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27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 08:01

 

 

     Un soir en 2016, j'ai fait un de ces rêves où l’on sent que l'avenir s'annonce difficile. J'ai vu un mort dans un cercueil. Le mort en avait l'aspect, mais il avait l'air en souffrance. En m'approchant de lui, j'ai vu qu'il restait un souffle de vie en lui ; un souffle qu'il utilisait pour essayer de passer un message important, même vital ! Tout au long du rêve, le " presque défunt " gémissait dans l'espoir qu'on l'entende et surtout qu'on écoute ce qu'il avait à dire.

On dit que le plus important dans l'interprétation des rêves ce sont les détails et, le détail qui fait toute la différence et qui me conforte dans l'idée que ce rêve prédisait les événements que traverse notre pays, est qu'en plus du linceul, le corps du " faux mort " était recouvert par de grosses couvertures aux couleurs du drapeau algérien. 

Dans ce poème qui fait partie de ma collection intitulée Marabout, je décris ce que j'ai vu ce soir-là en essayant de décrire la scène exactement comme je l'ai vécue…

 

 

Le mort qui parle

 

Dans un cercueil, un jeune garçon mort sans l’être vraiment.

Empilées sur lui des couvertures aux couleurs

Pur, feuillage et sang.

Mais dans cette étrange et triste atmosphère,

On  recouvre le suaire,

Dissimulé dans le mystère !

 

Jeune homme l’air d’un sage comme un oiseau dans une cage,

Couleur pure, feuillage et sang,

Autour de lui, le néant !

 

Mort sans l’être vraiment, on lui met des couvertures,

Camouflage ou protection ?

Difficile de faire la distinction !

 

Les yeux scellés, le visage pâle

Mais la bouche ouverte le mort parle !

Linceul caché, on le recouvre  …

Camoufler ou protéger, je ne saurai me prononcer !

 

Une seule âme ose se pencher

Pour tendre l’oreille et écouter.

L’âme encore en vie encourage l’âme partie.

Partie sans être partie 

qui se bat et gémit.

Un message doit passer,

Message d'une âme en souffrance et désespérée !

Partie sans être partie…

 

Dans la bouche du coton,

L’intérieur du corps se vidant,

Le jeune garçon, mort sans l’être vraiment,

N’arrive qu’à pousser des hurlements sourds mais évidents.

 

La terreur soudain me prend

Je suis la seule mais je comprends.

Il ne faut pas enterrer ce garçon !

Il est mort mais, sans l’être vraiment…

Il pourrait bien être encore vivant et,

Son message vital et important !

 

Ecoutons… !

 

Il a des choses à dire ce garçon,

Mort sans l’être vraiment,

Au linceul perfide,

Entre le pur, le feuillage et le sang.

Pourquoi le recouvre-t-on ?

Parce que mort ? Ou pas vraiment ?

Pourquoi cache-t-on le chaos qui nous attend ?  

 

©Djida Cherfi

 28/02/2016.

 

 

 

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26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 07:30
www.amanjiwan.fr

 

 

 

Ce matin, je veux 
Oublier ce monde en folie,
Revoir mon arbre aux merveilles,
Ôter mon manteau de chagrin,
Nier le rétrécissement de la vie
Avec quelques vers de poésie,
Visualiser un soleil couchant
Irradiant un ciel d'organdi,
Retenir dans mes mains, dans mon coeur,
Un fragment de rêve, une miette de vie et 
Savourer longtemps cet instant de bonheur.

 

©Michèle Freud

 

 

 

 

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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 07:59
Photo Gérard Gautier©

 

 

 

Dans la permanence du temps

Figé dans sa vertigineuse course,

Partageant l’angoisse grandissante

De l’enfermement des humains,

La nature, pas rancunière,

Continue son œuvre  créatrice

De futures beautés,

Se fait bourgeonnante,

Promesse d’une foisonnante  éclosion

De couleurs et de senteurs,

Se pare, prévenante, luxuriante,

De jonquilles et frêles pâquerettes

Prémices du prochain  épanouissement,

Du  lilas, abri hivernal des mangeoires

Nourricières des joyeux moineaux

Merlettes, mésanges et rouges gorges,

Bientôt des pivoines, hortensias, rosiers.

Hymne au renouveau.

 

 

 

©Gérard GAUTIER

23 mars 2020

 

 

 

 

 

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 07:20
anamorphose-place-igor-stravinski ©Gérard Laurent




 
Sur la table de l’orfèvre
un liseron jaune joue autour d’un tambour oublié
il regarde les poissons articulés
qui attrapent des pêcheurs dans des filets percés.

