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3 novembre 2015 2 03 /11 /novembre /2015 07:46
LES PAUSES FERTILES – Luce Péclard
Jean-François Millet – L’Angélus
 
 
 
A chaque halte en chemin,
Le mouvement se ramasse
Et reconstruit sa détente.
 
Autant de pauses avant l’effort,
Autant d’élans en gestation.
 
Du matin au lit tiède                                                                   
A l’arrêt-méridienne,
De l’étape-angélus
Aux stations de prière,
Les degrés de recueillement
Peu à peu se rehaussent,
Et pour finir on marche en l’air,
Les pieds ne touchent plus la terre !  
 
© Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier


 


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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 07:48
LE CRÉATEUR - Nancy Turnier-Férère
 
 
 
 
Je n’interroge pas les fleurs de mon jardin
Je n’interroge ni les abeilles ni les papillons
Ils sont tous beaux délicats et fragiles
Je les admire les respire sans les toucher
Je les entends chuchoter à mon oreille
Toi aussi tu es belle et fragile
Je dis merci au Créateur
Pour ces beautés gracieuses
 
Je n’interroge ni les étoiles ni le soleil
Je n’interroge ni les ruisseaux ni les océans
Ils sont tous merveilleux éternels et suprêmes
J’admire leurs reflets leurs images sans les toucher
Je les entends chuchoter à mon oreille
Toi aussi tu es merveilleuse tu nous plais
Je dis merci au Créateur
Pour ces merveilles suprêmes
 
Je n’interroge ni les peines ni les angoisses
Je n’interroge ni le bonheur ni la joie
Ils sont tous unis à la réalité et à la fidélité
J’admire de pouvoir les distinguer sans les toucher
Je les entends chuchoter à mon oreille
Toi aussi tu es réelle et fidèle
Je dis merci au Créateur
Pour ces réalités fidèles
 
Enfin je n’interroge pas celui qui m’aime
Je n’interroge ni son amour ni ses désirs
Lui seul après tout peut m’entendre dire
Je t’admire je t’aime je t’adore sans te toucher
Je l’entends chuchoter à mon oreille
Moi aussi je t’aime je te désire
Tu peux me toucher
Nous disons merci au Créateur
Pour Son Amour Éternel
 
©Nancy Turnier-Férère
(L’Amour Bleu 2009)  
 
 
 
 
 
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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 07:46
Le Secret – Béatrice Pailler
 
 
 
 
Au seuil des forêts sanctuaires, le jour s’épuise, le silence s’essouffle. Dessous les frondaisons, les sentes disparaissent. Ne laissant qu’une trace infime sur l’herbe émue, elles se perdent dans la touffeur opaque d’un cœur vert de nuit ; labyrinthe où la multitude sans remords s’adonne à la vie. Ici, sous la vague végétale, la lumière, au tamis de l’ombre, s’ensorcelle d’émeraude profond. Le chemin s’enlumine de lueurs, rehauts d’or au crayonné des grisailles.
 
Tours et détours, le lacis se trouble et entre hier et jadis, le voyageur s’égare. Ici, la lumière croise le fer et l’ombre se fend de l’éclat mat et vieilli des anciennes ferrures. Une grille à la beauté lasse, fanée sous son hâle d’automne, s’alanguit sous le feuillage. Le lierre tend ses filets et au fil suspendu, l’araignée fileuse piège le temps.
 
Litanie d’ambre et de fer, la grille en robe de rouille médite, les arcs sourcilleux s’emperlent de scories. Ici, au pilori de la porte, un ange silencieux s’ensommeille, ses rondeurs enfantines mordues de lèpre rouge. Sous ses paupières muettes, filigranées de vermeil, ses yeux se terrent et sur ses lèvres aveugles, cousues de miel, les mots se taisent. Scellé à la grille dévote, il ne sait du monde que le chemin de pierres aux stèles couchées. À jamais lié à la porte morte, son rêve chuchote l’inaudible secret.
 
