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14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 07:47
Le Vent – Djida Cherfi
 
 
 
J’ai senti passer le vent,
Et je suis inquiète, bizarrement !
Je crois qu’il a emporté le temps,
Avec tous mes rêves d’enfant !
J’ai bien cru qu’il m’arracherait les cheveux,
Mais il s’est contenté de mes espoirs fougueux !
Il a manqué de décoller ma peau,
Avec sa violence de voleur !
Il a pris tout ce qui, en moi, était beau
En perforant mon visage, le dénuant de sa douceur !
Il a emporté mon temps perdu,
Sans m’en laisser le moindre petit bout !
En échange, il m’a laissé des souvenirs,
Pour me rappeler qu’il ne va pas revenir !
En pensant à ses souvenirs,
Je ne peux m’empêcher de sourire !
Sourire qui vient sans qu’on l’appelle,
Comme si le destin se moquait de nous !
Sourire qui s’invite tout seul,
Quand la solitude est au rendez-vous !
Ô, J’ai vu passer le vent…
En emportant la joie et la chaleur !
Il m’a laissé des tourments,
Qui me plongent dans l’amertume et la froideur !
Oui, j’ai vu fuir le vent…
Et je n’ai  pas su l’arrêter !
Il est passé si abruptement,
Qu’il ne me reste plus que le passé !
 
©Djida Cherfi
21/11/2015.  



 
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13 janvier 2016 3 13 /01 /janvier /2016 08:06
Recension pour le grand peintre EBAN - Michel Bénard
EBAN«  Hommage 100 peintures. »  Annie Roth éditeur. 3 ème trimestre 2015. (28x23 – 103 pages)
 
«  C’est l’enfance qui retient la mémoire de l’homme. » MB
 
 
EBAN est un artiste dont la démarche n’est en rien anodine. Elle plonge profondément ses racines dans l’humus de la mémoire, des sources originelles, étirant ses ramifications entre une Asie que l’on a quelque peu oubliée aujourd’hui et une vieille Europe qui parvient difficilement à protéger son identité face aux turbulences venues d’une mondialisation effrénée. Faut-il s’en réjouir ? Probablement pas, c’est pourquoi EBAN au travers des multiples facettes de son art poursuit son objectif d’éveilleur et d’humaniste C’est toute l’expérience et le parcours d’un jubilé créateur que nous propose EBAN. Son œuvre   contient l’image d’une ancienne Indochine  qui s’est déjà sublimée et qu’il effleure du bout du pinceau avec toutes les couleurs du ciel et de la terre déposées sur la palette. Depuis son enfance en terre vietnamienne jusqu’à l’aboutissement d’un principe et d’un art révélateur maîtrisé, socle sur lequel s’érige toute une vie.
 
« N’oublie pas d’où tu viens ! » (1)
 
Une œuvre où il grave de la coulée d’un pinceau de soie les empreintes et les nuances de ses rêves. Le grand écrivain et prix Nobel, Gao Xingjian, ne dit-il pas : «  Ton pays est dans ta mémoire, il est une source dans les ténèbres. » 
En effet, EBAN est intimement convaincu que «  La mémoire est source d’énergie » et que «  Seule la mort peut l’envahir. » (2)
Ainsi son dernier ouvrage «  Hommages 100 peintures. » est un engagement en ce sens, sorte d’hymne et appel aux racines. Une nécessité viscérale de faire ressurgir les souvenirs du passé, particulièrement ceux de l’enfance qui se déroule à l’ombre d’une grand-mère protectrice et bienveillante.
Les chemins de l’existence s’effacent peu à peu avec le temps, une vie c’est à la fois beaucoup et bien peu de chose et le meilleur moyen que possède EBAN pour pérenniser cette réalité du rêve et du temporel, est son extrême et sensible talent de peintre. 
Une coulée d’encre canalisera sa colère, une goutte de couleur ouvrira son âme.
 
« Seule la colère silencieuse peut se déverser sur le papier blanc. » (3)
 
Son pèlerinage mémoriel, sorte de parcours informel commence à la pointe du pinceau, où l’enfance est là rassemblant ses songes aux lueurs d’un lampion en papier de riz, l’image d’une grand-mère tendre et attentive revient fidèlement. Mais avant de poursuivre le chemin un arrêt s’impose en mémoire et « Hommage » à cette femme pour en admirer le magnifique portrait annamite au regard profond et déterminé, visage que porte cette beauté patinée des êtres marqués par l’âpreté de la vie, visage aguerri à l’adversité, au charisme pénétrant et encore plus engagé, plus armé pour ce combat humain permanent. Ce n’est plus de la vie dont il s’agit, mais de survie ! Ainsi dans son sillage exemplaire nous pouvons poursuivre notre voyage.
 
