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13 novembre 2015 5 13 /11 /novembre /2015 08:38
FIN DE MOI DIFFICILE – Michel Duprez
 
 
 
Aujourd'hui,
après toutes ces années passées à miser en vain
sur l'éventualité qu'un jour
le cours du temps soit revu à la baisse,
que reste-t-il encore de lui ?
 
L’ego,
ce jeu d'enfant
dont « Je » serait le sujet ?
Son « Je »,
le mien,
le vôtre,
celui de n'importe qui d'autre.
 
Et pourquoi pas, tant qu'on y est, l'alter ego,
son double invisible,
beaucoup plus musclé,
donc au moins deux fois plus fort ?
 
Ou alors, pour simplifier,
sans chercher midi à quatorze heures,
rien d'autre que le moi ?
Celui qui a la vie dure,
l'âme chevillée au corps
laissé en usufruit.
 
Le moi qui ne demandait pas grand chose,
un peu de personnalité tout au plus,
un minimum de dignité,
pour pouvoir continuer à vivre
accroché à ses rêves jusqu'au bout.
Le moi, longtemps après son retour d'âge,
et qui, bien que sentant ses forces le quitter,
s'efforce encore de n'avoir pas l'air trop vieux jeu,
mais que le temps désagrège pourtant peu à peu
sans l'ombre d'un émoi.
 
©Michel DUPREZ  



 
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12 novembre 2015 4 12 /11 /novembre /2015 07:46
Les batailles des esprits – Djida Cherfi
 
 
 
Dans le gouffre de la médiocrité,
Où on se retrouve piégé
Ce cercle vicieux de cerveaux insoucieux
Où on s’attache sans réellement tenir,
Où on gâche tout avenir
On tient à ce fil de la vie,
Qui n’est déjà presque plus.
On s’acharne quand tout fini,
On fait face à ceux que l’on a déçus.
Sur ce chemin vers le « cœur »,
Semé de trouble et d’erreurs
Semé d’embûches et d’horreurs
On cherche une lueur, une étincelle,
On regarde vers le grand ciel.
Monte soleil et brille, 
Que je me brûle en m’accrochant à tes grilles !
Je tiens et je ne lâche pas
Pour que tu sois encore là demain.
Demain je reviendrai encore,
Dans ce même triste décor.
Je referai aveuglément les mêmes erreurs,
Je reverrai les mêmes sombres couleurs.
Cela sera mon œuvre,
En complicité sans témoins ni preuves.
Un accusé plusieurs coupables,
Pointer du doigt ; nous en sommes tous capables.
Je vais, je viens, j’avance, je recule,
Tu vas, tu viens, tu avances, tu recules,
Tu dis, tu retires et tu mêles.
Je redis, je corrige et je m’emmêle.
Je l’admets, tous ceci est fou,
Je mélange sans être claire, je l’avoue.
Ça n’a l’air de rien,
Mais ce que je dis je m’y tiens !
C’est sens dessus dessous mais,
Ça en dit long sur la vie.
Ça raconte l’infini Bataille de l’Esprit,
Et tout ce qu’elle engendre comme Conflits.
Si tu veux comprendre sors de tes rails,
Commets une faute, fais-toi cobaye.
Cela sera facile car les rails, jamais tu ne les vois,
Et dans la vie cobaye, nous le sommes tous déjà ! 
 
©Djida Cherfi
2010.  



 
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11 novembre 2015 3 11 /11 /novembre /2015 07:37
Ecoute ce silence pénétrant – Michel Bénard
©Katia Gobeaut - Messagerie
 
 
 
Ecoute ce silence pénétrant,
Il n’est que caresse
D’un pétale de fleur
Sur la douceur de tes lèvres.
Un délié de pinceau
Qui s’offre à l’inconnu
C’est un mystère de l’Amour
Se soumettant aux lois universelles.
Vivons l’instant des résurgences,
Des grands feux de nuit
Plus beaux que les anciens soleils,
Vivons l’éveil de l’appel des sens,
Grimons-nous de couleurs éphémères,
Fragments de beauté défiant le miroir
Où te voici dans l’attente
De recevoir l’Amour !
Avec toi s’ouvrent
Les portes de l’imaginaire,
Où j’attise mes poèmes
Pour mieux les embraser.
 