…Pars sans regret, quittes ce paradis révolu où la vie et la mort se disputent et viens en mon jardin d’absolu, boire à ses sources de vérité, vivre l’éternité…
 
©Béatrice Pailler
 
Mention spéciale du jury en 2015 au concours international de poésie du Salon Orange 
 
 
 
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31 octobre 2015 6 31 /10 /octobre /2015 07:48
CREATION – Michel Duprez
 
 
 
J’ai fait vivre tant de monde et crié si fort ma joie
Que chaque jour qui m’accueille est comme un bel oiseau bleu.
Hommes, femmes, enfants nés dans la lumière d’un songe
Et dont la voix parfumée à la saveur de ma terre
Faisait vibrer l’air du temps aux fenêtres peuplées d’ombres,
J’ai percé  tant de secrets, inventé tant de visages,
De souvenirs, d’amours fous, de gestes étincelants,
Prêté si souvent l’oreille à ces bruits imperceptibles,
Ces silences cristallins jaillis du ventre des choses
Et que personne, à part moi, n’était capable d’entendre,
Que le ciel peut s’effondrer, la nuit répandre son sang,
Je garderai le pouvoir qui m’a été concédé
De rétablir l’harmonie au plus profond des mémoires.
 
©Michel Duprez
(« Rêve-toi et marche », Chez l'auteur, Forchies-la-Marche,  2010)
 
 
 
 
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31 octobre 2015 6 31 /10 /octobre /2015 07:48
CREATION – Michel Duprez
 
 
 
J’ai fait vivre tant de monde et crié si fort ma joie
Que chaque jour qui m’accueille est comme un bel oiseau bleu.
Hommes, femmes, enfants nés dans la lumière d’un songe
Et dont la voix parfumée à la saveur de ma terre
Faisait vibrer l’air du temps aux fenêtres peuplées d’ombres,
J’ai percé  tant de secrets, inventé tant de visages,
De souvenirs, d’amours fous, de gestes étincelants,
Prêté si souvent l’oreille à ces bruits imperceptibles,
Ces silences cristallins jaillis du ventre des choses
Et que personne, à part moi, n’était capable d’entendre,
Que le ciel peut s’effondrer, la nuit répandre son sang,
Je garderai le pouvoir qui m’a été concédé
De rétablir l’harmonie au plus profond des mémoires.
 
©Michel Duprez
(« Rêve-toi et marche », Chez l'auteur, Forchies-la-Marche,  2010)
 
 
 
 
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30 octobre 2015 5 30 /10 /octobre /2015 07:41
La Guerre des continents - Djida Cherfi
©Vladimir Kush
 
 
 
Quand le cœur a du chagrin,
Le cerveau n’y comprend rien.
Quand l’esprit n’est pas contant,
C’est que le cœur est absent.
Comme  la terre et le firmament,
Comme le désert et les océans.
Comme le grand nord et le sud,
Comme les saisons peuvent être rudes.
Comme tout se ressemble,
Pour être différents.
Les peuples, les races et les gens,
Les pays et les continents.
Comme les deux sexes qui s’opposent,
Comme deux bombes qui explosent.
Jamais la tête et le cœur ne se comprendront.
Car le cœur est toujours absent,
Et l’esprit n’est jamais content !
 
©Djida
Janvier 2015



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28 octobre 2015 3 28 /10 /octobre /2015 07:47
RIENNE – de Rodica Draghincescu.  – Recension de Michel Bénard
Collection Accents graves/ Accents aigus.
Aux Editions de l’Amandier – 50 pages- 2015.
Introduction de l’auteure. Illustrations de la plasticienne Suzana Fântânariu.
 
 
De recueil en recueil, d’article en article, de revue en revue, je demeure attentif à la production et évolution littéraire de Rodica Draghincescu.
Après «  Ra(ts) » ouvrage très singulier et fidèle à la lignée de Rodica Draghincescu,  poèmes de l’errance sur les chemins de l’enfance comme l’a très bien situé Cécile Oumhani, voici aujourd’hui que notre poétesse-essayiste nous suggère un nouveau pas vers l’imaginaire, l’utopie, l’intangible avec son dernier né : « Rienne » où la femme de lettres se confronte aux jeux, non plus d’une gravure comme précédemment avec « Ra(ts), »  mais aux jeux plastiques de l’informel.
Ici le verbe accompagne en proximité le cheminement codé de la plasticienne Suzana Fântânariu adepte d’un certain art de récupération «  Art-récup. » Originaire elle aussi de Timisoara.
De l’objet au verbe il n’y a qu’un pas, encore faut-il trouver le juste degré du rapprochement, mieux de la fusion.
 
