© Gao Xingjian.
Même les mots ont une ombre,
Et si on ne la voit pas,
C’est parce qu’il fait trop sombre
En nous à ce moment-là.
Il vaut mieux attendre un peu,
Le temps que l’âme s’éclaire,
Le temps qu’il faut à ce feu
Pour quitter le sanctuaire.
Car tous les mots sont soleils,
Brûlures au bout des doigts
Quand on assiste au réveil
D’un désir plus grand que soi.
Vous seuls pourrez découvrir
Cette ombre ou bien cette empreinte,
Témoin d’un dernier soupir,
Autre vie, déjà enceinte.
Car tous les mots sont des arbres
Que l’on mesure à leurs fruits,
Nul ne peut rester de marbre
Quand leur parfum tue l’ennui,
Quand, vus sous un autre jour,
Ils renvoient la terre entière
A la saison des amours
Entre l’ombre et la lumière.
© Michel Duprez
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