Je pense, donc je suis ?
Peut-être.
Or, si j’en crois Descartes,
il me suffirait d’une simple pensée
pour être quelqu’un qui suit.
Quant à savoir vraiment qui je suis,
je n’en ai pas la moindre idée,
ou plutôt je suis en train de me demander
s’il ne me restait plus que l’embarras du choix
entre une majorité d’entre vous,
un maître incontesté
dont je serais devenu le disciple,
voire aussi, tout bêtement,
personne d’autre que moi-même
à la recherche d’un sens à ce poème.
Ah, mais, maintenant que j’y pense :
ça y est, j’y suis !
Ton postulat, aussi génial que raisonnable,
m’avait carrément mis l’esprit
sens dessus dessous, Descartes
À présent, tais-toi, j’écris
et n’écoute plus désormais
que le cri du cœur,
le seul qui, d’après moi,
aurait encore de la valeur.
Je suis gourmande comme une chatte et alors ? Ce n'est ni un pêché, si mignon soit-il, ni un vilain défaut mais une qualité à entretenir car être gourmand c'est aimer la vie, c'est respirer le parfum du bonheur.
Moi, je suis gourmande d'air pur, imprégné du moelleux d'un nuage, de la tiédeur d'un rayon de soleil, des senteurs de résine de pin.
Chaque matin, au réveil, j'ouvre la fenêtre et je bois, je sirote un bon bol d'air non confiné, non pollué. Je sens que mes poumons déplient leurs délicates fleurs roses, qu'ils se gonflent généreusement. Je respire la forêt, l'humus, la terre et chaque respiration m'est une gourmandise, une évasion.
Et je me mets à flâner sur le chemin des rêves, un chemin gourmand de noisettes et de fraises sauvages.
La voix du poète s’élève
Sur un frémissement léger
De lettres d’or et de notes
Aux variations colorées.
En cet espace de blanche nacre
Scintillent de prophétiques promesses,
Les portes d’un temple imaginaire
S’ouvre sur de singulières lumières,
Des doigts célestes effleurent
Un paysage de miel et de lait.
Une vie de sagesse
Se drapant de hautes solitudes,
Se recompose de note en note.
Et si tout recommençait
Et si l’été arrivait
Au lieu de se terminer
Serais-je plus heureuse
Je ne sais pas
Trois mois viennent de s’écouler
Le temps m’a glissé entre les mains
Comme ruban de soie
Il est temps de faire l’adieu
À mon fleuve, aux amis
Un autre départ se dessine
Un autre retour à la maison
Un autre automne qui se profile
Ici, il y a bien quatre saisons
Et par delà les hivers
Je penserai à mes étés
Regarderai les photos chères
De mon fleuve pour un temps abandonné
J’entourlouperai les anges
Pour qu’ils me portent à la saison
De mes humeurs seront vendanges
De grands bonheurs et de raisons
Et je quitte pendant qu’il fait encore beau temps
Pour garder jolis souvenirs
De ce pays que j’aime tant
Le soleil me rejoint pendant que j’écris, il me faut quitter parce que je commence à être éblouie. Une paix intérieure m’habite en ce moment même, la brise du fleuve vient jouer dans mes long cheveux de soie rouge… Je peux dire que je suis heureuse.
Pourquoi suivre
Le chemin de la poésie
Qui ne permet pas de survivre
Sauf en cas d’amnésie ?
C’est une sente
De plein soleil
Qui n’offre pas de rente
Mais perturbe le sommeil.
Si tu rêves de richesses
Oublie les poèmes et les rimes
Deviens vendeur sans faiblesse
Trompe qui tu veux, mais trime !
Si tu aimes la vie
L’amour et ses folies
Oublie les inutiles verbiages
Reviens à la poésie, elle n’a pas d’âge !
Elle est libre et n’appartient qu’à ton esprit
Et à la muse qui t’inspire quand elle veut !
Attrape ses mots lorsque la divine te sourit
Et qu’elle secoue lentement ses longs cheveux blonds…
Même si tu es âgé ou déjà trop sourd
Ton âme entendra ses chants et harmonies
Ton coeur en l’écoutant sera moins lourd
Le bonheur te saisira sans aucune cérémonie…
Dame poésie reste un sublime chemin
Il est ingrat, mais ne le quitte pas, il est ton destin !
Sache-le, le poète gagne surtout la solitude
Mais au moins, il touche à la plénitude !