« Tout languit d’amour et périt à un moment donné. »
 
Rodica Draghincescu, s’attache à l’allégorique construit, aux effets des hasards heureux. Elle évolue de la renaissance de l’objet isolé, du déchet recomposé, à la composition d’une inutilité captivante.
 
«  Rêves qui ne veulent pas régner. »
 
Armée d’une forte conviction, elle part vers l’inconnu d’une redéfinition de l’objet de consommation, devenu une possible œuvre d’art porteuse d’une interrogation. Combien même si l’œuvre dérange, indéniablement elle soulève le questionnement.
On en accepte le principe ou bien on le rejette, mais une réactivité est amorcée.
Notre poétesse-essayiste et la plasticienne jouent et misent sur l’objet désidentifié, sa métamorphose.
 
«  La pensée crée des nuages et des lumières. »
 
Vouloir restituer une autre fonction aux « choses » usuelles, devient une perspective insolite. Une manière originale pour Rodica Draghincescu de rassembler les oppositions.
N’est-ce pas là une forme d’étonnement, d’émerveillement ?
Donner une fonction nouvelle à «  l’objet, » le valoriser dans une scénographie singulière autant qu’inutile. Faire de rien, un possible ! Reconstituer « l’objet » et lui restituer une fonction tout à fait inattendue, imprévue. De la banalisation d’un produit manufacturé, passer à un ensemble qui sera considéré comme une « œuvre d’art »  discutée autant que discutable. Là en fait est l’intérêt, ouvrir le débat, la discussion. Réalisation d’œuvres hybrides, sorte de pensée matérielle qui crée «  des nuages de lumière. » Le verbe et la matière se font complices en usant de l’inversion : « Image inversée de soi même. »  
Le principe est courant chez Rodica Draghincescu d’user d’un langage décalé pour s’exprimer au sujet de l’objet «  prototype. »
L’innomé trouve un nom, l’irréel devient tangible, l’éphémère se fossilise, se stratifie, le temps perd son emprise puisque l’idée même de «  l’objet » est intemporelle.
L’écriture sous influence de l’esprit plasticien de Suzana Fântânariu peut devenir néologisme, matière déroutée et déroutante. Nous sommes dans une situation de «  ludisme scryptoriel innovant. »
Rodica Draghincescu joue de telle sorte avec la « chose »  qu’elle n’est pas sans me faire songer au poème humoristique de l’abbé de l’Atteignant, «  Le mot et la chose »         
Le verbe s’enflamme parfois, se noie et renait tel le Phoenix pour se faire conceptuel.
Notre poétesse sans peut-être le savoir, ni même le vouloir, fait un clin d’œil aux pataphysiciens et autres oulipiens disciples d’Alfred Jarry ou de Georges Perec.
A ce point de rencontre et de partage il ne vous reste plus qu’à naviguer sur les flots insolites tout autant qu’imaginaires de Suzana Fântânariu, vus et interprétés sous la révélation d’un ressenti instinctif de la plume inspirée de Rodica Draghincescu.
 
« Et puisque rien n’est éternel et immuable, l’objet pleure
Dans le jeu, avec le nom qui le compose. »
 
©Michel Bénard.



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27 octobre 2015 2 27 /10 /octobre /2015 07:51
À l’Ombre de la Fontaine – Ode
Photo J.Dornac©
 
 
 
 
La marée est un grand corps
aspiré par la lune
Comme le mien le fut par le tien

~*~

Toi, ma Lune sacrée

~*~

À la Fontaine des dieux païens
je m’agenouille
au lever du soleil
Tu es là en moi
Je pense à toi là-bas
au pays des sables éternels

Je me souviens de tes pieds brûlés
tes pieds de sable du désert
Je t’envoie le soleil
pour qu’il te réchauffe
là où tu es
Je voudrais tellement que tu m’accompagnes
tout au long du Fleuve
nous ferions un pique-nique
à Kamouraska

Mais peut-être connais-tu la félicité
dans la quatrième dimension
Peut-être ne voudrais-tu jamais revenir
Jamais je ne le saurai
que si tu me fais signe

Il est vrai que le Grand Héron est revenu
sur mes berges
Est-ce là la trace de ton amour
pour me dire que tu es là

