© sébastien déchamps http://photo.deloscampos.org/black-and-white-fr.htm
Tout geste sera vain quand tombera ma plume,
Il ne restera plus qu’une simple éraflure
Dans la chair du silence où je posais mes lèvres
Sans jamais prendre garde aux ronces qui pointaient.
Je serai mort de moi, homme à titre posthume,
Comme fleur desséchée en proie à la froidure,
Avec le souvenir d’avoir connu des fièvres
Plus terribles encor que des raz de marée.
Je n’aurai plus dès lors que le nom de cet être,
Celui qui le désigne en tant que race humaine,
Jouant avec le feu, la vie, l’amour, la haine,
Sans jamais voir venir la nuit qui me pénètre.
Mais pour l’instant nulle ombre à l’horizon n’aspire
A plonger dans mon sang sous le ciel du langage,
Je rêve que je suis un oiseau sans rivage,
Le seul goéland bleu qui parle et sache écrire.
© Michel Duprez
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