© Mark Rothko
Vous avez vu ?
Il a jailli comme une étincelle,
Comme ça, sans prévenir,
Avant de poignarder la nuit
Et de s’enfuir
À longs enjambements,
Des nuages pleins les cheveux.
Il lui a suffi d’un clin d’œil,
De quelques mots bien placés,
Pour mettre fin
À la noirceur du monde.
Il a balayé la mort
D’un seul revers de manche,
Massacré toute la misère
Qui se terrait encore en nous
Comme n’importe qui d’autre que lui
Se serait calmement servi à boire.
Il est bien plus qu’un être humain,
Il incarne l’univers
Et il permet d’être.
Être…
Vous savez qu’il m’arrive quelquefois de me demander
Si lui aussi, au fond,
Pourrait vivre sans moi ?
C’est vrai : à force de jouer au dur
Et d’avoir maintes et maintes fois prouvé
Qu’il n’était pas de la petite bière,
Il n’est et ne restera jamais qu’un vers,
Un tout petit bout de phrase
Au pas cadencé
Qui a intérêt à filer doux
Dans l'espoir d'être accepté.
© Michel DUPREZ
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