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Le poète les fait chanter « A la douleur du mal amour »
Les amants « A l’amour triomphant… »
Le philosophe les enferme en termes alambiqués,
Le paysan les tait,
Le marchand hèle le chaland,
L'homme heureux les fait rire.
L’homme d’affaires les compte et les recompte,
Le curé les susurre,
Le muezzin les annone,
Le journaliste en fait la vérité, plutôt la sienne d’ailleurs.
Les politiques les tordent à leur faire perdre leur identité.
Ils sont à hurler parfois, désespérément,
Quand il est intolérable de soutenir le regard
vide de l'homme qui s’échine en un travail ingrat,
de ceux qui grignotent la dignité jour après jour.
Poème griffonné dans la nuit,
Seule à mon bureau,
Enfermée dans une tour de mots qui débordent mon âme.
Quand, enfin je loue les amours
Platoniques,
Physiques,
Epiques,
Hystériques,
Magiques ...
Ils trouvent leur chemin
Par mes sens aiguisés à t’écouter.
Je survis à travers chacun d’eux,
Je m’épuise parfois à les faire couler de ma plume.
Ils caressent chacune de tes formes,
Te ferment les yeux et croisent nos mains,
Mots murmurés à l’oreille,
Echoués là sur ton épaule.
Entre nos corps ils glissent,
Victoire à chacune de nos nuits
de conquête.
Nous avons alors et pour nous seuls,
Tous les bonheurs du monde en un seul cri.
Passent les heures, les jours et les années,
Passent le temps et la vie,
Les mots font bien fait leur chemin.
Ils m’apaisent enfin.
Ecrire, entre bonheur et souffrance,
Fébrilité et certitude apaisante.
Qu'est-ce que la vie peut apporter de plus ?
Ecrire, bercée par la musique.
Tout ceci finit toujours par m'emporter
dans une tourmente intérieure, violente.
Sans mots, imprégnée d'images de refus,
de l'impossibilité de dire, de contradictions étouffantes.
Paix, j'entends son pas.
N’y touchez pas, il est à moi.
Mots apaisants et tendres,
A vous de jouer.
© Dominique Dupuy
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