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7 mars 2016 1 07 /03 /mars /2016 07:55
Lorsque je me lasserai… – Jean Dornac
 
 
 
 
 
Lorsque je me lasserai de toi
Que je connaîtrai tout de ton âme
J’irai sans nul doute
Ailleurs à la recherche
Des amours d’antan
Des amours perdues en route
Sur une terre en jachère
Ou je pensais que plus rien
Ne pourrais jamais germer
Ni donner le moindre fruit…
 
J’irai poser mon âme perdue
Contre d’autres vieilles pierres
Le long des ruelles abandonnées
Elles me diront le désespoir
Des couples en rupture
Les espérances des femmes éperdues
La colère d’hommes trop cossus
Toute la tristesse de notre monde
Qui ne fait que se perdre
À force de se chercher partout…
 
Que tu sois femme, ville ou souvenir
Lorsque je me lasserai de toi
Je partirai au loin écouter
Le bruit des vagues et des tempêtes
Pour apaiser mon cœur en fureur
Car tu n’as rien fait pour me retenir
Alors que j’attendais au moins un regard
M’implorant au nom de notre amour
Mais ce ne fut qu’indifférence noire
Ou pire, lâche et cruel soulagement…
 
Et qu’importe ce que je deviendrai
Paille ou poutre aux yeux des autres
Pauvre fou ou incroyable sage
Misérable en argent ou riche en pensées…
Ce n’est jamais la réputation
Que fait la vérité d’un homme
Mais ce qu’il vit au centre de son cœur
S’il désire aimer ou plutôt maudire
S’il préfère servir plutôt que d’amasser
S’il sait lire dans les cœurs purs…
 
La valeur d’une vie sur cette terre
Se mesure à la grandeur de son amour !
Jamais à ses capacités de violence
De haine, de mépris ou de jalousie !
Je me suis lassé de toi, vie des puissants
Vie des fortunés inconscients
Des politiciens beaucoup trop gourmands
Qui, à force, oublient pourquoi ils sont élus
Je me suis lassé de presque tout
Sauf de l’art et de l’amour qui restent sacrés…
 
©Jean Dornac
Lyon, le 6 mars 2016  



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6 mars 2016 7 06 /03 /mars /2016 08:04
LE TEMPS DES CERISES – Pierfetz
 
 
 
 
Le temps des cerises...
Le temps du bonheur.
Le temps des bêtises...

Le temps des malheurs.

Cerisiers blancs
Et pommiers roses...
Amours tout blancs,
Pas toujours roses.

Cerises "pendentifs" aux oreilles.
Partage des pommes d'amour,
Mais Cupidon est là qui veille
Et le brouillard cache les beaux jours !

Qu'il est merveilleux le temps des cerises
Et malgré les plaies que je garde au coeur,
Si parfois encore, souvenirs le brisent,
Ma mémoire en garde le goût du bonheur !
 
Pierfetz©
 
Inspiré par la célèbre chanson de Jean-baptiste Clémént (Commune de Paris 1871)
 
http://arciel88.fr/bibpoesiespierrot/III-1Nostalgie.htm  



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5 mars 2016 6 05 /03 /mars /2016 07:47
Sur ou pas Sur – Gilles Lecoq
Par GabrielBuissart — self-made, Sine Saloum, SN., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2131966
 
 
 
 
Faudrait que je fasse de la Couture,
Ou de l'Acupuncture,
Voir des Points de Suture,
Et si cela ne convenait pas ou peu,
Imaginer une sorte de Soudure,
Afin de cicatriser cette blessure,
Cette Coupure,
Toutes ces Cures
Qui durent peu ou pas,
Mais qui endurent à ton corps
Ses Fêlures,
Ses Immatures,
Sorte d'Armatures
Complexes et variées,
Qui,
Tel des Sinécures
De cap en cap et de loin en loin
Te camouflent à leurs yeux
A te rendre quasi-invisible,
Sorte de Bouture
Sur squelette hominien,
Moitié Homme, moitié Armure
Inviolable et d'apparence
Pure,
Mais qui recèle en elle
Ses Cassures
De cascade en pirouette
Sans girouette ni perroquet,
Te hisse tout en haut de la Grande-Ourse
Et du mât de ta Voilure,
Enfin,
Te libère de ta servitude
Envers leurs moisissures
Qui te rend si Impur
A leurs globes oculaires
Si prompt à déceler les Fractures
Sur et certain que c'était ceci
Et non cela qui lui fit,
Sur des sols Durs,
De là en Ré et de Ré en la,
Sonnèrent les trompes et les clarines
De leurs suffisances de Menhir
Hiératique,
Et te jugèrent Dur et non recevable.
 
