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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 07:46
Badinage – Béatrice Pailler
François Boucher
 
 
 
Voyez, comment, au jardin des nuées, tendrement tyrannisé d’un souffle vernal, un ciel polisson, perd sa chemise. Ici, sur l’herbe attendrie, dans un chamaillis de brise, elle se pose lande laineuse en frisson de nuage. Heureuse, elle s’effiloche, s’éparpille, ne laissant dans l’air que la soie de ses rubans et de ses filandres blancs et argentés, gris et bleutés.
Allons, ma mie, ne soyez plus si sage car, c’est ainsi qu’au jardin dénudé s’envoleront les lacets de votre corsage.
 
 
©Béatrice Pailler/2015
Publié sur le site le portrait inconscient
Article du 29 mars 2015 consacré au mouvement intuitiste
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12 février 2016 5 12 /02 /février /2016 07:42
L’état pur – Michel Duprez
©IGOR MORSKI
 
 
 
 
L'homme authentique aurait selon toute vraisemblance
hérité par bonheur d'un pouvoir illimité.
Il serait capable à lui seul de protéger le monde,
de préférence avec les yeux fermés
pour mieux viser au cœur de l'ombre
entrée en nous dans l'intention de nous détruire
et sa vie, si l'on en croit la légende,
ressemblerait plus à un conte de fées
qu'à un véritable parcours de combattant.
 
L'homme authentique, en se rappelant de nous, avouera peut-être un jour :
« C'était au temps où les bêtes ne parlaient pas.
J'ai croisé ces gens qui offraient un visage
à chacune de leurs peurs,
accordant beaucoup trop d'importance
au triste carrousel des jours et des nuits. »
 
L'homme authentique,
ou ce géant déguisé en nain
comme un certain Lagardère autrefois en bossu,
aurait été de taille à chasser hors d'ici
n'importe quel esprit chagrin
et nous permettre enfin de mesurer
la puissance du rêve.
 
Voici bien longtemps,
un timide écolier, debout face à la fenêtre de son miroir,
l'aurait même vu repartir en claquant des ailes
par un matin pluvieux de septembre,
mais ce témoin, à vrai dire,
comme en vérité toute autre personne ayant vécu sur la terre,
était tellement bien élevé
qu'il ne devait pas tarder à se rétracter
avant de perdre à nouveau la mémoire.
 
©Michel Duprez



 
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11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 07:41
Silence... – Djida Cherfi
 
 
 
 
« Tu vois la vérité et tu voudrais la faire éclater ? …Tu ferais mieux de la fermer sous peine d’être lynchée !! Retiens-toi comme moi je le fais, ou deviens hypocrite comme tous ceux dont tu es entourée… »
« Et si je me coupais la langue… ? »
 
Dans mes pensés les plus obscures,
J’ai pris la plus sombre des décisions.
Comme une sorte de longue cure
J’ai décidé de faire  abstraction.
J’en suis arrivée à un point où, ça n’a pas été trop dur
Que de prendre une partie de moi et d’en faire « l’ablation ».
J’ai choisi de me séparer, par résignation et à mes dépens,
De ce  « cancer » très actif qui s’excite et qui répond. 
Il est devenu pour moi urgent,
De remettre dans mon coffre au trésor
Cette « chose » qui n’est que d’argent,
Et d’en extraire ce qui est d’or.
J’ai décidé dans mes pensés les plus tristes,
De me retenir… m’abstenir là où, d’ordinaire, je résiste !
 
©Djida Cherfi
15/12/2015.



 
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10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 07:58
Enfin, elle est là* - Kacem Issad
Je bouscule le programme habituel pour publier ce poème d’un tout jeune père et poète ! Bienvenue au monde Massilva !!  (J.Dornac)
 
Photo Kacem Issad©
 
 
 
Le ciel s’éclaircit
L’espoir né
Le doute expulsé
Cadeau divin
Regard joyeux
Mère heureuse
Épouse chanceuse
Elle est là
Je l’apprécie
Ma petite chérie
Elle m’observe
Je la vois
Au flanc d’un ventre
Des yeux de biche
Une bouche astrale
Oui, je la sens
Elle me sourit
C’est ma fille
Ma petite perle
C’est Massilva
Elle est là
Enfin dans mes bras.
 