©Michel Bénard.  



 
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10 novembre 2015 2 10 /11 /novembre /2015 07:37
Si tu penses à moi - Ode
Illustration de Ode©
 
 
 

Ce trait, silhouette dessinée au creux du temps
N’a plus d’âge désormais, intemporelle réalité
Où que tu ailles, où que ton regard se pose amant
Tu la verras toujours dans ses plaines enneigées

Il ne fallait croire ces bruits des antiques trompettes
Fidèle, jamais ta sœur n’aura été perdue
Faite de sa terre fertile, moulée aux vents de ses tempêtes
De s’inquiéter ton cœur n’aurait jamais dû

J’ai toujours suivi mon chemin ainsi le tien
Double destination, balade singulière
J’ai suivi le vol de l’oiseau blessé et puis plus rien
Le temps m’aura conduite jusque dans ses aires

Un grand vent d’ouest de l’âtre rallume le feu
La braise s’est ravivée, il fera chaud pendant l’hiver
Le toit de lune dorée par la grâce, béni des dieux
N’entendra que la psalmodie des mêmes mots qu’hier

Je prends siège, je défais ce chaud vêtement noir
Je bois le vin chaud, à ta coupe y trempe mes lèvres
Je ferme les yeux et te touche, à ma coupe tu viens boire
Ce plein soleil des jours enfantés remplis de fièvre

Ainsi j’aime ces moments rares et intenses
Où dévêtu de toute pudeur l’amour réclame
Ce qu’il demeure de nous, notre impatience
À se fusionner aux encens de cinname

Je suis fille des sentes de neiges et du printemps
Aussi fille du Fleuve qui coule en mes veines
Partout où je passe, je repasse un temps
Je rentre toujours, c’est toi mon ami qui m’y entraînes…
 
Ode©
8 novembre 2005 



 
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9 novembre 2015 1 09 /11 /novembre /2015 07:51
L’abandon – Jean Dornac
 
 
 
 
Dans la tristesse de mes jours
Se dilue toute mon énergie …
Je ne saurai survivre sans amour
Sans lui, point de survie…
 
Il en est qui ignorent
Ou qui, par bravade, refusent
Que seul l’amour est d’or
Que seul lui suscite les muses…
 
Mon âme tout comme mon esprit
Sans « l’aimée » s’assèchent
En m’abandonnant, elle m’a tout pris
Avec le mal, elle était de mèche…
 
Qu’importe la concernant
Elle n’appartient qu’au passé
Mais l’amour reste perdant
Il fut trop promptement assassiné…
 
Dans le vide de l’univers
Les ans se sont trop vite perdus
Mon âme s’est nourrie de misère
Et mon cœur, à jamais, s’est fendu…
 
Ici bas, nul ne devrait ignorer
La force de destruction de nos âmes
Que la solitude parvient à imposer
Lorsque le cœur est privé de sa flamme…
 
Il est effrayant, je vous l’assure
De voir pousser la rose noire
A la place de la lumière pure…
Il est effrayant d’ainsi déchoir…
 
Il est violent ce cruel destin
Des amoureux qu’on abandonne
Quel qu’en soit le dessein
C’est la mort qu’on leur donne…
 
Vous qui vous aimez
Qui allez vous jurer fidélité
N’oubliez pas la leçon
Des âmes laissées en abandon…
 
©Jean Dornac
Lyon, le 8 novembre 2015  



 
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8 novembre 2015 7 08 /11 /novembre /2015 07:18
De Loin en Loin – Gilles Lecoq
 
 
 
Au loin, là-bas, par dessus les collines,
Vertes,
S'élève peu à peu l'Astre Solaire,
Rougeoyant le ciel matinal
D'un timide bleu pâle,
Sa chaude promesse, fut-elle Automnale,
Emplit mon cœur et mon corps d'une plaisante sérénité.
 
