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5 août 2020 3 05 /08 /août /2020 03:59

 

 
 
 
J’ai gardé, de mémé, la pendule à coucou,
Le moulin à café qui ne vaut plus un sou,
La photo de pépé faite par la cousine
Et le moule à gâteau rangé dans la cuisine.
 
La photo a jauni, pépé n’est plus dessus.
On l’a même enterré, un jour, à mon insu.
Mais avant de mourir, il m’a donné, grand-père,
Une blague à tabac qu’il portait à la guerre.
 
Le tabac n’y est plus, parti dans son cancer,
Mais il reste la blague, échappée de l’enfer.
Celle-là, je le dis, ne m’a jamais fait rire.
D’autant que son usage a fini par l’occire.
 
Lui, qui a survécu aux terribles combats,
N’a pas pu supporter la blague du tabac.
Il ne reste de lui que le parfum qu’exhalent
Cette photo jaunie et la blague fatale.
 

©Gérard Cazé
 
 
 
 
 

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4 août 2020 2 04 /08 /août /2020 06:22


 

 


Enfin, ils ont réussi, quelle joie ! 


Cette joie, je ne la gère pas, je la vis, je la crie, je la hurle, je la danse, je la chante, je la mime, je la raconte : joie-graminées qui secoue ses graines sous la brise, joie mutine qui butine sur le thym, joie-nuage au ventre mauve, joie-soleil levant, joie-girandole qui palpite sur une branche de cèdre, joie-étincelle aussi vive qu'un furet, joie bleue, plus bleue que bleue.


Joie, ma petite fille chérie, aux cheveux ébouriffés, aux yeux de boutons d'or, tu es encore plus belle, plus bouleversante quand tu es partagée, quand tu es offerte comme une brassée de mimosa.


Joies d'ici, joies d'ailleurs, je t'aime...


Il n'y aura pas péril en ma demeure tant que tu y construiras ton nid.

 

©Michèle Freud

 

 

 

 

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3 août 2020 1 03 /08 /août /2020 06:21

 

 

 

La transparence du crépuscule

N’efface pas la solitude

D’un confinement supporté.

 

Un long voile s’abaisse

Le jour s’éteint lentement

Préludant de difficiles périodes

Une profonde émotion s’installe

Tout semble insolite, étranger

Pas un bruit, pas un mouvement

Un rythme inconnu s’approche

en compagnie de cet ennemi

invisible et dangereux.

 

Il faut vivre pourtant

Inventer d’autres idoles

Créer un nouvel univers

Sans se croiser, sans bouger,

Où seuls les chemins du rêve

Nous rassemblent

Sur la voie de l’inconnu.

 

©Eliane Hurtado

 

 

 

 

 

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2 août 2020 7 02 /08 /août /2020 06:34

                                                            

Prose poétique

 

 

 

Préfacée par Gérard PARIS et posfacée par Patrick PICORNOT, voici une œuvre portée avec respect et admiration sur les fonts baptismaux. Que pourrais-je dire de plus sinon que ce titre positif : « Les recommencements » nous touche profondément à un moment où son auteur affronte en combat singulier la maladie. C'est donc un titre d'avenir et il nous plaira de le prendre ainsi.

Rappelons que le poète né en 1950 en Algérie Française a déjà vécu plusieurs vies : il fut enseignant en aérométéorologie dans l'armée, à Tafraoui, et ensuite guide-chef d'expéditions touristiques aux frontières du désert en pays touareg ; après quoi, en 1976, il décida de migrer en France où il devint le poète, peintre et philosophe que nous connaissons, grâce à ses chroniques dans les revues de poésie TRAVERSEES et VERSO.

 

Pourquoi ce titre : Les recommencements ?

