© Yvanel
Avant les noirs fusains du proche hiver qui rôde,
Larcins d’un bel été, l’automne frappe d’ors
De sanguines, de bruns foisonnants sa rapsode,
Bientôt les froids linceuls toutes neiges dehors.
Au-delà des halliers entre deux avalanches,
J’envoie en émissaire un semblant de souci,
Il dansera, lutin, sur d’insolites branches,
Soucieux de ne pas tomber à leur merci.
Car j’imagine lors, ta marche singulière,
Son lascif mouvement avec le temps qui fuit,
Quand toi, tu reviendras, douce hôtesse oiselière,
Ma constante saison, avant la pleine nuit.
L'âtre est chaude et la braise, à peine colorée,
N'attend qu'un souffle pour encore irradier,
Voici ! La porte s'ouvre et sur sa froide orée,
Je me revois en gueux : que vais-je mendier ?
L'aiguière est prête. Aussi, quand ta lèvre la frôle,
De capiteux parfums me promettent ce soir,
Que des heures durant de l’un à l’autre rôle,
Rouleront feux et eaux sur ton ventre ostensoir.
C'est là que flotte nue avec la connivence,
Tel souvenir amer et tel autre enchanteur,
C'est le toujours-jamais, la désirable offense,
L'instant qui ne ment pas car non plus le menteur.
Ainsi lorsque tu pars et remonte les sentes,
Faisant gémir la neige où s'inscrivent tes pas,
Chaque chose laissée, après que tu t'absentes,
Ne craint - ni moi non plus - que tu ne rentres pas.
© Claude Gauthier
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