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La montagne est sur moi si tranquille,
à mi-pente un souffle lent
secoue les angles des épicéas géants
elle me calme des mensonges de la ville.
Les vendeurs de glisse se frottent les mains,
la montagne, ça rapporte et ça vibre,
la commune pourra payer ses dettes, ses larbins,
le fric de partout se déverse enfin.
La montagne violée sursaute et tremble,
le cliquetis des rames des télésièges relaie
le ronron régulier des cabines en ballet,
le soleil éclaire une magie que le blanc rassemble.
Dans les télécabines, les frimeurs de l’Est,
Rolex au poing, planches de luxe dressées
oublient leur Russie, ses steppes désertées
dans nos montagnes chic claquent dollars et restent.
A l’ U.C.P.A, dans le grand chalet d’en bas,
banlieues colorées et C.E. déversent les secrétaires,
l’or blanc est à tous, c’est comme la mer,
mais les pistes sont plus loin, faut porter ses bois.
A Megève, Alexandra sort son vison,
les maris débordés viendront vendredi,
expédiant la nichée piaillante et ses cris,
à Courch, Charles en boîte sort son mignon.
Entre les sapins noirs, les traces enlacées
sur les bleues, les ellipses lentes des mamies,
traces arrondies du chasse-neige alangui,
sur les noires, la vitesse sifflante des skieurs pressés.
La F.M. fait danser les skieurs sur les pistes,
même si haut, si près des Dieux,
l’immense silence est cassé sous les cieux,
l’accordéon grimace, recommence et insiste.
La montagne est sur moi si tranquille
sur son blanc, cannettes et papiers sales
tachent cette splendeur lisse et elle râle,
elle vomit aussi les voyeurs de la ville.
© Claire Prendkis.
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