LPLT / Wikimedia Commons – Détail de La Porte de l'Enfer du Musée Rodin à Paris
Aux balbutiements de la terre
les chevaux ont éternué
et les poussières se sont déshabillées
aux blessures du vide.
Il y a eu des sourires d’enfance
emportés par le vent
des camionnettes de service.
La pluie a la grossesse précoce
dans une goutte d’eau dormant
à l’ombre d’une feuille de bananier.
La mort est à ma porte
je n’ai pas pu m’enfuir
les fenêtres m’ont gardé prisonnier,
et je la regardais
balançant les mains de ses deux fils,
ayant un reste de vie
réfugié dans leurs yeux,
avant que leurs visages ne sombrent
dans l’ultime oubli.
Moi, mangeur de lune
Buveur de soleil maudit
je suis à vide devant l’Hadès
je suis néant à l’entrée du shéol.
Le pas qui ne revient pas
à la maison
jette de l’eau
dans l’antre de mes nuits.
Mais chaque jour qui passe
est un pas vers la mort.
© Yves Romel Toussaint
Poète - Hinche HaitiPoème
Poème extrait du recueil « Tremblements de cœur » écrit à deux plumes par Denise Bernhardt et Yves
Romel Toussaint. Éditeur : Le Vert-Galant. Ce recueil est né à la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010.
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