 
© Djida Cherfi
(23/02 :2015).



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4 mars 2015 3 04 /03 /mars /2015 08:26
Au terme de l’errance spirituelle – Michel Bénard
Nativité et adoration des mages – Eglise Saint Bonaventure, Lyon
© Photo J.Dornac
 
 
 
Au terme de l’errance spirituelle
Tout est à recommencer,
Tout est à recomposer.
L’énigme de la femme
Demeure en révélation,
Son nom reste à calligraphier
Car elle porte à jamais
L’enfant de la Genèse,
Lettre initiale du Verbe.
Dans la lumière frissonnante
Des premières heures de l’origine,
Sur le grand miroir intemporel,
La Sainte Face nimbée
S’est figée pour l’éternité.
 
© Michel Bénard.



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3 mars 2015 2 03 /03 /mars /2015 07:48
Songe d’Espérance – Ode
 

 
Flanquée de l'immense invasion d'ailes au retour de la saison
Chargée de labeurs à venir, ramassée au fil des longues nuits des silences passés
Où le printemps verglace quelquefois d'amours mortes
Et la campagne à l'heure bleue qui éclabousse de plaisir les fleurs naissantes
 
Je reviens dans la saison, ma saison, vêtue du paysage déchiré par l'absence
Aux prémices de ma saison, de cette marche sans fin, sans autre but que le retour
Perdue dans le ramage persistant des oiseaux revenus s'installer au pays
Où se dérobent encore le bonheur, les sourires, les éclats de rire
 
Visages insaisissables et frileux aux larcins des déchirures
Inutiles voyageurs qui se moquent dans les boisés, se rient des amours amères
Sur la couche sans fin du ponant au long fleuve de la solitude
Ils quittent leur nid pour migrer aux nids de la légende
 
Assise au seuil de l'inconnu, aux frontières des paroles
Sur la rive du songe, au feu de camp des espérances
Je vois, je sens, sans voir ni sentir les possibles infinis
Où mon amour posera son âme à la lumière du silence
 
Je regarde le feu attisé des sapinages abattus par l'oubli
Où s'étiole l'éternité des temps passés à attendre
L'espoir ne doit pas faire de bruit à l'approche du crépuscule
J'entends le vent d'Est et l'appel des clartés
 
Sous la paupière maquillée du paysage blessé des mensonges
Mes amours étanchent leurs soifs aux étoiles cachées
Visions éphémères au temps qui passe et repasse
Elles deviennent immenses au songe des espoirs

 
Et j'entends chanter les oiseaux de retour
Cette infinie migration aux ailes chargées d'espérance…
 
© Ode



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2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 07:49
Il en est qui… - Jean Dornac
 
 
 
Il en est qui se réjouissent de la nuit
Ce moment où les couleurs changent
Où les lumières s’éteignent
Laissant la place aux ombres
Aux formes dantesques
Parfois trop effrayantes
 
Je préfère le jour qui crie
A qui veut l’entendre
La beauté de la vie
Par mille couleurs changeantes
Ce moment de pure beauté
Où luit l’astre des beaux jours
 
Il en est qui préfèrent vivre en se cachant
Comme si de tout ils avaient peur
Des murs, ils prennent la grise couleur
Yeux hagards, mines anxieuses
Ils se glissent le long des parois
Priant le ciel qu’on ne les voit point…
 
Il en est qui, comme moi, ne savent vivre
Que sous une lumière éclatante
Qui de ses rayons les fait grandir
Qui de sa chaleur rayonnante
Leur apporte le bonheur
Comme le ferait une douce amante
 
Il en est qui se pense supérieurs
Oubliant qu’au regard des heures
Nous sommes nés d’une même terre
Nous respirons le même air
Et nous mourrons égaux
Sous les coups du fantôme à la faux…
 
A quoi bon s’illusionner, pris de folie
Sur notre supposée importance
Alors que peut-être en repentance
Nous partirons en simple poussière
Vers la très grande inconnue
Quelque part là-haut dans les nues…
 
© Jean Dornac
Lyon, le 1er mars 2015



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1 mars 2015 7 01 /03 /mars /2015 08:59
Passage du temps – Marlène Racine-Toussaint
 
 
 
Nous nous rendons compte que le temps passe vite
Durant son passage dans la vie de chacun
Quelque chose naît, lorsqu’on découvre l’amour
Quelque chose meurt, quand l’amour se retire
Comme des nuages, les années s’effilochent
La vieillesse sans égard et à grands pas
Supplante les temps heureux de notre jeunesse
S’il est fort souvent difficile
De  ressentir ce sentiment
Pur et tendre qu’est l’Amour
Ou encore, de pouvoir le capturer
C’est parce que l’être exceptionnel qui l’incarne
Est encore bien imprégné dans son cœur
Dans toutes les fibres de son être
Aujourd’hui, comme hier et demain,
Plus que jamais 
 
© Marlène Racine-Toussaint



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