Et ainsi donc,
Du Dur au mou,
Chaton perdu perdure
En ces temps d'incertitude
Où se mêle le pire et le tiède,
Sans Raclures aux chalets
Sans raclettes, où,
Même la Montagne hurle
Aux quatre vents
Qu'il est Temps que ces acteurs fadasses
Et ignares
Quittent la scène et les plateaux
Pour disparaître dans les flots
D'un Océan mécontent
De leurs comportements de charognards
Sur Espèce Protégée,
Nous autres les petits,
Les plus faibles,
Les plus pauvres,
Mais
Attention car j'attire ici toute votre
Attention,
Les Plus Nombreux.
 
©Gilles Lecoq.
01/02/2016.  



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4 mars 2016 5 04 /03 /mars /2016 08:03
L’amour – Kacem Issad
 
 
 
 
Prends avec tes yeux son corps velouté,
Mets-le dans ton cœur lourd pour le sucrer,
Arrose-le de ta passion
Et tu verras fleurir l’amour
Qui éclairera ton chemin.
 
©Kacem Issad
 



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3 mars 2016 4 03 /03 /mars /2016 07:47
Le rouge-gorge – Michèle Freud
 
 
 
 
Il était une fois un petit vieux et une petite vieille qui vivaient pauvrement à l’orée d’une forêt. Ils avaient juste une chèvre, Blanchette, qui leur fournissait lait et fromage, sauf en hiver. Durant la saison froide, ils se nourrissaient frugalement de soupes aux herbes, aux baies séchées, à la farine de gland ou de châtaignes.
 
Mais c’était surtout l’amour qui les tenaient en vie. Leur plaisir, c’était d’aller ramasser du bois pour allumer un bon feu dans la cheminée. Et main dans la main, ils regardaient, heureux, la danse des flammes.
 
Mais voilà qu’un jour, c’était la veille de Noël, alors que dehors il neigeait à gros flocons, la chèvre devint nerveuse et se mit à bêler. Le petit vieux et la petite vieille comprirent qu’il se passait quelque chose d’anormal. La grand-mère alla ouvrir la porte et inspecta les alentours, mais tout paraissait en ordre. Elle avait à peine repris sa place au coin du feu, quand elle entendit nettement des petits coups frappés à la fenêtre. Vite, elle l’ouvrit et c’est alors qu’elle le découvrit,  l’oiseau, tremblant de froid, avec quelques cristaux brillant sur sa belle gorge rouge. Il semblait implorer le gîte et le couvert. La petite vieille, toute émue, comprit le message et dit tout haut : « Quelle joie, mon homme, ce soir, pour le réveillon, nous avons un invité inattendu » ! Vite, elle alla traire Blanchette. Quelques gouttes de lait sortirent de ses pis ; en cherchant bien, elle trouva des miettes de fromage et une pincée de graines. L’oiseau était servi ! Il regarda le grand-père et la grand-mère comme s’il voulait leur dire merci, puis il se mit à becqueter avec appétit. Quel plaisir de le voir dévorer son repas ! Quand il eut terminé son festin, la petite vieille sécha ses plumes avec un tissu doux et fin. Sous une aile, elle trouva une gousse séchée qu’elle mit sur la table. Aussitôt, l’oiseau la prit dans son bec et ô surprise, la déposa dans la main de la petite vieille. Que signifiait ce geste ? Que voulait dire l’oiseau ? La gousse, à coup sûr, avait de l’importance. Laquelle ? Les deux bons vieux réfléchirent, mais peu de temps. Les graines sont faites pour être plantées, n’est-ce pas ? sans hésiter, ils sortirent avec une pelle, déblayèrent un carré de neige, firent un trou, y déposèrent la mystérieuse semence. Puis il rentrèrent au chaud, tout excités.
 
Le lendemain matin, presque au saut du lit, ils se précipitèrent dehors, tels des enfants impatients de découvrir les merveilles cachées dans leurs souliers. Pour une surprise, ce fut une surprise ! Ils n’en crurent pas leurs yeux : devant eux, se dressait un petit arbre avec plein de branches d’où se balançaient des pastilles multicolores, parfumées et brillantes. Les graines qu’ils avaient plantées étaient donc magiques ! Les petits vieux croyaient rêver… Ils se regardèrent, émerveillés, s’embrassèrent, puis, avec délicatesse, ils cueillirent une petite boule, toute douce au toucher. Lentement, en hésitant un peu, ils la mirent dans la bouche. Aussitôt, des effluves inconnus mais sublimes se diffusèrent dans tout leur être. Leurs papilles n’avaient jamais goûté à une telle saveur. Mais le plus étonnant fut qu’après la dégustation, non seulement ils se sentaient rassasiés, mais une énergie vivifiante rayonna dans tout leur corps. Ils avaient envie de danser, de faire la fête d’autant plus qu’ils comprenaient que cet arbre magique leur fournirait durant l’hiver et peut-être au-delà, nourriture et santé. C’était le cadeau de Noël du rouge-gorge. Ils voulurent le remercier, mais l’oiseau avait disparu…
 
©Michèle Freud



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2 mars 2016 3 02 /03 /mars /2016 08:04
L’heure bleue – Denise Bernhardt
 
 
 
 
 
Quand tu viens t’échouer
Lourd de plaisir
Dans l’anse tiède
De mes grèves offertes,
En fermant les yeux
Tu me caresses encore
Imperceptiblement,
Et nos doigts s’effleurent
Dans l’apesanteur
Emouvante des âmes.
Quand tu poses ta tête
Sur mon cœur
En un geste enfantin,
Le temps s’immobilise
Et ton corps alangui
Pérennise,
Le charme félin
Des princes levantin.