Sous la table, deux enfants égratignent une rose
et font saigner les épines.

Par la fenêtre fermée se faufile
une odeur de paysage détrempé et de lis fanés.

J’écoute dans le vent
la montée des pénitents blancs
ils agitent leurs crécelles
en grimpant jusqu’au toit des chimères
celui qui corne les songes.

Lorsque les anges feuillètent la nuit
la neige sème des minutes et casse les heures
silencieux, Amour se balance et cherche un visage
dans un ruisseau asséché.

Sur la table de l’orfèvre
le liseron jaune s’est refermé
Amour s’est noyé.  
 

in  Les Portiques du Vent, L.G.R. Paris  
 
©Nicole Hardouin
 
 
 

 
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23 mars 2020 1 23 /03 /mars /2020 07:36
Franco Cossuta : œuvre « sans Titre© »

 

 

D’après un tableau de Franco Cossutta

 

 

Doucement la nuit envahit l’espace

chargée de silence une brume nous entoure

 

Les entrailles terrestres brusquement s’ouvrent

un nuage opale s’étale, gonfle, éclate

surgît alors une flamme venue de l’enfer

 

Le cœur de la terre en feu

aime parfois rappeler  aux hommes

la toute-puissance de la nature.     
 

©Eliane Hurtado
 
 
 
 
 

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22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 07:44
Photo J.Dornac©

 

 

 

 

 

Aux contreforts de l’aube, le jour s’offrait, vibrant d’air vif.

 

Des assauts de bleu pervenche saluaient ce jour de printemps.

 

Epicentre des songes, mars envoyait ses messages brodés de tendresse.

 

Seul un chapeau de brume coiffait les Hautes-Chaumes du Forez quand il prit le chemin de Grandval.

 

Alors que s’éloignait l’écho des cimes, haies et taillis commençaient à résonner de joutes intimes.

 

Les replis hercyniens de cette terre d’andésite le comblaient de joie.

 

Plein d’allégresse, il allait d’éminences en vallons.

 

En ces lieux, il repensait souvent aux yeux pers de sa mère qui avaient bercé son enfance.

 

Près de la croix de granite s’allumait la première jonquille.

 

Midi sonnait au clocher de Grandval.

 

Il décidait de faire une halte au village de Sabatier pour saluer une amie, bergère sentimentale connaissant toutes les fleurs du chemin.

 

Heureuse de le retrouver, elle lui proposa de partager son déjeuner.

 

Ils se régalèrent d’une salade de pissenlits aux lardons et aux œufs mollets ; une pâte de coing sur deux madeleines avec une verveine du Velay vinrent fleurir le balcon secret de leurs retrouvailles.

 

En la serrant très fort, il prit congé de Fanny et de sa beauté de Madone renaissance.

 

L’heure était au retour par le chemin de L’épinat.

 

Il obliquait sur un sentier à travers bois menant à la ferme de la Grange Neuve.

 

Près du ruisseau, il décidait une halte pour accueillir le printemps dans ce berceau de verdure, loin de toute civilisation.

 

Un pré humide hérissé de joncs luisait de toutes parts à l’appel du renouveau quand il aperçut un œil de perle.

 

Il resta immobile pour contempler ce bel échassier au gagnage avec son long bec flexible, deux fois plus long que sa tête gris fauve cendré rayée de quatre bandes sépia.

 

Migratrices, les bécasses seraient, aux dires des chasseurs, arrivées dans la semaine avec le vent du Sud par une nuit claire de pleine lune.

 

Aux bout de ses ailes, en avant des rémiges primaires, la bécasse possède deux petites plumes rigides dites « plumes du peintre », considérées comme un trophée, parfois offert par un chasseur en signe d’une amitié profonde.

 

A la faveur d’une bouffée de ciel, la bécasse s’enleva à grand fracas en une montée en chandelle jusqu’à la cime des sapins, puis, après un vol rasant horizontal, elle effectua, en coups d’ailes capricieux, des arabesques déroutantes terminées par un atterrissage en piqué dans une clairière.

 

L’émotion était à son comble.

 

Il imagina la bécasse en une pariade sur un layon forestier à l’heure de la croule.

 

Le soleil qui déclinait lui indiqua un chemin pentu qui le conduisit au village de Saint-Amant-Roche-Savine.

 

Une muse l’attendait dans sa maison habillée de lierre et de chants d’oiseaux.