 
 
Un village s’endort sous un ciel rose et pourpre, une branche de bambou ploie sous la caresse du vent. Le regard plonge sur les paysages flottants de la Chine. L’enfant est prêt pour un voyage sur la jonque au milieu de la baie de Ha Long.
Les géants minéraux et végétaux se découpent dans les brumes poétiques. Une barque de pêcheur glisse sur l’une des plus belles baies du monde. Quel artiste n’a pas rêvé de lui lancer un défit de la maîtriser sur le grain du papier à dessin ?
Da Nang apparaît soudain, puis Hué avec sa rivière aux parfums et sa pagode céleste. Ninh Binh est là, toute embellie de fleurs et de lotus, le ciel devient mauve, les images s’effacent.
Hanoï ouvre la porte de son Temple de la littérature où se consument les bâtonnets d’encens, de son palais d’été, la cathédrale a résisté au souffle de l’histoire, elle est toujours là.  
Puis soudain se dessine la maison des origines, celle du peuple des Êdes où un regard et un sourire sont toujours présents en «  Hommage » à l’ainée bien aimée.
La route de Buon Ma Thuot est longue et variée, lac, bambous, pagodes oubliées, ciel tourmenté, plantations de café. Ho Chi Minh ville sera le terme de ce voyage au cœur des arbres centenaires et des marchés flottants de Can Tho.
A ce stade nous ne sommes pas dans l’illusion, mais dans les réalités d’une expérience raisonnée. Dans les nuances colorées et le graphisme d’un paysage se déroulent tous les souvenirs d’une vie.
Un signe, une tache, une ligne résument chaque élément du puzzle de l’existence. Ce sont des fragments de lumière qui s’ouvrent sur le monde. Le réveil d’une source endormie, l’envol d’oiseaux migrateurs s’orientant vers le Nord, un arbre qui s’enracine dans le passé.
Sous le pinceau d’EBAN les paysages livrent leurs essences, présentent toutes leurs densités.
Notre artiste force l’admiration par sa maîtrise graphique, l’encre, le pigment, la nuance, vont à l’essentiel. Des signes calligraphiques vibrent sur les clairs obscurs, la poésie résonne en complémentarité, sorte d’enchainement de l’impression à la narration esthétique.  
L’œuvre toute épurée qu’elle soit résume l’acte créateur !
 
« Des pensées et des images qui ont traversé mes rêves…/... » (4)
 
« La peinture est rentrée au cœur de mon monde…/… » (5)
 
EBAN tente de restituer une vie à ses sujets, de les habiller d’une âme.
Peindre les paysages de son enfance d’une manière parfois abstraite est aussi une manière de cautériser ses blessures en mémoire de ce si beau pays qui a tant souffert par l’avide folie incontrôlée des hommes.
Mais pour EBAN la notion de beauté redevient vite une nécessité naturelle.
Quant à être artiste ou poète pour lui, c’est déjà revendiquer son besoin d’amour, d’humanisme et d’oser encore croire en l’homme, c’est tendre tout entier vers son devenir, loin des aveuglements de l’extrême, des fanatismes régressifs et des ignorances obscurantistes.
L’art est un long chemin de silence qui donne à l’homme les clés d’accès à sa métamorphose.
 
©Michel Bénard
Lauréat de l’Académie française.
 
(1) Extrait de – Par Chemins – 2009.
(2 & 3) Extraits de – Hommage- 2015.
(4 & 5) Extraits de – Empreintes de rêves- 2008.
 
 




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Recension pour le grand peintre EBAN - Michel Bénard
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12 janvier 2016 2 12 /01 /janvier /2016 07:45
Soleil Rouge - Ode
Création Ode©
Œuvre en titre : Soleil Rouge de Michelle Bigot©
 
 
 
Par ma fenêtre au vitrail
Le soleil rouge de cette fin octobre
Se lève radieux
Crée des traînées de lumières multicolores
Dans l’atelier
 
Il fera beau et chaud ce jour
La neige va bientôt arriver
 
Dans ce fort silence et la beauté
Coule hiver comme été le fleuve
Que je remonte de mémoire
Avec toi et les oiseaux
 
~*~

Et je regarde ta photo
Ton sourire
Tu ne risques pas de mourir
Sous le masque de l’indifférence
 
Ton regard plein de lunes
Chargé de souvenirs terribles
De lointains pays
De joies, de chagrins
Tes yeux pensifs aux multiples blessures
Et ton front soucieux
Je te regarde

Partout, le flot humide du sang
Quémande aux odeurs d’avenir rêvé

Le Fleuve joue sa vie
Comme nous
Comme tout ce qui encore vit
Corps submergés de désirs et de liberté