© Denise Bernhardt

Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.




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1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 08:08
EN AVANT TOUTE ! – Luce Péclard
 
 
 
 
                                            A Gil, pour 72 ans de théâtre
 
Ce matin, dès ma prime entrée
En conscience mémorable,
Je rentre en scène, pour la fois
Vingt-six mille deux cent huitantième.
Un tour de force, en vérité !
J’agis toujours en chef d’orchestre,
Le temps n’a pas usé mon geste,
Et je commande à la régie.
Il faut régler les éclairages,
Inventer de nouveaux décors.
Cet espace est mon jeu de vie
Où trouver mon champ d’énergie.
J’y puise à ma source profonde,
Le contact avec mon public.
 
Il n’y a plus ni vous ni moi,
Mais une entité fusionnée,
Un « tout nôtre » émergé de l’ombre
Pour briller aux feux de la rampe.  
 
© Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier

 


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29 février 2016 1 29 /02 /février /2016 07:37
Tu es près de moi - Nancy Turnier-Férère
Le réveil, 1876 - Eva Gonzalès
 
 
I
 
Tu es près de moi
tout près de moi
cependant
ta présence paraît lointaine
 
À voix basse tu me dis
je t’aime
as-tu peur de le dire
as-tu peur d’aimer
 
Aisément vers ton amour
mon cœur s’emporte
Est-ce un amour féal
un amour embrasé
nonchalant ou frivole
 
Pourtant je goûte une brève
sensation de bien-être
que je déguste
que je soigne précieusement
au fond de mon cœur
 
Partout où je porte mon regard
je te vois je t’invite
approche-toi
Qui sait toutefois
si tu tends l’oreille
 
Miraculeusement
mon cœur de nouveau
a le goût de t’aimer
le goût de te savourer
dis-moi que tu m’aimes
 
II
 
Quand tu es près de moi
je me jette à ton cou
je me demande si parfois
tu veux m’aimer
si tu penses à m’aimer
si simplement tu peux m’aimer
si vraiment tu m’aimes
 
Puis au-delà des doutes
et d’abondantes larmes
j’attends avidement
un dernier baiser
un dernier regard tendre
lentement je m’emporte
dans le calme de la tombée
de la nuit pour m’enivrer
vers un demi-sommeil
Je prie
 
Ensuite j’accueille
un nouveau jour
Je médite pieusement
Je dis merci
à la lueur du crépuscule
au calme de la lumière
Je rends grâce aux faits de Dieu
jusqu’au lever du jour
Puisqu’Il est Amour et Vérité
Il sait tout et voit tout
et Il comprend bien
combien je t’aime
combien je veux t’abriter
dans mes bras
sans blâme ni revanche
 
©Nancy Turnier-Férère




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28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 08:07
Lorsque le soir rassemble – Victor Varjac
 
 
 
 
Lorsque le soir rassemble
le grand troupeau de l’ombre
le feu se métamorphose
en une pluie de lumière
qui s’accroupit
dans la demeure des hommes…
 
C’est l’heure trouble
où chaque chose renonce
à son individualité…
 
Alors jaillit du mensonge
l’anonymat qui submerge
toutes les formes du monde
tandis que le miroir s’évanouit
dans les bras du silence…
 
Le jour vaincu va se pendre
à la muraille sombre
et le pinceau nocturne
redessine les âmes…

©Victor Varjac
Antibes, décembre 1998

Extrait de « LE CHEMIN DES RÊVES » aux éditions Chemins de Plume




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27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 07:51
Saison – Béatrice Pailler
©Bart Heirweg
 
 
 
Au canal embué, sous l’haleine gourmande d’un baiser matinal, éclosent de pâles flamandes. Brumes en bouquets et vapeurs pommelées se déprennent de l’onde. Ces rondes pelotes peignées de vent, s’épanouissent en corolles blondes. Ici, au ciel clarifié, elles viennent, blancs nonchaloirs, écheveaux dénoués, jouer au carreau de l’aube dentelière. Petite main aux doigts de fée, dans sa paume, la lumière égrappée roule ses grains, se lie de fraîcheur. Au ciel étonné, elle tisse la beauté. Ici, sur sa toile de miel aux lueurs tiédies, s’émerveillent les nuées attendries.
 
©Béatrice Pailler/2015
 
Publié sur le site le portrait inconscient
Article du 29 mars 2015 consacré au mouvement intuitiste
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