Le sifflement de la cafetière interrompt ce doux instant
Et me catapulte de fait dans les rets de l'instant présent,
Soubresaut d'un moment,
Juste avant que celui de la caféine ne me fasse effet,
Noir comme un ciel d'orage,
Ses éclairs de pulsations cardiaques
Finissent par me réveiller réellement,
Et j'entame la lente chanson du jour.
 
Le cliquetis solitaire des touches,
Remington high-tech pour internaute crédule et naïf,
Je laisse des mots ici et là,
Bouées dans l'Océan de la Toile,
Points éparpillés en îlots sans palmiers
Ni blanc sable,
je déroule et enroule mes sentiments en flots
Continus sur la Mer des Sarcasmes impromptus.
 
La Haine et le Mépris fleurissent,
Ici et là,
Émis par ces Sinistres,
Sombres Énergumènes,
Qui s'imaginent que leur Fureur est toujours de ce Temps,
Omettant à l’entour qu'il fut vaincu,
Détruit et banni,
Gazé des Mémoires des Bonnes Personnes,
Et qu'il n'est certainement pas le Phénix dont elles et ils rêvent,
Dans leurs Nuits du Cristal Sanglant.
 
De l'autre côté de la Planète Terre,
Le même Astre Solaire se replie,
Rougeoyant,
Dans les replis de la Nuit.
Un enfant ferme les yeux,
Black, Jaune, voir Blanc,
Métis de sa VIe,
Il part rêver,
Voir si un ailleurs meilleur
Se dessine dans les Moutons de ses Nuages
Endormis.
 
©Gilles Lecoq
20/10/2015  



 
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7 novembre 2015 6 07 /11 /novembre /2015 08:15
Tricot - Gérard Gautier
 
 
 
 
Admiratif des Ouvrages de Dames
Aventurier des mots, humblement
J’ai tenté  de les tricoter,
De couleurs, les parer.
De démêler l’écheveau de mes pensées
Pour, un à l’endroit, je le pensais,
Porter à sourire, à émotion, à réflexion
Mais peut-être maladroit, pris à l’envers, le mot dit,
L’ignorance et l’intolérance a rencontré.
Avec esprit étroit et chagrin, j’ai eu maille à partir.
 
En ces temps d’abondance non partagée,
D’Humains sur les routes incertaines de l’errance jetés
Pour, à la famine échapper, point de riz, point de blé.
La solidarité n’ai pas réussi à faire germer
D’aucuns pour ne point se mouiller
Ont fait un pas, un brin avant, un brin arrière, 
Ont rejeté, égoïstes, les maux, pour tranquillité conserver
Je ne peux, comme d’autres, inconséquents,
De rire me tordre les côtes et point mousse me faire,
Me voulant moderne Pénélope,
Attention porte à mes assemblages
Et maille qui m’aille, tricote et détricote,
Martyrise, pour partager, la pelote des mots.
 
Sans cesse de les broder je tente,
De fil en aiguilles,
De faire jaillir blanche Colombe,
Des esprits hermétiques extirper 
Les pustulentes idées
Et des cœurs, les noirceurs
De la haine, des non-dits, de l’ignorance.
De monter, maille par maille, un ouvrage
Est mon ambition, un point c’est tout.
 
Tricoter des mots
De toutes les couleurs de peaux,
De toutes les nuances d’idées,
De toutes les religions
Pour d’un camaïeu arc-en ciel
Vêtir le Monde, d’espoirs et de Paix
 
©Gérard Gautier
Saint-Brieuc 1 novembre2015
«Hommage au Petit Echo de la Mode- Chatelaudren»  



 
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6 novembre 2015 5 06 /11 /novembre /2015 08:02
La rivière – Michèle Freud
 
 
 
 
Depuis une heure, Aveline se fraye un chemin à travers une jungle de hautes herbes et d’arbrisseaux. C’est une femme-enfant, une femme aux semelles de vent, qui marche vêtue d’une longue jupe bariolée caressant de grosses chaussures montantes. Elle semble fragile, aérienne, mais en elle bouillonne une force semblable à celle d’un torrent fougueux. Son sang charrie la musique des clarines, l’eau vive des cascades, il transporte aussi des nuages moelleux, des couchers de soleil et toutes les fleurs, petites lumières des alpages et des prairies.
 
