© Camille Claudel
Au bout de mon doigt, tu vois, je porte pour te plaire quelques fleurs écloses
On dirait ton plaisir jaillissant sauvagement de mon pouce
Si le temps le permet, dans ton jardin feuillu, j'irai me dévergonder
et nous emmêler
Ce temps-la n'est pas daté
Celui ou je t'attends dans toutes nos appétences
En route nous avons tant tardé
Il faut se dépêcher mon aimé
Il n'est que d'aimer
Sous un ciel cendreux ou au soleil d'été
Nous refaisons les gréements de nos voilures
Continuant le voyage, visitant tous les ports de la curiosité
emportés par le souffle du grand large
De temps en temps, ancrés dans la crique aux essences,
nous faisons escale
Solitaires un moment, nous redevenons complices en bout de saison
Nous dansons, tanguons et tressons nos rubans
Corps frémissant aux alentours de la complicité
Peu importe la durée de l'absence,
l'on se reconnaît nous deux quand le vent a soufflé,
car au bout de mon doigt, nos odeurs sont mêlées, mon aimé.
© Marie Alice Theard
(extrait du livre "Le temps, paroles à dire" publié en 2007)
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