Enseignant, Peintre et poète reconnu, souvent primé, il a écrit de nombreux recueils de poésie
illustrés par lui-même. Auteur de plusieurs romans et chroniqueur de revues poétiques ( : Le journal à Sajat, L'Albatros, Florilège...) C'est un plaisir que de lire ses textes pleins de fraîcheur, à la fois beaux, simples et didactiques. Jeanne Champel Grenier
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Les traductions en occitan limousin et en italien sont de Béatrice Gaudy. Traduction en portugais de Teresinka Pereira
La terre a ses morts
qui écrivent la Liberté
en lettres de Vie
La sève de l’arbre
qui jaillit dans le ciel
éclate en pépiements d’oiseaux
pérennise leur élan
de Liberté
La terra ha i quoi morti
che scrivono la Libertà
in lettere di Vita
La linfa dell’albero
che sgorga nel cielo
scoppia in cinguettii di uccelli
perenna il loro slancio
di Libertà
La tierra sus muertos
que escriben la Libertad
con letras de Vida
La savia del arbol
que mana en el cielo
estella en gorges de pajaros
perpetua de los muertos el arrebato
de Libertad
A terra tem seus mortos
que escrevem a Liberdade
com letras de Vida
A seiva da arvore
que brota no céu
brilha em gorjeios de passaros
perpetuando o arrebato dos mortos
em Liberdade
Formidable lettre de Claude Luezior qui dit la misère d'une époque affamant et méprisant les poètes !! Jean Dornac
À vos mots, citoyens ! Que l’on rassemble les volontaires, partons ! Que chacun prenne sa plume et tous ses encriers, sa passion en bandoulière, un quignon de verbes et la sabretache à ras le cœur. Fusillons adjectifs et virgules inutiles. Peu de majuscules et juste un brin d’emphase pour ne pas alourdir le paquetage.
Le temps n’est plus aux poètes maudits sous leur pont. À la rivière, morphines, fée verte et jérémiades ! Loin sur leur Olympe, laissons muses éthérées, Polymnie et autres sylphides. La moustache pouilleuse des faux génies et des bardes a vécu. Que les douairières gémissent en leur chaumière, que les tricoteuses de bonnes intentions fignolent leur chasuble ! Séchez vos larmes et vos roses sublimes, vos ciels bleus et vos extases. Marchons !
Que dix mille poètes prennent la parole chaque semaine, en famille, devant mère-grand, le petit morveux et quelques autres. Que nos cent mille enseignants de la langue nous montrent ce qu’ils ont appris ! Non pas avec une pseudo science linguistique mais avec leurs tripes. Forçons nos médias à reproduire quelques-unes de nos lignes. La poésie ne se vend pas mais elle se donne ? Donnons ! Les jeunes ne lisent plus ? Apprenons-leur les rêves et le partage, le mystère et l’immense liberté de l’écriture. Ils veulent des slams ? Scandons ! Et des textes pour la musique ? Mais chantez, Messieurs, chantez !
Vous qui avez en soupente des piles d’invendus, déchirez-en quelques pages et envoyez-les, une à une, à votre belle-mère, banquier ou percepteur. Affichez-les sur votre porte de garage et, jusqu’à plus soif, dans la cuisine où l’on tourne la béarnaise. Et si chacun épinglait un poème à sa place de travail, sur le couloir d’un métro ou la vitre d’un bus ?
Avec dix grammes d’écriture, mettons le feu au désert que l’on nous propose. La poésie n’est pas langue morte. Elle ne cesse de vivre au pays de Canaan. Mais pour cela, Poète, quitte ta tour d’ivoire : ensemble, il faut marcher !
Chaque apparition ressemble
à un adieu
une dernière valse
une main si légère
au bras de l’heure
inconstante
et volage…
A peine disparue
je cherche ton image
au milieu du désert
ton visage si doux
et le chant… le chant
de tes yeux verts…
Comment oublier
la source de ta voix
sans rencontrer
les douleurs de l’absence
la chaise vide
et le monde sans regard ?…
J’ai tellement froid
dans ma chair
on dirait l’Hiver
qui se jette sur moi !…
J’ai perdu ta chaleur
dans le bruit de mes pas…
Reste le souvenir
ton visage si doux
comme une cruauté
les heures sacrifiées
et le chant… le chant
de tes yeux verts…
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...