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17 juin 2016 5 17 /06 /juin /2016 07:01
Elle n’a pas de nom – Kacem Issad
 
 
 
 
 
Sous un ciel tailladé par le tonnerre
Je flagelle mon dos
Sous les coups d’une averse
Juste pour ouïr le chant de tes talons.
Mes yeux, ces choses créées pour voir le monde
Ne perçoivent que toi
Et au contact de ton arôme
Leurs couleurs se dulcifient.
Mes mains !
Oui, ces mains
Qui t’ont jadis caressé, grelottent
Pas de froid, mais de désir inachevé.
Et ces genoux, qui ont supporté le poids
De ces années passées près de toi,
Titubent comme cet intempérant à la vue d’une Bordelaise
La maîtresse de son destin.
 
©Kacem Issad
 




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16 juin 2016 4 16 /06 /juin /2016 06:42
Histoire de fou – Michèle Freud
 
 
 
 
Au fond d’un coffre vermoulu, j’ai découvert un vieux cahier qui dormait dans les plis d’une somptueuse robe à paniers dont la neige des ans n’avait pas altéré la beauté. Sur ces feuillets desséchés, j’ai réveillé, en la lisant, l’étrange histoire d’un fou hors du commun : un fou non dangereux, non agressif, mais tout de même un fou qui liait en bouquets fantaisistes, des épluchures de carottes, finement ciselées en corolles. Et chose remarquable, dans la tête de cet extravagant poète, flottait  un petit cerf-volant, délicieusement croquignolet, avec sa couronne fleurie de baies d’églantines et d’ocelles de plumes de paon. Un petit chef-d’oeuvre construit avec les fils multicolores d’une pensée-feu d’artifice ! Et puis dans le cœur de cet homme ennuagé, joliment timbré, vibrait un drôle de violon : un violon dingue qui distillait, selon son humeur, une musique de chevaux de bois ou de lions en délire.
 
Un jour, l’homme eut envie de jouer… à la moulinette ! Il voulait passer dans son petit moulin, afin de créer un oiseau-fleur, un mon qui n’en finissait pas d’étirer ses vingt-trois osselets gigotants. C’était le célébrissime, secrètement détesté : an-ti-cons-ti-tu-tion-nel-le-ment. Mais ce cabotin ne se laissait pas faire. En dansant, en sautant, en bondissant, il réussissait brillamment à éviter le couteau menaçant de cet affreux presse-purée. Et le fou tournait, tournait patiemment, mais en vain, la petite manivelle dont la chanson ironique émoustillait les neurones d’un cerveau fantaisiste. Tout concourait donc à un échec sans fin. Mais comme si dans sa tête jaillissaient de petits feux-follets, notre ami eut une idée, une idée rafignolesque : il osa jeter dans la cuvette du Moulinex, où se gobergeait le prétentieux mot le plus long, un mot magique, le mot ABRACADABRA qui fit disparaître, en un éclair, les vingt-trois lettres rebelles, tandis que s’échappait du moulin, un colibri ! Et le fou cria au miracle !  Il saisit alors son violon dingue et joua, joua jusqu’à faire miauler son chat…
 
©Michèle Freud



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15 juin 2016 3 15 /06 /juin /2016 06:40
Nuances – Denise Bernhardt
 
 
 
 
Nos gestes s’environnent de beauté
Et de moments de grâce
Quand tu viens m’emporter
Hors du temps
Qui se veut immobile.
 
Quand nous avons tout donné
De nos corps abandonnés,
Ton visage se fait grave
Marqué des embruns de l’amour,
Et tes yeux gagnent les profondeurs.
 
Alors il demeure
L’impalpable douceur
D’un baiser
Que délivre ton cœur.

©Denise Bernhardt

Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.




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14 juin 2016 2 14 /06 /juin /2016 06:46
La force de l’élan – Luce Péclard
 
 
 
Sur son coursier lancé,
Mon élan me dépasse,
Héraut de haute instance.
 
Au galop sur les routes,
Il entraîne les paysages.
 
Et flottent les bannières
Au bout des hampes déployées !
 
C’est un combat de l’avant-garde,
Emmené par sa propre force.
 
L’élan doit survivre
Aux mains du coureur
Qui prend le relais.  
 
 © Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « LA FORCE DE L'ELAN » aux éditions du Madrier

 
 
 
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13 juin 2016 1 13 /06 /juin /2016 06:47
TOI QUE J’AIME - Nancy Turnier-Férère
Bacchus et Ariane de Jules Dalou
 
 
 
Ce que ce vin exquis et mielleux
du jus de ta treille
m’étourdit bien la tête, et
imbibe mon corps chaleureux.
Enfin, je bois ta boisson.
Plus tu m’enivres,
plus je t’aime.
 
Avec tes mains qui jalonnent 
et parcourent mon être,
c’est bien l’amour défendu.
Plus je savoure ton vin délicieux,
plus je tangue et papillote,
plus nous faisons l’amour par terre,
plus je t’aime.
 
Dans ta hutte rêveuse,
on se fiche, on se moque
des us et des coutumes,
on s’en balance, on méprise
le qu’en dira-t-on.
Plus tu es fougueux,
plus je t’aime.
 
