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Temps mort
Temps de carambolage des idées confuses
Du luxe inutile et de l’égoïsme moitrinaire
Temps des dupes et de l’inamical intérêt, des agacements de l’irrespect.
Temps de l’isolement jaloux créé par des plumitifs aigris. Temps de l’écartèlement d’un peuple sans modèle et de la rage des
âmes chimériques, de la convoitise de l’inaccessible
Temps des martyres inutiles, des scléroses et des avortements, des sourdines et des déraillements.
Temps des capitulations vénales, de la noyade des idées lumineuses, perdues sans boussole dans le chaos de la concupiscence des
politicailleurs.
Temps de la griffure des lettres anonymes mangeuses de sérénité et accoucheuses d’insomnie.
Temps du baiser vengeur et de l’aventure stérile, incontrôlable, incongrue de stupeurs muettes et de prétextes
fumeux.
Temps des terrains de neutralité pour se marcher sur les pieds. Des silences baveux et hors de saison, des absences dedans la
tête, des voix étouffées, nulles et pathétiques.
Temps des erreurs irréparables, des déraillements, de l’enthousiasme trahi, des vacillements dans l’humiliation, de la gangrène
causée par les conflits meurtriers.
Des vocations contrariées sans objet, des hésitations veules.
Temps du dégradé des pans de mes illusions retombées en fragments épars dans le naufrage du navire de la naïveté.
Le temps des bouts de jour et des accroupissements dans les horreurs coites, quand entre chien et loup le scalpel assassin des
critiques putrides crache des ombres et des silhouettes cinglant de leurs vomissures l’indépendance de l’autre.
Temps volatile des profils bas, des brisures et des portes fermées sans mot de passe pour sortir de leur prison.
Temps de la violence sans frein des ordres dispersés et de l’affolement, des indices ténus et des jeux ambigus.
De l’amitié bafouée, de la voussure de mes épaules et de mon pas traînant, affaiblis par mes échecs et mes rêves censurés. Du
brouhaha et du trouble évident des rires cassés dans l’infinie tristesse de la petite mort de la confiance déçue.
Temps des compromissions, des méprises, des bobards, de l’empilement, des tassements de mes chimères, des dépressions et des
pluies diluviennes.
Temps de repos de la source d’inspiration.
Etonnamment, temps de l’échafaudage des plans de semailles pour un renouveau de collines en plaines.
Temps annonciateur de renaissance et d’incandescence des amours neufs.
Temps de baume émollient des boursouflures de mes blessures, de renouvellement de l’énergie positive, de l’accompagnement de nos
amis vers l’allée conduisant à l’absolu.
Temps avant-coureur de cotillons et des nouvelles naissances, de latence menant à l’acceptation du spectacle saisissant de la
liberté conquise sur les cendres des héros martyrs.
Temps précurseur de tolérance, de pardon, d’amour retrouvé au contour du temps, ce temps de l’infiniment présent.
© Marie Alice Théard
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