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23 août 2015 7 23 /08 /août /2015 06:53
Grisée d’espace – Victor Varjac
Photo J.Dornac©
 
 
 
                A Janny Lumeau
 
 
Grisée d’espace
une fleur danse
telle une feuille
en robe d’Automne…
… une fleur qui joue
au vent fou
de ses ailes
reflets du ciel…
 
… une fleur peinte
sur le front
du paysage
bien trop sage…
Cette fleur unique
mélange l’ombre
à la lumière
tel un pinceau
au vertige de l’heure…
… et l’air diaphane
devient visage…
… et la fleur sans nom
aux ailes de rêve
qui s’enivre de sève
s’appelle Papillon !…

©Victor Varjac
Antibes, le 23 juillet 2012


Extrait du recueil de Victor Varjac « Les Fiançailles de l’Aube » aux Editions Chemins de Plume

 
 
 
 
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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 07:17
Hantise – Béatrice Pailler
©Dieric Bouts (fin du XVe siècle)
 
 
 
 
Fuir la lumière dans les ténèbres enfermées.
Aucun souffle humide sur nos lèvres desséchées.
Aucun sang nourricier dans nos veines asséchées.
Pour nous les miroirs sont des pièges muets.
Craindre dans nos cœurs éteints la pulsion avide,
Subir l’angoisse mordante d’un tourment amer,
Et céder à l’appel du festin trouble et solitaire.
Voici les exigences funestes des poitrines vides.
Nous avons faim tellement faim, toujours !
À peine mort sont les visages émaciés.
Nous avons soif tellement soif, toujours !
À peine vivant sont les corps suppliciés.
Pour les âmes suicidées plongées en enfer,
C’est l’abstinence voulue, terrible et mortifère.
 
©Béatrice Pailler 




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21 août 2015 5 21 /08 /août /2015 06:38
AHURISSANT – Michel Duprez
 
 
 
 
Quand l'humour ferme une porte,
il peut devenir grinçant.
Quant l'amour ouvre les yeux,
il voit la vie voltiger à perte de vue.
 
Entre leurs deux noms pourtant
un seul son diffère :
le premier.
 
L'un pense au bonheur qu'il a eu
et rêve de posséder jusqu'à la fin des temps,
l'autre à ce fou rire qui le tua
après avoir fait tant de chahut
pour couvrir les cris de l'inexprimable.
 
Bref, le plus ahuri des deux,
face à face avec son vis-à-vis,
si différent bien qu'il fût aussi son semblable,
se rua encore une fois sur lui-même
et s'habitua peu à peu
à se reprendre au sérieux
dans le corps de son prochain,
double enjeu d'un partage équitable
entre l'un et l'autre.
 
©Michel Duprez  




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20 août 2015 4 20 /08 /août /2015 07:12
Les ambitions d’une enfant d’ailleurs – Djida Cherfi
 
 
     Quand j’étais enfant, je répétais sans cesse cette phrase qui disait à mon grand-père : « Quand je serai grande je serai médecin et je te soignerai ! » Hélas, mon grand-père mourut bien avant que  j’atteigne l’âge de savoir ce que je voulais vraiment être. Toute mon enfance on m’a posé la même question : « Que voudrais-tu faire quand tu sera grande ? » Et je répondais en grandissant doucement mais trop vite :   
 
Je serai princesse ou docteur.
Peut-être chanteuse ou professeur ?!
J’aimerais être un oiseau et voler dans le ciel.
Ou une abeille, faire du bon miel.
J’aimerai être Cendrillon.
 Du cristal aux pieds et un prince charment.
J’ai envie, comme la Belle au bois dormant,
Dans une histoire brève,
Dormir pas trop longtemps,
Faire de doux rêves…
Je voudrai être femme d’affaire,
Me battre à ne jamais me taire.
La tête haute, je décrocherai la lune,
Sans crainte ni honte aucune.
Je ferai ce qui me semble bien,
Je déciderai de ce qui me convient !
Je serai…une femme,
 Je serai… Epouse et Maman,
J’aurai une ribambelle d’enfants qui,
Glorifieront toutes mes ambitions.
 