©Kacem Issad
 
*Je dédie ce poème à ma fille.
 


 
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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 07:43
Sous un frimas de plume - Ode
Création Ode©
 
 

Ces quelques mots pour vous
Dans un élan d’amour tant de fois repris
Sans trop grande blessure, sans larmes
Là, de ma thébaïde
Je vous écris mes mots frimas

Frimas sur mon âme
Frimas sur mes amours
Au cœur de cette nuit
Où la vie s'est givrée
Et pendant combien de temps
À l'angoisse livrée

Soudain, renaît un fol espoir
Sous un rayon de plume
La vôtre

Que les mots me manquent
Pour vous dire que je vous aime
À peine un son, un silence répété
Dans le secret de mes pensées
À mon âme dénudée
Devant la difficulté de dire

Jamais mes mots ne mourront
Même si seuls et abandonnés à eux-mêmes
Ils assurent leur propre pérennité
Par delà les temps venus et à venir

Frimas sur mon âme
Et mon cœur se réchauffe à l’encre de votre plume

Vos mains de lune s’ouvrent et se referment avec le jour
Aux battements des cœurs qui aiment
En secret

Jusqu’au bout du bonheur
À l’encre du sang de votre plume
Mon cœur se berce
Au silence de sa musique

 
O délivrance des mots
O solitude du créateur
O noblesse des sentiments

Que le soleil nocturne n’arrive pas à brûler

Aucune flamme, aucune lueur
Aucune ombre que la vôtre
Hante ma retraite
Odeurs d’encens d’Orient
Des mots
Me parviennent
Tel un feu d’artifice
Qui éclaire ma nuit

Et je prends ma plume
Je laisse glisser les mots
Ils veulent naître
À la naissance pure et blanche
De la page nouvelle
Qui s’offre à nous

O survie des émotions
O magique lavis de l’encre
O sourire qu’en pensant à vous

Hors temps, hors champ
Des visions d’éternité
Il n’est plus d’heures
Plus de secondes
Sous le frimas de ma plume
Magie de l’instant de grâce
Où nos mains se rencontrent
Se réchauffent aux mots
Que la Muse nous dicte
Nos sangs comme encre
S’entremêlent en un festin
Où nous sommes les seuls hôtes
Au creux d’une forêt imaginaire
Où la Nature chante pour nous seuls

O survie des poètes
O frémissement de la fleur qui naît
O lumière des élus

Sous un rayon de plume
La nôtre !
 
Ode©
6 mars 2006


 
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8 février 2016 1 08 /02 /février /2016 07:51
Monologue avec la Vie… - Jean Dornac
 
 
 
 
Ô vie capable d’être si belle
Mais si fréquemment cruelle
Pourquoi m’as-tu trahi ?
Sais-tu que je n’ai plus envie
D’être et rester cette marionnette
Que tu agites telle une sonnette ?
 
Tu m’as fait croire pourtant
A tellement de promesses
De lendemains chantants
Aux doux parfums d’allégresses…
Pauvre sot que je suis
Par naïveté, je t’ai cru…
 
Et me voilà plongé dans la nuit
Ame et corps totalement nus…
Ô certes, tu nous laisses rêver
Aux jours que tu annonces meilleurs !
Et sinon, selon toi, il resterait l’éternité…
Deux pieds sous terre en dessous des fleurs…
 
Alors la Vie que sais-tu faire
Qui ne soit pas marqué
Du sceau des rougeoyants fers
Et des malheurs programmés ?
Tout au long de mon enfance
Et même bien plus tard encore !
J’attendais chaque jour en transe
Certain qu’il serait de miel et d’or !
 
