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8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 06:34
Si je vous parle… - Salah Bekka
 
 
 
 
Si je vous parle d’amour
Qui protège souvent mes jours,
C’est faire de son langage
Le plus beau des messages
 
Et sans oublier les peines
Que je cède au vieux passé,
Elles ont quitté ma scène
Et classées comme laissées.
 
Si je vous parle des cœurs,
De leurs mots silencieux,
Ils composent cette ferveur
Qui nous rend amoureux,
 
Sans négliger les yeux
Qui conjuguent leurs langages,
Et sans l’oubli des cheveux
Qui se tâchent dans les âges.
 
Si je vous parle des rêves
Comme un poète malade,
Dès que son cœur lui fait grève,
Son esprit par en ballade,
 
Où il aligne dans des vers,
Des p’tits mots chargés de vie,
Pour en faire des repères,
Qui lui servent d’alibi.
 
Si je vous parle de tout
Pour nourrir chaque espoir,
C’est pouvoir quitter le trou,
Où s’enracine le noir.
 
©Salah BEKKA.
Auteur
Fleurs, Épines et Frissons…
Paru au : LES ÉDITIONS DU NET
92150 Suresnes France  


 

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7 mai 2016 6 07 /05 /mai /2016 06:50
Inspiration – Thierry Deschamps
Infographie © Thierry Deschamps
 


J'irai tremper ma plume
Dans la brume du matin
Où rosée d'amertume
Perle sur le chemin.
 
Et là,
 
À travers le brouillard de ce matin blafard
Je puiserai hagard aux sources du hasard
 
Une perle de folie ce sera ma récolte.
Des mots qui virevoltent,
Qui jaillissent tels torrents, d'images sans parole.
Déluge de couleurs délavées par le temps,
Cherchant à échapper aux sombres camisoles
De nuits trop noires, de rêves d'enfant.
Des mots qui se révoltent.
 
J'irai baigner ma plume
Dans les vapeurs d'éther
Où les pensées s'exhument
Et défient les cerbères
 
Et là,
 
À travers la lumière des flammes de l'enfer
J'arracherai la chair de pensées délétères
 
Une pluie d'étincelles ce sera mon obole.
Des mots qui caracolent,
Qui fusent dans le vent, emportés par l'éclair
Blasphème béni d'envies enchaînées par les ans,
Déferlant libérées du carcan des manières
De ces non-dits qui laissent un blanc.
Des mots qui se décollent.
 
J'irai planter ma plume
Juste au creux de la veine
Où l'esprit s'accoutume
Se libère de ses chaînes
 
Et là,
 
À travers le mirage d'un plaisir trop volage
Je dénouerai les pages de vérités sauvages.
 
Un esprit survolté ce sera mon supplice.
Des mots tellement factices,
Qui jouent à cache-cache me laissant pantelant
Insaisissables spectres dévoilant l'infini,
Enchantement maudit de rapides déferlants
Où se brisent à jamais les aubes de la vie.
Des mots qui s'évanouissent.
 
J'irai braver ma plume
Au temple de l'amour
Où le bonheur s'assume
En faim de non-retour
 
Et là,
 
À travers la sueur, les bouffées de bonheur
Je renierai la peur des communes erreurs.
 
Un cœur emprisonné sera ce qui me damne.
Des mots qui se proclament,
Qui emportent les sens au bout de la passion
Pétales de fleurs sauvages aux parfums enivrants,
Germes enchantés des affres de la passion
Qui dirigent la vie dans de nouveaux courants.
Des mots qui se déclament.

©Thierry Deschamps
 

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6 mai 2016 5 06 /05 /mai /2016 06:42
S’ils se croient… - Kacem Issad
 
 
 
 
S’ils se croient puissants, 
Je suis une citadelle.
S’ils se croient savants, 
Je suis une lumière.
S’ils se croient sages, 
Je suis un prophète.
S’ils se croient rusés, 
Je suis le malin.
La mort ?
C’est un jeu inégal
La vie ?
C’est une allée, une impasse
Et Dieu ?
Des points d’interrogation.
 