©Djida Cherfi. 
(écrit à 15 ans…)  




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19 août 2015 3 19 /08 /août /2015 06:57
Elles me reviennent – Michel Bénard
 
 
 
 
Elles me reviennent
Toutes ces îles embaumées,
Tissées du fil turquoise des lagons.
Elles me reviennent
Parfumées comme des femmes
Vêtues d’un seul collier de corail,
Les seins tendus vers les étoiles,
Le corps en offrande fendu
Comme une pirogue à balanciers.
Elles me reviennent
Toutes ces îles enchâssées,
Dans les couleurs flamboyantes
Des soleils du couchant.
C’était hier encore,
Ces torches dans la nuit,
Ces tam-tams de liturgies tribales,
Ces feux de cérémonies coutumières,
Où dansent les ombres des anciens.
Elles me reviennent
Toutes ces îles de paradis,
De fleurs, de fruits et de conques,
Aux abords de la «  Pointe de Venus »
Où passionné j’écoutais,
La légende du «  Trou du Souffleur »,
Et dans la palme
Les mélodies du vent.
 
©Michel Bénard.  




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18 août 2015 2 18 /08 /août /2015 07:04
Cicatrices – Ode
 
 
 

Où les mèneront leurs pas
Où les conduisent leurs amours si tendres…
Il est des mots qu'ils se disent
Et ceux qu'ils savent taire
Pour ne pas souffrir...
Cicatrices des mots
Comme fenêtres ouvertes
Sur les saisons des amours
Au-dessus des oiseaux qui s'envolent
Elle entend le chant de son amour
Par-dessus la mer qui divague
Son âme s’apaise de se savoir aimée
Et elle sera belle la poétesse
Contre vous, dans vos bras lovée
Elle se fera passion sous vos caresses
Elle se fera tristesse au moment de vous quitter
Cicatrices des corps
Au-delà du rouge de l'effeuillement d'octobre
Elle ira chercher la face de son désir
Il sera beau le poète
Il récitera bien le poète
Il chantera bien le poète
Elle devinera à l'ombre de ses yeux
Le tendre Nombre de leurs amours
Cicatrices des Secrets perdus
Entre les Étoiles et la Lune
Entre la Paix et le Combat
Entre l'Équerre et le Compas

Au petit matin des Écritures
Cicatrices des mots
Cicatrices des cœurs et des corps
Cicatrices de la séparation
Cicatrices de l'attente
Cicatrices secrètes
…Aux amants, aux poètes…
 
©Ode  




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17 août 2015 1 17 /08 /août /2015 07:12
Au grand passe-temps de la vie – Jean Dornac
 
 
 
 
Au grand passe-temps de la vie
Nul ne m’a demandé mon avis
De force, ici, on m’a précipité
Sans prendre le soin de m’expliquer                                  
 
Les expériences sont diverses
Souffrances comme des averses
Joies brèves et parcimonieuses
Avec des morales acrimonieuses
 
Pourquoi ai-je depuis toujours la certitude
De faire partie des humains sans aptitude ?
Je dois l’avouer, je n’ai jamais gagné aux jeux
C’eut été trop contraire à la volonté des dieux !…
 
Ils m’ont offert une certaine intelligence
Juste de quoi rendre les autres jaloux
Ceux-là ne désirent que la vengeance
Du mois de septembre à celui d’août…
 
Je devrais maudire ce qu’on appelle la vie
Pourtant, je n’y suis jamais parvenu…
A côté de la bêtise humaine et de ses envies
Demeure en moi l’image de beautés absolues !
 
Je parle des grands espaces encore vierges
Je pense à l’inexplicable beauté des fleurs
Mais encore à la fragile flamme d’un cierge
Et surtout, de l’amour porté entre deux cœurs…
 
Un jour, sans me demander mon avis, on me sortira
Le jeu, soudain, s’arrêtera que je sois perdant ou gagnant !
Se poursuivra-t-il dans cet ailleurs dépourvu de contrat ?
Serai-je encore de la violente vie, le pauvre amant ?...
 