Mais en lieu et place de ces merveilles
Tu ne m’as offert rien que des deuils
Chaque jour dans ma triste corbeille
J’ai trouvé toutes sortes de morts sur mon seuil…
Tu m’as promptement volé l’amour
Avant de me prendre mon travail
Tu n’as cessé d’assombrir mes jours
Me traitant comme si je n’étais que bétail…
 
Il m’aura fallu toute une longue vie
Pour apprendre que tes promesses
N’étaient qu’illusions et lente agonie
Et que la mort est ta seule maîtresse…
Qu’elle est ton unique serment
Pour tout ce que tu as voulu vivant…
 
©Jean Dornac
7 février 2016
 


 
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7 février 2016 7 07 /02 /février /2016 07:30
Requiem pour un Vieux Con - Gilles Lecoq

http://www.studio-plus.fr/images/stories/fractale%20image36.jpg

 

 

 

 

Allô, Docteur, j'ai mal au Moi,

Donnez-moi, s'il vous plaît la pilule miracle

Qui fera de mon Être un Être si parfait

Que toutes les Princesses Barbie, sans Klaus,

Tomberont en pâmoison devant tant de perfection masculine.

Donnez-moi chaque jour mon Pain Quotidien

Afin que je le rompe en signe de soumission Conjugale

Et que j'exauce les vœux et les veaux d'or

D'une compagne en campagne d'une Direction

De mes Ressources Humaines.

 

Laissez-moi m'agenouiller devant votre Magnificence

Épiscopale, si Paradisiaque,

Où tant avant moi se sont flagellés

Pour des fautes imaginaires commises

Lors de leur passage sur cette Terre.

 

Bénissez-moi, Pauvre Pêcheur,

Absolu et Convaincu qu'un Jour,

Votre entourloupe de 2015 ans

Et des brouettes d'Indulgences vendues

Au plus haut de votre turpitude

Sur le Marché des Pénitences Mondialisées

Et de votre soif jamais assouvie

De Richesses toutes pécuniaires

Et de votre appétit de Pouvoir jamais comblé,

Éclatera un jour à la face

Des Femmes et des Hommes

Enfin Libres de ce poids inutile et vain.

 

Votre Dieu, vos Dieux,

Quelque soit sa forme ou son genre,

Vos Gourous bien plus infâmes et infects

Que votre Reptile Biblique,

Condamné pour votre Éternité à ramper

Devant vous,

Petites choses perdues dans le Noir

De vos nuitées sans rêves ,

Où,

Cherchant une réponse à vos questionnements

Existentiels avait déniché une solution

D'agenouillée devant un Crucifié,

Position plus facile que d'affronter

Vos Propres Erreurs,

Vos propres Terreurs,

Remettant ainsi la Clef de votre Bonheur

A de quelconques évangélistes bedonnant ,

Frères de surcroît

Dont le seul but dans leur pitoyable existence

Fut de vous leurrer et de vous tromper.

 

Ah !! qu'il est doux de se faire renvoyer

En fond de classe, fichu d'un autre temps

Sur votre chevelure car vous êtes impure,

Selon leur Doctrine moyenâgeuse

Et votre naïveté à accepter de tels traitements,

Car, comme le chantait

Un autre,

Vous ne saviez pas encore que Franco était tout à fait Mort.

 

Mais, de mes propres égarements en douches écossaises

Mâtinées d'ale et de stout,

De vos propres errements en bains de Jouvence

Virginaux d'une seule et unique Marie

Vénérée car enfantrice porteuse

D'une semence Divine,

Nous nous sommes peu à peu

Perdus l'un l'autre,

Détachés nos regards communs

En une vision personnelle de notre Destinée.