©Kacem Issad
 


 

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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 06:55
L’hurluberlu – Michèle Freud
 
 
 
 
Ernest est un homme distrait, extravagant, un peu foufou. On l’appelle l’hurluberlu. Hiver comme été, il porte une casquette en toile bleue, patinée par le temps et un vieux pantalon de golf à carreaux. Ses chaussettes sont rarement assorties et ses souliers ressemblent étrangement à ceux d’un clown. Il n’a jamais de montre, seuls quelques élastiques rouges et verts ornent son poignet. Il vit seul dans une maison tapissée de vigne vierge. Ses quatre pièces sont encombrées de pierres de toutes sortes, de vieilles racines, véritables sculptures naturelles aux silhouettes étranges, de bois flottés joliment polis par la mer. Son ami, qui vient le voir régulièrement, dort sur un matelas, entre des piles de livres qui montent jusqu’au plafond. Quant à la salle de séjour, c’est le royaume des coquillages, la Vallée des Merveilles ou l’imagination des visiteurs prend son envol vers des sphères inconnues, des continents inexplorés.
 
Au milieu d’une friche, paradis des insectes et des petits mammifères, se dresse une tour couverte de lierre, imposant monolithe de verdure, colonne vivante en hiver qui retentit du chant des oiseaux, heureux de picorer ces petits grains noirs qui s’offrent à eux.
 
Dans sa poche, Ernest a toujours un vieux carnet où sont notées des centaines de phrases. Chaque jour, il s’en offre quelques-unes, comme dessert, après son frugal repas. Voici la dernière : « Sur les pentes de l’Estérel, j’ai vu fleurir l’asphodèle, une fleur qui à elle seule, est un univers de beauté, de rêve et de tendresse. En la contemplant, mon cœur s’est enrichi de mille papillons blancs. » Sur le fil qu’il a tendu entre deux arbres, voltigent des carrés de tissus colorés où sont écrits des poèmes. Mais Ernest n’a pas tendu, comme Rimbaud, des cordes de clocher à clocher, des guirlandes de fenêtre à fenêtre, des chaînes d’or d’étoiles à étoiles, pour y danser. Pourtant il est prêt à grimper sur les cordes de la pluie, au-dessus des nuages, pour y voir le soleil.
 
Il apprécie la poésie, pourtant il n’en écrit pas, il s’emberlificote trop dans les mots. Mais l’essentiel est de poétiser se vie quotidienne. Alors Ernest fait éclater le présent, il en goûte les saveurs, les parfums et les sons. La beauté est pour lui l’unique chose précieuse et chaque fois qu’il découvre de nouvelles splendeurs, ses yeux se constellent d’étoiles…
 
©Michèle Freud


 

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4 mai 2016 3 04 /05 /mai /2016 06:44
Saisons – Denise Bernhardt
Photo J.Dornac©
 
 
 
J’ai envie d’automne
De feuillages rouillés
De marrons luisants
Dans leurs bogues dorées.
J’ai envie d’étangs
Aux berges languissantes,
De cygnes orgueilleux
Poursuivant leur image
Jusqu’à l’aube naissante.
J’ai envie de toi
De ton parfum d’écorce
De tes mains de ta force
Et de baisers humides
Sur mes lèvres mouillées.

© Denise Bernhardt

Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.




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3 mai 2016 2 03 /05 /mai /2016 06:43
Sibérie du cœur – Luce Péclard
 
 
 
 
Terre inhospitalière et dure,
Livrée au gel de tant d’hivers,
Chaque année immobilisée
Sous le fringant corset des glaces.
A peine un dégel au printemps,
Tout juste un élan pour renaître,
La force de briser l’étau
Et le temps de s’épanouir
Sous le jaillissement des sèves.
 
Ah ! Que le cœur alors éclate
En floraisons multipliées,
Et qu’il s’installe pour de bon
Dans un été perpétuel !  
 
 © Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier

 
 
 
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2 mai 2016 1 02 /05 /mai /2016 06:45
NOSTALGIE - Nancy Turnier-Férère
 
 
 
 
J’ai laissé ma belle patrie lointaine,
J’ai laissé mon triste amant en peine.
J’ai vu avec mélancolie les années s’écouler,
Que de larmes versées et d’espoirs dérobés.
 