Soudain, en ma tête, j'entends ta douce voix

... laisse aller l'eau du Fleuve
t'y trempe et fais peau neuve...
et dans le doux mélange
des brumes d'un baiser
j'entends rire cet ange
qui vient nous apaiser

~*~

À l'ombre de la Fontaine du Temps,
portant les pierres d'antan
des puissances occultes
apportent la révélation

À l'ombre de la Fontaine du Temps
une prêtresse veille
à ce que s'accomplisse le Jour
 
©Ode



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26 octobre 2015 1 26 /10 /octobre /2015 07:53
Destinée… – Jean Dornac
Le Conseil des Dieux – Raphaël
 
 
 
 
Enfant, je n’imaginais que le plus beau
Je ne pouvais qu’envisager une vie heureuse
Cœur entouré d’affection, innocent tel un agneau…
Ma vie s’écoulait, douce comme une berceuse…
 
Au fil des jours qui s’amoncelaient,
Les couleurs de la vie se transformaient
De roses, elles viraient au gris
C’est comme si on m’avait soudain tout pris…
 
Et je me mis à maudire le ciel
Là où l’on disait qu’habitaient les dieux
Je me disais que leurs paroles n’étaient que fiel
Justes bonnes pour quelques poignées de vieux
 
Un jour, pris d’une sainte colère
Je dressais le poing contre les « invisibles »
Ceux qui vont nous réduire en poussière
Au jour de notre mort, l’instant indicible…
 
Et je leur adressai mon cruel message
Celui que pourraient proclamer tous les sages
Cette révolte qui gronde désormais dans mon cœur
Qui, à jamais, me plonge dans les ténèbres du malheur…
 
Pourquoi, au bout des ans devenons-nous
Chacun à sa façon, ce bateau ivre
Qui fait de nous des êtres tellement fous
Que plus rien ni personne ne délivre ?
 
Pourquoi ces océans de malheurs
Qui n’épargnent personne
Et ces fleuves de sang pris par les voleurs
Pour les offrir aux pouvoirs qui fanfaronnent ?
 
Ô vous, les dieux, à quoi auront servi
Nos souffrances et nos joies
Le travail de toute une vie
Nos amours, nos deuils et notre foi ?
 
A quoi bon, dites-moi ?
Juste pour votre bon plaisir ?
Et pourtant, sans aucun doute, je le crois
Le bonheur était notre idéal et vrai désir…
 
Il suffisait de peu de chose, chaque jour…
Juste que l’homme ait foi en l’amour…
 
©Jean Dornac
Lyon, le 26 octobre 2015



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25 octobre 2015 7 25 /10 /octobre /2015 07:50
La guerre – Abderrahmane Zakad
 
 
 
 
Je pars ce jour à la guerre
Sans savoir pour qui je me bats
On me dit qu’il faut la faire
C’est loin d’ici c’est là-bas
On laisse mourir les Palestiniens
On les enferme dans des murs
L’Otan, le juifs, les américains
S’entendent pour que cela dure
Je vais combattre les afghans
Je me demande ce que je vais y faire
On dit que ce n’est pas le Michigan
Ni nos forêts buissonnières
C’est la guerre des américains
Je n’y vais pas dans la joie
Ceux qui sont morts à Verdun
Au moins ils savaient pourquoi
Je voudrais que tu me jures
Surtout de ne pas m’oublier
Je ne sais combien elle dure
Compte les jours dans le sablier
Je verrai tomber nos hommes
Loin du pays ils seront seuls
Tu mettras dans ton album
Nos larmes ainsi que les deuils
Je verrai d’autres mourir encore
De jeunes  afghans de 20 ans
Des corps enchevêtrés aux corps
Leur sang mêlé à mes tourments
Si je dois mourir ma belle
Hélas ! Ce n’est pas pour le bien
La mort est chose cruelle
Surtout quand on meurt pour rien
  
A mon enterrement sois austère
Tu recevras une belle médaille
Tu iras au grand ministère
Pour la rendre à ces canailles
 
Si j’échapperai au trépas
Je te raconterai ma détresse
Je caresserai notre chat
De ma main souillée qui pèse
Je t’écris ce chant d’amour
Que je partagerai avec toi
Retiens-le et à mon retour
Je te le mettrai au doigt.
 
©Abderrahmane Zakad
Extrait du recueil : « Le Patrimoine »



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