© Adolphe William Bouguereau
Quand le cœur se met à table
Tenant sa plume en main
Il parle de lui
Il parle de ses amours
... Il se raconte ...
Je vous dirai mon âge
à voix basse
raconte-t-il
J’effeuillerai mes ans
Vous dirai ma peine
Ferai verser l’encre
de mon âme
Sur la page blanche
Au feu primitif
de la nuit
Au clair de lune
flottant sur la mer
Du matin premier de la chair
je me souviens
Couchés dans la plaine
Trempés de rosée
Énamourés
Rose, elle était rose
la chair
Se roulant aux vagues de la mer
Où je tanguais au rythme de l’autre
Et battais la chamade Me gonflais
de bonheur
Tendres souvenirs
Difficiles souvenirs
Dont je ne peux taire
l’itinéraire
Récits nus de joies
et de révoltes
J’ai battu fort
sur la terre des aimances
dans les bras des espérances
et aussi
des peines
Et ce cœur aimant
qui sur moi veillait
Comme l’oiseau
sommeille la nuit
Pendant que
La mer montait musicale
jusqu’à la saignée des mots
Que d’orages ai -je dû traverser
dans la lumière nocturne
Là où j’ai creusé ma soif
aux glaciers des primitives écritures
Inépuisable soif
En quête d’un rayon de lune
pour me réchauffer
Cerf-volant des hautes marées
Des battures
Des îles de sable
J’ai souvent pris le large
Pour me sauver
l’âme
et
le cœur
me sauver, moi
Et l’Oiseau de Mer
m’a ouvert ses ailes
depuis
je demeure
dans la chaleur de son nid
Ode©
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