 

Et alors, puisque tout était dit,

Que Tout était écrit sur les lignes invisibles

D'un quelconque grimoire ancestral,

D'où ils tirèrent des préceptes d'une Vérité

Qu'eux-même ne suivraient jamais,

Menteurs patentés par une Charte

Issue de paraboles à deux ronds de flanc

Et rubis sur l'ongle de leurs mains

Quémandant votre Baiser de Soumises,

Laissant aux seuls humbles et aux uniques paumés

Leur Promesse d'une Vie Meilleure

Lorsque leur Esclavage de ce Temps

Serait clos,

Nous nous séparâmes,

Pour le Meilleur et pour le Pire,

Et je sais que cette déchirure-là

Me laissera à jamais

Des blessures inguérissables

Que le temps atténue

Mais que le Temps ne peut effacer.

 

@Gilles Lecoq.

01/11/2015
 



 

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6 février 2016 6 06 /02 /février /2016 07:57
Xénophobie – Thierry Deschamps
" Abolition de l'esclavage " FRANÇOIS BRIARD
 
 


Xénophobe tu empoisonnes le monde qui t'entoure,
Esclave de la haine engendrée par tes peurs.
Ne crois-tu pas, qu'ainsi, en oubliant l'amour,
Orgueil et vanité ont desséché ton cœur ?
Pourquoi as-tu si peur de ces hommes tes frères ?
Haïr est si facile pour qui ne veut entendre…
Oublie tes " ornements " qui te rendent si fier,
Brise à jamais tes liens pour accepter d'apprendre
Il te faut maintenant savoir te prendre en main,
Et reconnaître enfin que tu n'es qu'un humain.

~~*~~
 
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5 février 2016 5 05 /02 /février /2016 08:13
Mon cœur – Kacem Issad
Léon Commerre
 
 
 
Tu sais qu’à la vue de ton sourire,
Mon désir commence à fleurir. 
Mon cœur, je veux que tu sois pour moi
La reine qui me couvre de soie.
Je t’offrirai en cadeau chaque fois
Mon amour orné de mes larmes de joie.
Et ton corps fait de poussière d’or,
Je le protégerai dans mon château gardé par un centaure.
Et cette angoisse qui ronge ma poitrine
De la peur de l’éclipse de ta silhouette si fine,
Je la brûlerai par les flammes de ta passion
Que je vivrai sur le giron de ta création. 
Et les vers de Baudelaire
Que j’ai consommés pour te plaire
Me bercent de romance
Et réclament ta présence.
Alors permets-moi juste une fois
D’exister dans cette vie, rien que pour toi.  
 
©Kacem Issad



 
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4 février 2016 4 04 /02 /février /2016 07:56
La passion de Jujube. – Michèle Freud
 
 
 
 
 
Comme le papillon est attiré irrésistiblement par la flamme d’une bougie, Jujube est sous le charme de l’humble fleur des champs, la sauvage, la résistante. Bien sûr, il sait la beauté d’une plante cultivée, il comprend la passion de son ami pour les agapanthes, tubéreuses ressemblant au bouquet du feu d’artifice qui éclate dans le ciel en milliers d’étoiles.
 
Jujube, lui, est heureux avec son bout de terrain où poussent, pèle-mêle, selon la saison, églantines, sarriettes, thym, coquelicots, marguerites, glaïeuls, scabieuses, chèvrefeuilles, folles avoines. Et tous ces noms de fleurs, il aime les prononcer à haute voix pour les faire chanter, virevolter, sous le souffle musical de ses lèvres.
 
Cette mini-jungle, c’est son île aux trésors, sa caverne d’Ali Baba. À quatre pattes, comme un animal, dans ce fouillis végétal, Jujube observe la vie, une vie grouillante et prometteuse. Il jubile, il se sent riche et des ondes de bonheur, des frissons d’extase parcourent tout son être.
 
Jujube rêve de mourir au milieu de toute cette vie exubérante, dans cette nature sauvage. Les molécules de son corps se mêleront à celles des fleurs et des insectes. Ce sera plus qu’une mort : des noces avec la terre…
 
©Michèle Freud
 



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