Toi mon pays, je rêve de tes eaux limpides,
Tes légendes, ta beauté abstraite et fluide.
Ta brousse tropicale, ton folklore, tes images,
Tes jours ensorcelants et tes nuits sans nuage.
 
Toi mon amour, je pense à tes caprices rêveurs,
Tes délices, tes baisers et tes espoirs de bonheur.
Je rêve de ta peau d’ébène, de tes mains et de tes yeux.
Je te désire, te caresse, c’est ça que je veux.
 
Tout se dévoile comme de sublimes images.
Votre absence me peine, il me faut du courage.
Et à vous deux, je renouvelle que je vous adore.
De toi patrie, je me souviens même quand je dors.
 
Avec un tel amour, je prélude mon espoir.
Un beau jour naîtra le délice de vous revoir.
 
©Nancy Turnier-Férère
 



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1 mai 2016 7 01 /05 /mai /2016 07:26
Pauvre petit poème – Victor Varjac
 
 
 
 
Pauvre petit poème
au regard étonné
surpris tel un crabe minuscule
à marée basse du rêve
sous une feuille grise…
 
Déjà la croissance du temps
pénètre la chair tendre
de tes mots échappés
d’une bouteille d’encre…
 
L’espérance est une grande fièvre
une voix étincelante
capable de reprendre
à l’espace même
sa première pensée !
… mais au delà
de cette illusion
où le mensonge s’accouple
aux douces lâchetés
demeure le grand fouillis
des sortilèges et des symboles…
 
Alors que peux-tu balbutier
toi l’humble page noircie
qui n’a pas encore entendu
battre le cœur d’un homme ?
 
« Poème de ce monde
j’accomplis tes désirs
et tes souhaits les plus fous
car je suis l’âme et le sang
de ta métamorphose ! »

©Victor Varjac
Antibes, décembre 1998

Extrait de « LE CHEMIN DES RÊVES » aux éditions Chemins de Plume




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30 avril 2016 6 30 /04 /avril /2016 06:46
Insomnie - Béatrice Pailler
 
 
 
 
À la mortalité que le sang poisse,
Rêve la morte alitée qui s’angoisse.
Alors sous la lune pâlotte, mortifère,
L’une et pas l’autre sera la morte si fière.
Dans le lit, vide et corrosif,
Repose livide son corps à vif.
Et l’âme qui pointe nue, véloce,
Perce de sa lame pointue, le bel os.
 
©Béatrice Pailler
 
 



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29 avril 2016 5 29 /04 /avril /2016 06:35
Mon bon Génie – Michel Duprez
 
 
 
 
Il était laid comme un désastre mais d’une intelligence nettement supérieure à la moyenne. Dès qu’il avait déployé sa longue vue de l’esprit, on n’entendait plus une mouche voler à la ronde. Le silence du recueillement après qu’une pensée fraîchement cueillie illumine son regard.
Auteur d’une époustouflante théorie selon laquelle tout poème s’écrit jusqu’à un certain point, appelé final, il a toujours su qu’un jour cette belle aventure se terminerait comme elle a commencé : à fleur de peau, face au tableau noir supposé avoir jailli du néant.
Il pouvait dès lors dire adieu à cette divine créature avec laquelle il avait tant d’atomes crochus, la femme invisible qui profitait souvent de son sommeil pour ramener à la vie l’enfant qu’il fut.
Tout cela est certes relatif, mais je pense qu’au fond il n’a jamais rien fait de bien méchant à autrui. Plusieurs de ses semblables n’hésitèrent même pas à affirmer qu’il aura été leur bon génie. Comme quoi !
Son nom ? Ah, aurais-je donc oublié de vous le dire ?
C’est insensé et d’autant plus impardonnable que, mis à part la biographie de ce grand chercheur d’idées, je ne me souviens pas de m’être octroyé d’autres distractions.
Il s’appelait Einstein évidemment, Franck Einstein.
 
©Michel Duprez
 



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