Ne dit-on pas :« La vie est un éternel recommencement » ? ce qui signifie souvent lassitude et manque d'originalité ; or ici, il s'agit d'accueillir les perpétuels signes de renouveau en toute chose pour celui qui s'applique à lire entre les lignes de l'apparence : il arrive alors qu'on s'aperçoive que dans une même vie et à tous les niveaux, s'enchainent « les recommencements ». C'est le cas de tous ceux qui sont en quête des chemins qu'ils ont en eux, n'ayant pas peur des bifurcations, des départs définitifs, puisque c'est ainsi que l'on progresse dans la découverte de soi, en amour comme pour tout le reste :

 

L'aube et la fête aux portes de l'oasis. Là, je l'ai rencontrée, la bouche réinventant l'écume. Ah  la femme venue des eaux, lorsque ton corps en braise vibrant éclaira le désert de mes bras !...Sais-tu, je n'ai pas oublié, la dune guide mes pas, les dattes portent l'aurore de mes amours. Maintenant, je pars, je suis parti ! (L'aube en fête p.41)

 

Et puis un recommencement :

 

Je pose sur tes lèvres ma dernière écriture. Sois heureuse, le jour se lève entre tes bras. France France, le jour fluide, fruité, clair en un soleil de chair. Sois fière, il n'y a de la chaleur que dans les draps de ton corps ! ( Lettre seconde. p.42)

 

Il arrive parfois qu' une simple rose devienne un signe qui rappelle la foi, ce silencieux chemin qui continue en soi et chaque jour ''vous'' recommence :

 

La rose de mon balcon est un pont entre les hommes aimant à s'émerveiller, un pont entre les peuples, au-delà des frontières, au-delà des continents et je salue Marie car devant la rose de mon balcon je suis comme « ...un mendiant retrouvant sa monnaie », je vous salue Marie » !

 

Dans la parole de cet auteur demeurent des mots de Sage antique, parfois des paraboles, souvent des mots d'oracle modeste comme le sont les Anciens respectés des peuples africains, des mots non sentencieux. Car ce que nous révèle le poète ce sont aussi ces recommencements quotidiens quasi invisibles qui créent la joie, la vie, par la rencontre fortuite ( ''Certains sans le savoir ont accueilli des anges ''  disent les Écritures dans Hébreux 13:2 ) Dès le premier texte, d'ailleurs, l'auteur nous révèle en tout simplicité, mais avec sa parole bien à lui nourrie d'une lecture instinctive des signes, ce qu'est la naissance de l'amitié, là où l'on n'aurait vu qu'une rencontre parmi tant d'autres :

 

 C'était le mois d'avril, ou peut-être en mars, ou peut-être en mai...la table garnie, la vie qui fleurit, et la conversation...nous nous sommes découvert un lien de quelque chose d'autre que le  « Salut, comment vas-tu ? » de plus que le « tu »...Est-ce ainsi que naît le besoin de ce que j'appelle « la connaissance du beau jour »  cet accès qui préfigure une amitié...Et maintenant que tu es loin, je peux te dire : l'amitié ne se peut que si elle a nom « l'affection ». On n'aime pas, on apprend à aimer ! ( L'exercice de l'amitié p.13)

 

Pour le poète, les rencontres amoureuses et les moments d'amitié sont toujours des aubes nouvelles où recommence la vie :

 

Ton cou brûle dans la brume de tes cheveux ( L'orage de la rose p 34)

 

Ni l'Ombre de la Pomme ni le Chacal n'arrêtent celui qui marche vers la lumière, ni la nuit parce qu'elle n'est qu'une attente du jour...(Que le jour se lève p 53)

 

Il y a eu cette angoisse de n'être que ce « nous deux » quand l'horloge pouvait décider de plus de pommes sur l'arbre, une autre main dans la sienne, un ou plusieurs regards sur le rêve d'être deux. Si nos corps ont plus d'une lune, nos cœurs sont encore du matin.( L'horloge du matin p 33)

 