Ainsi va la vie, dit-on, lorsque l’on veut se rassurer
Mais dans le fond, que choisit-on réellement ?
Notre naissance ? Notre mort ? Ce départ brusqué ?
Nous n’avons que l’illusion pour chasser nos tourments…
 
©Jean Dornac
Lyon, le 14 août 2015  




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16 août 2015 7 16 /08 /août /2015 07:24
Perte de contrôle - Gilles Lecoq
 
 
 
Sometime, I lose the Control,
Et la manette des gaz poussée à fond,
Dans la forteresse crânienne,
Parmi les circonvolutions synaptiques,
Le Jumbo-jet fonce.
 
La cargaison mémorielle est importante,
D'où l'éléphanteau au fuselage acéré,
Tels les serres des rapaces majestueux
Dans des cieux azuréens montagneux
Il plane.
 
La Blanche Tente plantée dans un Désert de Solitude,
La Rouge Voile de la Jonque affalée car
Tempête force 12 en vue,
Les Tentures grises se gonflent de Joie et de Liesse,
Le décollage est proche,
Les amarres larguées,
Le Port s'éloigne, le Phare à son tour
Apparaît puis disparaît à la vue des marins
D'eau douce ou amère,
La mer les prit, sans prix, no prière,
Et les Naufragés des Vies stériles
Trouvèrent refuge dans leurs Homes, sans Hommes,
Ni Humains, déjà Machines,
Sans Cœur ni principes de Vie,
Lame déchirée sur leurs certitudes,
Elles et Ils s'engluent
Telles des Mouches aveugles et sourdes
A l'appel des Abeilles butineuses,
Dont le dard transperce la couche épidermique
Qui donne accès au Nectar.
 
Et puis, étiqueteuse à pleine paluche empoignée,
Elles et Ils dirent et jugèrent celle et celui qui,
Coupable à leurs yeux exorbités et effrayés devant temps
De Liberté soufflant sur sa chevelure,
En faim déchaînée,
Libre de toutes entraves,
La vue du Corbeau Blanc de Don Juan,
Yaqui Sorcier de son état en forme de champignon
Non atomisé,
Comme le congénère haï antan voit son frère,
Lumineux et non sombre,
Il prit le chemin qui traverse les travers,
Pas à pas, cent puis mille pas plus tard,
Des nuées en nuages noircis de tant d'eau à venir,
Le souffle court et la Tempête apaisée,
Le Funambule Noctambule,
Brave Heart made in Scotland,
Revient de son Île et pose ses pompes.
 
Ce n'était qu'une étape,
Coassa Maître Corbeau.
 
Demain est ailleurs,
L'ailleurs d'ailleurs
Attend son Heure.
 
©Gilles Lecoq.
04 Août 2015  




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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 06:49
Neutre – Thierry Deschamps
" Le secret de leur bonheur " JÉRÉMY COSIMI
 

Ne rien voir, ne rien entendre,
Esquiver les problèmes sans chercher à comprendre.
Un petit nid douillet loin des cris de douleur,
Tragédies, guerres, famines, qu'importe le malheur !
Regarder son nombril est tellement reposant !
Et s'occuper des autres prendrait bien trop de temps…

~~*~~
 
©Thierry Deschamps
 




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14 août 2015 5 14 /08 /août /2015 07:12
Le coquelicot – Michèle Freud
Photo J.Dornac©
 
 
 
Tandis que le tonnerre gronde, que des éclairs jaunes strient le ciel obscurci, un artiste, dans sa tour d’ivoire, attend impatiemment, anxieusement, l’arrivée de la pluie, d’une pluie allègre, fournie, qui ne se borne pas à une larme d’hirondelle, comme les autres fois.
 
Depuis plusieurs semaines, sévit une canicule féroce, qui tue, grille et saccage. La terre n’est plus qu’un désert sans vie, un paysage d’apocalypse. L’artiste à faim, faim de verdure, de luxuriance, de cascades géantes. Brusquement, comme pris de folie, il saisit un pinceau et peint goulûment des arbres, des fleurs et des ruisseaux. Puis il s’arrête, rassasié et serein. Alors, amoureusement, les larmes aux yeux, il contemple son tableau ; il le détaille, il s’en nourrit.
 
Soudain, dans un coin du paysage, il découvre avec émotion, un coquelicot, un petit coquelicot, qui de son œil noir, le fixe intensément…
 
©Michèle Freud

 


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