© Le jugement dernier - Jérôme Bosch
J’ai vu l’assemblée des puissants
Squelettes en sarabande
Éructant des pensées incohérentes
Ordonnant la mort du vivant
Semant la peste sur les terres fertiles
Célébrant et adorant leurs dieux d’argile
J’ai vu les innocents qui
Du ventre de la terre
Criaient d’angoisse et de douleurs
Cœurs tournés vers un ciel
Restant sourd à leurs appels
J’ai vu le sourire sardonique
Des soldats ivres de morts à infliger
J’ai vu le rictus sadique
De ces suppôts de ténèbres
Joyeux sous le ciel embrasé
Par les vies sacrifiées
J’ai vu la danse macabre
Des spectres décorés
De cœurs et membres arrachés
J’ai vu leur jouissance
Lorsque les villes se sont effondrées
J’ai vu les âmes des torturés
S’élever au centre de l’embrasement
Larmes séchées, enfin délivrées
De la démence des pouvoirs
Oppressants et criminels
Rageant de n’avoir pu tout anéantir
Lorsqu’il n’y eut plus pierre sur pierre
J’ai vu une myriade d’insectes
Et une armée de vers
S’élancer vers les vainqueurs
J’ai vu leurs visages se décomposer
Armés de la grande Frayeur
J’ai vu de sinistres ombres
Arracher l’âme des pouvoirs
Pour la précipiter dans l’abîme
Sans commencement ni fin
Sans lumière ni espoir…
J’ai vu les oppresseurs
Saisis d’une infinie peur
Tendre l’âme vers le ciel
Mais cœurs lourds de leurs avoirs
Ils ne purent s’échapper…
© Jean Dornac
Paris, le 5 juin 2010
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits