© Charles Léandre
Tu t’en es allée, un jour de mai
Tu es partie aux jours des fleurs renaissantes
Il y a bien longtemps, tu m’as donné la vie
Et je reste là, scrutant mon âme
A l’écoute de ce que tu fus
Le sablier accélère sa course
Dans une farandole endiablée
Ne connaissant nulle pause
Menant en un pas allègre
De la naissance au trépas…
Il me semble que c’était hier…
Tu me berçais, me souriais
Comme une fée, sur moi, tu veillais
Chétif et encore fragile
Tu aimais ce petit bout de vie
Ô insouciance de ces moments
Où tous les possibles sont réunis
Où l’amour jaillit des regards et des gestes
Ô douceur des ces premiers instants
Qui s’envolent sur un coup de vent…
La vie, dans son tourbillon infernal
Nous a séparés peut-être trop vite
Les jeunes pousses n’aiment guère les tuteurs
Elles n’aspirent qu’à la liberté
Qu’aux voyages vers les ailleurs
Où es-tu, à présent
Toi que, parfois, j’oubliais ?
Diluée dans le vaste éther
Noyée dans le néant
Ou prête aux recommencements ?
Ton dernier regard
M’a transpercé l’âme
Qui, sans délai, tressaillait
Sachant, sans le dire
Que ce furent nos derniers moments
Tu es parti un beau jour de mai
Au temps des renaissances de la nature
Mais dans mon cœur tu demeures
Restes-y jusqu’à mon dernier souffle
Tu verras, tu y seras bien, Maman…
© Jean Dornac
Paris, le 21 juin 2010
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