 

©Roland Souchon

 vendredi 20 mars 2020


www.rolandsouchon.com  

 

 

 

 

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21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 07:23
Collage de Michel Bénard©

 

 

 

Par l’inexplicable destinée

Voici revenu le temps de l’éblouissement,

De l’étonnement d’une chute de feuille.

Géniteur de bulles de savon,

Mon rêve s’oriente vers l’apparence

D’un monde dédoublé, inversé,

Sous le masque des illusions

Voilé par les brumes feutrées

D’un automne naissant.    

 

©Michel Bénard.

 

 

 

 

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20 mars 2020 5 20 /03 /mars /2020 07:37

 

 

 

 

 

Le volcan de mon amour
- Lave à mouler mes hanches -
Est aux formes de la naissance
De nos liens éternels
De nos amours charnels

Le brasier d’une naissance
L’enfance se fait jour
L’amour se fait chair
Naissance des mots

Beauté de l’attente

 

~*~



Il vulcano del mio amore
- Lava che modella i miei fianchi -
È alle forme della nascita
Dei nostri eterni legami
Dei nostri amori carnali

Il braciere di una nascita
L’infanzia si fa giorno
L’amore si fa carne
Nascita delle parole

Bellezza dell’attesa

 

~*~~*~

 

Ode©

 

Extrait du nouveau recueil de ODE : Médaillons Poétiques, français et italien – Traduction de Mario Selvaggio
 
 

 

 
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19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 07:26
Photo J.Dornac©

 

 

 

 

J’ai vu le domaine des dieux

A Pen Hir, au pied des falaises blanches

J’ai vu comme une naissance

De tours d’ivoires

Pieds dans la mer

D’un infini bleu

C’est le début de la création

 

Mais j’ai vu également

A Pen Hir, la fin de la terre

J’ai vu le chaos

Les îles englouties

Les pierres blafardes

Qui se regardent

Dans le miroir vert

D’une mer qui les attend

 

Oui, ici, les dieux se battent

Avec des légions de démons

Tous déchaînés

Au bord de la folie

Et qu’importent pour eux tous

Les humains qui gesticulent

Ces microbes prétentieux

Qui se croient l’égal des dieux ?

 

Entre création et écroulement

De cette terre qui ici se finit

Émerge une immense beauté

A peine imaginable

A peine concevable

Comment ignorer les légendes

Qui égrènent l’histoire millénaire

De la Bretagne

Ou commence et finit

L’Europe, ce champ de bataille

Des dirigeants fous

Des dominateurs malades mentaux

 

Loin de cette hideuse histoire

Pen Hir nous dessine

Un monde chaotique

Mais tellement sublime

Que je n’aurais jamais

Osé rêver !

C’est la bataille

Entre la vie et la mort

Entre la terre et la mer

C’est le sublime

Face à l’anéantissement…

 

Pen Hir, comment te quitter ?

Tu t’es installé dans mon âme

Mon cœur, mon corps

Oui, tu m’as montré les dieux

Ceux du bien et ceux du mal

A jamais en concurrence

Mais à jamais sublimes

Dans leurs batailles

Dont nous sommes

Peut-être l’unique enjeu… 

 

©Jean Dornac

Lannion, le 7 février 2020

 

 

 

 

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18 mars 2020 3 18 /03 /mars /2020 07:25

 

 

à Clément, à Coline...

 

La terre est-elle un lieu pour consumer la vie ?

L'enfant, lui, ne nous pousse- t-il pas

à la quête de transcendance et d'avenir

En dépit des fièvres et des toux

Existe-t-il quelque mot-délivrance

 

 

C'est un voyage que l'on peut faire par la pensée

Il suffirait de se laisser parfois porter

Les yeux baignant dans un vitrail couleur de miel

Pour deviner comme une voix venue du ciel

 

Non pas les mots mais leur musique irréelle

Des harmonies créant des ondes fraternelles

Qui adoucissent le corps à corps de la vie

Et qui reposent dans un repli de l'infini

 

Mille chemins depuis toujours mènent à elles

J'ai caressé des autels d'or et de dentelle

J'ai arpenté les voies éperdues du printemps

J'ai entendu les mots secrets venus du vent

 

Mais rien ne m'a paru plus beau que voix d'enfant

Qui ne sait pas, qui ne sait rien, et pour longtemps

Et qui vous dit tout simplement  ;  « Tu vois la lune  ?

C’est un bonbon, un ballon rond ou une prune ?  »

 

© Jeanne CHAMPEL GRENIER

  

 

 

 

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