Aveline est seule dans ce paysage de montagne, seule avec le silence, un silence fondant, sucré, aromatisé. Elle l’accueille à bras ouverts, elle l’embrasse, s’en enveloppe, se roule dedans, et puis, avec gourmandise, se lèche les babines. Un délice ! Un amour de silence ! Elle sent vivre en elle un désir puisant : découvrir la rivière qu’elle entend chanter au loin. Elle avance dans cette jungle, avec jubilation, pétillant de joie, se prenant pour une exploratrice qui part à la découverte de terres nouvelles.
 
Après avoir traversé ce rideau de végétation dense, elle se trouve devant un pré bordé d’épilobes, où fleurissent les premiers colchiques, entourés de joubarbes, de crêtes de coq, de marguerites, d’hélianthèmes, avec ça et là quelques éclats rouges d’œillets frisottants. Elle s’agenouille pour admirer de près ces petits êtres vivants dont les noms suscitent le rêve. Surtout ne pas les cueillir, contempler seulement leur beauté, l’engranger dans le cœur pour qu’elle y vive au chaud tout l’hiver. Et Aveline reprend sa marche, guidée par la chanson de l’eau qu’elle perçoit de mieux en mieux. La rivière, maintenant est toute proche. Seul un rideau serré d’arbres et de végétation touffue la masque. Mais Aveline qui est fille de la forêt, franchit aisément cette barrière. Et elle la découvre, enfin, la rivière. Comme elle est belle dans sa robe transparente et si lumineuse avec ses flaques de soleil, ses jardins d’algues, fleuris de feuilles rougissantes, ses îlots de nuages dorés. Aveline regarde, observe, à l’affût du moindre détail insolite. La rivière généreuse lui offre ses reflets énigmatiques, mais ne lui livre pas ses secrets. Alors, les yeux d’Aveline plongent dans cet étrange univers aquatique. Et ils voient…
 
Dans ses prunelles se reflète encore cette vision d’un palais de cristal de roche, décoré d’émeraude et de corail.
 
Amoureuse de ce cours d’eau à surprises, elle le suit jusqu’au crépuscule. Et puis elle s’en retourne par le beau chemin de l’étoile claire tandis qu’un vent léger l’enveloppe d’une douceur charmeuse.
 
« Est-ce-toi, le vent qui a mis dans sa poche un petit caillou tout rond, un pétale cramoisi, une feuille de chêne trouée et un morceau de croissant de lune ? »
 
©Michèle Freud
 



 
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5 novembre 2015 4 05 /11 /novembre /2015 07:53
Je l’aurai mon baiser amoureux – Kacem Issad
Ferdinand Georg Waldmüller
 
 
 
 
En te faisant la bise,
Je pense à ta bouche qui n’est pas loin.
Sous un ciel moqueur
Puisqu’il a deviné mon jeu coquin.
La saveur de tes joues
Me donne un avant-goût de tes lèvres
Bien dessinées et d’un arôme
Que je présume divin.
Elle me hante, elle m’obsède
Cette partie de toi
Où l’amour jaillit,
Comme l’eau d’une fontaine
Qui étanche les cœurs.
Oui, je l’aurai mon petit cadeau
Aujourd’hui ou demain,
Je l’aurai pour rassasier mon âme de petit gamin.
 
©Kacem Issad


 
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4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 07:52
Cimes – Denise Bernhardt
 
 
 
 
Mon âme ne pouvait respirer
Qu’à ton altitude
Et vivre dans tes paysages.
Sans cesse je revenais à ton langage
Me grisant de tes certitudes
Et je quittais ce monde
Sur les ailes de l’ange.

© Denise Bernhardt

Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.




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