© John William Waterhouse
Les drapés de sa robe ondulante sont riches
De vermeils tissés d’ors,
Elle passe sans bruit, comme sans bruit les biches,
Regagnant leurs décors.
Autour d’elle, un parfum cède la clé de songes
S’y porteront ses pas,
De la lumière avance où l’ombre et ses mensonges,
Abdiquent leurs appâts.
Elle a cherché longtemps entre encens, bains d’arômes,
Réponses à son heur,
Mais toujours par ennui, cette moiteur des paumes
Qu’oblige la langueur.
Sur la terrasse enfin, de l’aurore l’écharpe
Sépare les amants,
C’est choisi, le silence où vont mourir la harpe,
Les flûtes, les tympans.
La nuit fut leur ultime, et déjà solitaire
Sans que ne tremble un cil,
Elle abandonne enfin sa marque héréditaire
En maîtresse du Nil.
La reine d’Egypte a de superbe manière,
Ecartant tous avis,
Consciente au-delà, renié l’altière
Couronne et ses parvis.
Depuis qu’un sage fou, fervent anachorète,
Pèlerin vers Memphis,
Lui dit le verbe juste où l’âme se décrète…
Il convertit Thaïs.
© Claude Gauthier
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