4 septembre 2015
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©Rafal Olbinski
Et si tous ces mots que nous venons de prononcer
perdaient la mémoire au bout d'eux-mêmes ?
En aurons-nous passé des années
À coiffer l'horizon de lumières
Et espérer plus qu'un vague souvenir
D'une prédiction à chaque fois détruite.
En aurons-nous corrigé des épreuves
Avant de paraître à nouveau au monde,
La nuit plantée en nous comme un jet d'eau
Et les paumes fendues par la fatigue.
Le jour imprimait sur notre joue
Les premiers palabres de la terre.
Il n'aurait pas fallu parler trop bas
Ni égarer ses regards dans le ciel,
Mais cueillir, tout au long des chants de pauvreté,
Les fruits d'un avenir pareil à notre enfance.
©Michel Duprez
(« Présent ultérieur », La Renaissance du Livre, Bruxelles, 1981)
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