Je te vois marcher mon ami, tu vas où comme ça ? Je marche, je marche, comme tu vois, je marche dans la nuit pour que se lève le jour. Ainsi depuis l'origine nous marchons pour que la lumière soit.( En lisant « Une pomme d'ombre » de Paul MATHIEU) ( p .53)

 

La vérité dans tout cela ? Après avoir lu « Les recommencements », on ne peut s'empêcher de ''recommencer''. Car on apprend vite à aimer la parole poétique de ce voyageur qui parle la langue du perpétuel renouveau du cœur et de l'esprit, en ménageant des pauses, des silences qui donnent du relief aux rencontres. On suit pas à pas ce voyageur épris de lumière et d'amitié, cet homme droit venu des sables afin de s'accomplir dans le partage. La vérité c'est aussi qu'aucun vent ne pourra effacer ses mots, aucun retour à la case départ ne pourra nier ses œuvres écrites ou peintes ; son œuvre se déplacera s'il le faut, par le bouche à oreille, de mémoire en mémoire accompagnée du chant des dunes, à l'infini...

                                                                                                       

Jeanne CHAMPEL GRENIER

 

 

LES RECOMMENCEMENTS - Miloud KEDDAR - 14 euros

 

Ed. Flammes vives

17 rue Georges Léger

Le Coudray

28130 Saint Martin de Nigelles - France

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1 août 2020 6 01 /08 /août /2020 06:25

 

 

 

 

 

Tout en métamorphose

La tête qui explose

La souffrance à petites doses

Et le choix qui s'impose

À trop vouloir satisfaire

Le cœur de Lucifer

C'est son monde qui se perd

La fin de son univers

 

Flamboyante enveloppe

Tout en métamorphose

Elle prend le dessus la rêveuse

La fébrile nauséeuse

L'estomac noué

La gorge enrouée

La captive du monde stérile

Renonce et se met en péril

 

Elle avance d'un seul pas

Elle ne reculera pas

La patience paiera

La rivière de larme s'assèchera

Elle sera à son apogée

Et la fleur qui a fané

Prendra la lumière qui lui a manquée


©Djida Cherfi 
 14/07/2020

 

 


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31 juillet 2020 5 31 /07 /juillet /2020 06:44

 

 

 

Vous dites que quelqu’un aurait vendu la mèche ?

Eh bien non, je n’étais pas au courant,

mais je comptais bien sûr sur vous pour m’éclairer

Il est vrai que je suis loin d’être une lumière…

Et puis, vous savez, on a beau avoir l’air d’un génie,

lorsqu’on vous surprend sous les feux des projecteurs

et que la tension monte,

pas facile de sortir d’une lampe

sans péter les plombs.

 

Pour ce qui est d’être une tête brûlée,

je suis par contre entièrement de votre avis

et bien sûr tout disposé à reconnaître

que cela fasse partie de mes défauts.

 

Néanmoins, si j’étais vous,

je me contenterais d’adopter la position

de celui qui n’a rien vu ni entendu,

car, étant donné les circonstances ou le fait de se dire :

« Après tout, qu’est-ce qu’on risque ?

À part, peut-être, de tomber sur un bec de gaz »,

je choisirais sans hésiter

de la mettre en veilleuse.

 

©Michel Duprez

 

 

 

 

 

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30 juillet 2020 4 30 /07 /juillet /2020 07:22
« Le petit Prince », sculpture d’Etienne Fatras ©


 

 

 

Ah la fugace illusion !
Quelle moqueuse, cette imagination !
Elle fait des tours de magie
Avec un brin de poésie.

Ce n'est qu'un foulard
Retenu par une main,
Avec lequel, un vent malin,
Joue au hasard.

Il m'a fallu figer dans la terre,
Ce moment éphémère
Et le four a pour l'éternité,
Transformer l'illusion en réalité.

Sculpteurs et poètes, quand j'y pense,
Votre privilège n'est pas mince,
D'une inspiration vous faîtes une existence,
Et pourquoi pas, un petit prince.
 