Je m’attarde à tes lèvres pulpeuses
Où je viens y poser les miennes
À ton beau visage que j’ai envie de croquer
Je ferme les yeux
Te rejoins
Je pose ma main dans la tienne

Oh ! Tu n’as plus l’allure de tes trente ans
Mieux encore, tu as toute la beauté de l’aube en toi
Tu as la mine de l'enfant
Qui ne veut qu’être aimé
Après tant d’années de solitude

Si tu savais combien je t’aime

L’injustice se fait si belle
Aux bons offices de l’amour

~*~

Et le soleil rouge éclate
Dans le déversement du jour
L’automne est suspendu
Rempli d’océans de joie
Tel un corps immense qui se réveille
À l’heure bleue, au chant premier

Pour nous
 
©Ode
 




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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 08:07
Cathédrales - Jean Dornac
Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg  - Photo J.Dornac©
 
 
 
Je l’ai vue, fièrement dressée vers le ciel
Comme une nouvelle tour de Babel
Défiant les hommes et les faux dieux
Visant leur cœur comme on ferait avec un pieux !
 
Et mon âme s’étiolait en d’étranges rêves
Elle volait vers les géniaux bâtisseurs
Qui avaient offert leur vie et leur labeur sans trêve
Pour nous laisser l’image d’un monde meilleur…
 
Et mon esprit me montrait leurs fronts en sueur
Les mains sanglantes et douloureuses des sculpteurs
L’adresse et la maîtrise des tailleurs de pierres
Pour aider cette merveille à naître sur notre terre…
 
N’étaient-ils pas comme des marins en cale sèche
Bâtissant de puissantes nefs contre vents et marées 
Se donnant cœur et âme pour édifier d’étonnantes flèches
Pour mieux conduire les croyants vers un songe d’éternité ?
 
Il fallait écarter de la bâtisse toutes les sortes de démons
Comme on éloignait l’eau de pluie par la bouche des gargouilles
Qu’ils soient ricaneurs ou monstrueux, venant des abîmes ou des monts
Ils devaient échouer à récolter les âmes et rentrer bredouilles…
 
Rien de tel pour édifier des âmes fortes chez les croyants
Que des chœurs majestueux en formes et en couleurs
Ces navires de pierre, à jamais imposants
Avaient pour mission de récolter l’ensemble des cœurs…
 
Ce n’était point le fruit du hasard si de nombreuses cathédrales
Portaient le doux nom d’une innocente et glorieuse Vierge
Quel plus beau drapeau pour écarter la nef du piège des dédales
Au fil des temps, sous sa protection en compagnies des cierges…
 
Ainsi, durant les siècles, les bâtisseurs et leurs compagnons
Ont semé des graines de foi avec leurs sublimes cathédrales
L’Europe en est parsemée, elles sont nos superbes lumignons
D’où sortent des chants d’amour en forme d’unique chorale…
 
©Jean Dornac
Lyon, le 10 janvier 2016
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10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 08:16
Dieu - Pierfetz
"l'Ineffable" est Amour et Compassion !
 
 
 
Le Dieu du jugement dernier
Gouverne l'homme par la puissance.
Créateur et nombre premier,
Il assure notre permanence.
 
Mais l'homme en a donné l'image.
Zeus humaniste ou Jupiter...
Aucun ne nous paraît bien sage.
Chacun nous menace d'enfer !
 
L'incompréhension séculaire,
Malgré les messages des prophètes,
Change l'enfer en nucléaire;
La science n'éclaire pas notre quête.
 
Mais Dieu n'appartient à personne.
Notre perception est mauvaise.
Et tous les penseurs déraisonnent;
Leur symphonie devient malaise.
 
Le règne, la puissance et la gloire
Ne donnent de Dieu que des images
Et beaucoup ne peuvent plus y croire
En consultant les mauvais mages.
 
Il faut revoir notre copie,
Changer notre vocabulaire.
Le Générateur de la Vie
Est Dieu d'Amour et de Lumière.
 
Plus nous croyons au Dieu d'Amour,
Plus nos perceptions s'enrichissent.
Les créatures qui nous entourent
Se montrent sous les meilleures auspices.
 
A nous d'en recueillir les fruits,
Face au malheur, face au bonheur,
L'accueil de l'autre se fait sans bruit.
L'espérance ne connaît point d'heure.
 
©Pierfetz
 




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9 janvier 2016 6 09 /01 /janvier /2016 08:02
Walhalla – Thierry Deschamps
©" Walkyries " DANIEL MONIC


Walkyries remplissez leurs coupes d'hydromel,
À l'aube ces guerriers retourneront au combat.
Les lames s'entrechoqueront en une pluie d'étincelles,
Heaumes et écus brisés, à flot le sang coulera !
Aux chocs des épées se mêleront les cris,
Lugubres plaintes poussées par ces guerriers blessés,
Luttant jusqu'à la mort pour que les dieux maudits
Assouvissent leur faim de violence, sans pitié !