Buvons ton xérès doux
jusqu’à l’aube triomphant.
Versons ton tafia savoureux
abondamment ça et là.
Plus je vacille,
plus je valse à ta cadence,
plus je t’aime.
 
Plus nous créons l’amour,
plus nous transvasons à foison,
cette boisson qui nous chavire.
Plus tu me soûles,
plus j’ai le mal d’aimer,
plus je t’aime…
 
©Nancy Turnier-Férère



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12 juin 2016 7 12 /06 /juin /2016 06:50
Le chemin de la vie – Victor Varjac
 
 
 
 
Le chemin de la vie
nous entraîne
de l’aube au couchant
comme un grand mystère
qui se fait toujours attendre
et nous sentons bouger
dans nos poitrines nues
son âme silencieuse…
 
Ah ! Si seulement nous pouvions
tenir le soleil
dans le creux de nos mains
et voler jusqu’au fleuve
où naissent les paroles !
Mais il faut chaque fois
perdre un jour nouveau
et suspendre notre marche
au dessus des ténèbres…
 
L’espoir est une torche vivante
où l’hymne inscrit
au milieu des blessures
l’itinéraire de son apprentissage…

©Victor Varjac
Le Vauban, juin 1999

Extrait de « LE CHEMIN DES RÊVES » aux éditions Chemins de Plume




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11 juin 2016 6 11 /06 /juin /2016 06:51
Soupir – Béatrice Pailler
 
 
 
Fraîches heures, douceur de mélancolie,
Des larmes miellées,
L’araignée tisse sa toile.
Un long plissé de voile
Qui dans la fraîcheur des douces heures
Effleure mes ancolies, l’âme des fleurs.
 
©Béatrice Pailler 


 

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10 juin 2016 5 10 /06 /juin /2016 06:43
Conte à rebours – Michel Duprez
 
 
 
 
J'ai changé mon carrosse doré en une énorme citrouille,
mon superbe attelage en stupides souris,
mon cocher bien dodu en un rat tout ratatiné,
mes six plus fidèles laquais en horribles lézards.
Le jour où Cendrillon disparut pour de bon
et qu'il ne resta plus à sa place
qu'un tout petit tas de cendres,
je me suis rendu compte au bout du conte
combien j'avais perdu au change
et j'ai changé mon fusil d'épaule
en commençant par changer un lapin en chapeau
pour mieux saluer le temps qui passe,
ensuite une statue de sel en blonde incendiaire
pour réchauffer au feu de l'amour
ce cœur plus frissonnant qu'un enfant perdu dans la nuit.
Mais – Hélas, trois fois hélas ! -
l'idée m'est à nouveau venue de refaire le monde.
J'ai donc changé le singe en homme,
l'homme en génie,
le génie en lampe,
enfin la lampe en ce fichu bec de gaz
qui provoqua l'étincelle soupçonnée
- à tort -
d'avoir déclenché la guerre froide.
Alors, en attendant le dégel,
lassé d'avoir vendu tant de sable dans le désert,
j'ai décidé à compter de ce jour,
et ce jusqu'à ce que mes vieux os soient changés en poussière,
de laisser la nature suivre son cours
et de continuer à gagner ma vie
en reprenant mon petit commerce de glaces
au Pôle Nord.
 
©Michel Duprez  


 

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9 juin 2016 4 09 /06 /juin /2016 06:44
Rêves haut-perchés – Djida Cherfi
 
 
 
 
Tout au long de ce périlleux voyage
Qui s’appelle ma vie,
Je ne cesse de tourner des pages
A chaque mésaventure, chaque ennui.
Quant au sommet de cette immense montagne
Ou tous mes songes sont accrochés,
Je rencontre un problème de taille
Qui s’appelle réalité,
Je me rends bien compte que tout en étant vraie,
La dernière reste infidèle aux rêves que j’ai tant espérés.
Infidèle à ces espoirs un peu exagérés,
Infidèle à des ambitions… très haut-perchées !
Dans cette solitude que je ne saurais décrire,
Mais où je suis pourtant si bien entourée,
Je repense à ma montagne de délires,
Et à toutes les choses que j’aurais aimé changer.
Des choses, certes, auxquelles on s’habitue et,
Qui peuvent nous rendre heureux.
Mais des choses qui, en même temps, nous tuent
Quand elles nous rappellent  nos rêves merveilleux.
Dans ce périple qui est ma vie,
J’essaye de me donner du courage,
En concentrant  ma hargne et ma rage
Sur tout ce que, jusqu’ici, j’ai accompli !
 
©Djida Cherfi
24/11/2015  


 

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8 juin 2016 3 08 /06 /juin /2016 06:44
Surgissant des brumes blanches – Michel Bénard
 
 
 
 
Surgissant des brumes blanches,
Des ombres de silence
Glissent mystérieusement
Sur le miroir automnal des eaux.
Ce sont des lettres et signes
De lumière diaphane,
Qui nous habillent
De songes et de promesses
Aux transparences de porcelaine.
 
©Michel Bénard.  


 

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  • Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...
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