©Etienne Fatras
 
 
 
 
 

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29 juillet 2020 3 29 /07 /juillet /2020 03:19
« Nuit étoilée sur le Rhône », Vincent Van Gogh

 

 

 

 

Il se peut que le firmament s'efface

Qu'il ne soit plus à hauteur de dire.

 

Il se peut que le poète plie le genou

implore d'une saison la sortie,

la puissance du ré enchantement.

 

Il se peut qu'envoûtées ses lèvres

regrettent de n'être pas pinceau

célébrant de l'univers la beauté,

 

ainsi que sut le faire sur sa toile

Vincent, pyromane averti qui

sut mettre le feu aux poudres.*

 

©Jeannine DION-GUERIN

 

*Vincent Van Gogh, d'après « Nuit étoilée sur le Rhône »

 

 

 

 

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28 juillet 2020 2 28 /07 /juillet /2020 06:40
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Oeuvre de Cheryl Waale©

 

 

 

L’émotion suscitée

Par la simple magie

D’une gracieuse silhouette,

Se veut troublante.

 

C’est l’ intime caresse

De la finesse d’un  velours bleu,

D’une élégante présence

Le geste est d’un charme séculaire,

La main posée sur un livre ouvert

Est d’une tendresse maternelle,

Les corps en éveil s’embrasent

Dans la mélodie du silence.

Un rayon lumineux se mêle

A la transparence de soies blanches

Et aux rubans de satin garance,

Jouant avec la légèreté du vent.

 

L’émotion suscitée

Par votre prestance

Aux rutilantes paillettes

Se veut troublante.

 

Vous apparaissez virginale, belle et nacrée

Sur l’autel de l’amour,

Aux jeux de la lumière,

Soudain transportée dans un univers céleste

L’illusion devient complice de réel

Jusqu’à se mettre en marge du temps

Au cœur d’une flamme jumelle irradiante.

 

©Michel Bénard.
 
 


 
 

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27 juillet 2020 1 27 /07 /juillet /2020 06:23

 

 

Suite du 15 juillet

 

 

18 juillet


Pensées d’un matin chaud et humide


Libellules bleues de nuit
Papillons aux couleurs chatoyantes
Sous les reflets de la lune
Mouches à feu
Lumineuses fées
M’accompagnent dans les nuits mon été

Les flots de mon grand Fleuve
Se jettent heureux dans l’océan
Et avec eux, je cours vers toi
Mon bel amour de toutes les saisons


 

Les secrets se révèlent
Les pensées, ourdies
Dans les dédales de l’été caniculaire
Tout en moi s’engourdit 
Tout attend
Prémices de changements

 Sera-t-il doux le temps des moissons ?

~*~


19 juillet

Tes petits mots polissons
Tes bisous dans mon cou
Me donnent des frissons
Partout, partout, partout

L’amour que tu me portes
Me porte aussi
Sans toi mon âme serait à la flotte
À la dérive de l’ennui

Même ici, les pieds dans le Fleuve
Devant toute cette Beauté
Je serais en peine, une veuve
Ce qu’il est bon d’être aimée


 

Sur ta moto, tu m’emportes
Dans tes bras aussi
La Déesse et les dieux nous ouvrent la porte
Des amants, le ciel de lit

Ton sourire me charme
Ta voix aussi
Lorsque tu chantes ou déclames
Les Leclerc, Brassens, tes mots pour moi, je suis ravie

Quel bonheur ce jour de te dire tout ça
Assise dehors, sous les arbres, à l’ombre
La brise du Fleuve et dans mon cœur, toi
Je t’aime, du lever du soleil à la pénombre

Et du clair de lune à l’heure bleue



© Ode

 

(A suivre)

 

Sources : http://zodode.5.50megs.com/Mots_Bleus/carnet_05.htm 

 

 

Création Ode©



 

 

 

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