~~*~~
 
©Thierry Deschamps
 


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8 janvier 2016 5 08 /01 /janvier /2016 07:33
Bon Noël !  - Michèle Freud
 
 
 
 
Dans les veillées d’autrefois, on disait que « le temps de Noël est le temps des Merveilles, celui où les eaux des fontaines s’écartent, où les animaux se mettent à parler à minuit sonnant, où les pierres et les rochers se déplacent : ils quittent leur trou pour aller boire au torrent. Dans les creux laissés vides, celui qui sait voir, découvre d’immenses trésors. Mais il faut faire vite pour s’en emparer car les rochers reviennent sans crier gare et écrasent les imprudents. »
 
On raconte qu’une année, quand la nuit magique fut venue, un jeune se cacha derrière un buisson et attendit patiemment le départ de 20 rochers qui se dressaient dans un pré, tout près de sa maison. Il aimait leur compagnie et il avait gravé sur l’un d’eux, le nom de sa bien-aimée. Le voilà donc, la nuit de Noël, à guetter les rocs sous la lune. Au premier coup de minuit, il lui sembla que les géants pétrifiés s’ébrouaient comme au sortir d’un long sommeil, au deuxième coup, ils quittèrent leur trou tous ensemble et descendirent en rang vers le torrent. Au troisième coup, le jeune homme bondit vers les trous béants et là, il découvrit la caverne d’Ali Baba : il fut ébloui par la beauté des pierres précieuses. C’était un poète et non un homme cupide. S’il convoitait ces richesses, ce n’était pas pour lui mais pour son village : il y avait tant à faire pour que chacun vive dans des conditions plus décentes, pour que chacun soit plus heureux.
 
Vite, il remplit son sac d’or et de diamants, mais en entendant le lourd galop des rocs qui revenaient déjà, il voulut s’enfuir, mais dans sa précipitation, il trébucha et s’affala dans l’herbe. Allait-il être écrasé ? Une ombre noire le couvrit soudain. C’était un roc qui était suspendu à deux doigts de sa nuque et qui le protégeait contre la furie des autres. C’était sur celui-là qu’il avait gravé le nom de sa bien-aimée. C’est donc l’amour qui le sauva.
 
L’amour n’est-il pas le maître-mot de la nuit de Noël ? Pourtant, partout dans le monde, des enfants meurent de froid, de faim, ou sont martyrisés, mal aimés, rejetés.
 
L’amour sera-t-il un jour plus fort que le haine, la violence, l’intolérance, le fanatisme ? Oui, si nous le voulons vraiment, s’il s’épanouit dans le cœur de tous les hommes…
 
©Michèle Freud



 
 
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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 08:36
Écoute-moi – Kacem Issad
©Gaston Casimir Saintpierre
 
 
 
Quand je m’assoupis, ton visage je vois
Et cette sculpture divine j’aperçois.
Ma vie je l’ai dédiée pour une seule quête,
Toi, ton odeur et ton ombre qui hantent ma tête.
Ton corps, je le cultiverai de mon amour
Pour pouvoir récolter le sourire d’un jour.
Mais mes mains par manque de tendresse
Hurlent de douleur et veulent tes caresses.
Je t’en prie écoute moi juste une fois,
Je t’aime et je t’aime un milliard de fois.  
 
©Kacem Issad



 
 
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6 janvier 2016 3 06 /01 /janvier /2016 07:44
Royaume – Denise Bernhardt
 
 
 
Dans les brumes de mon âme
Ton royaume s’étend
Avec ses palais ses fontaines,
Ses jardins où serpentent
Des coulées d’ombre
Aux sèves murmurantes.
 
Au péril de ton cœur
J’ai bâti le château
De la plus haute tour
Que l’aube et le couchant
Embrasent tour à tour.
 
Ainsi les soirs de lune
Poudrés de sortilèges,
Nous nous aimons
Devant l’âtre où se consument
Deux chimères enlacées.

© Denise Bernhardt

Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.




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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 07:51
BEAUCOUP DE TEMPS – Luce Péclard
© Rafal Oblinski
 
 
J’ai mis beaucoup de temps
A cesser de m’en faire,
Ne plus prendre sur moi
Tous les malheurs du monde,
Ne plus ouvrir les bras
Aux douleurs indicibles
Ni porter les fardeaux
D’un poids indivisible.
 
J’ai mis beaucoup de temps
A rassembler mon être
Et à me protéger
Des excès d’empathie,
A regagner le centre
D’où sourd, continûment,
Réserve de secours,
La force inextinguible.  
 
 
© Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier


 


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