http://telematin.france2.fr/?page=chronique&id_article=36730
Un couple romain se dispute,
Une même ire les unit,
Dès lors la bête ne suppute,
Impitoyable elle agonit.
De la femelle elle s’empare,
Lui fait hurler : « Mets donc en croix
Untel esclave » ! Elle s’égare.
L’homme : « Avisons une autre fois …»
Non ! Il lui faut une victime,
Surtout sa colère étancher,
Sans craindre un acte illégitime,
Dont ses lares vont s’entacher.
- Je le connais sans forfaiture…
- Ainsi sera, car je le veux… !
- Il est un homme de droiture…
- Homme… un esclave ? Ah, sots aveux !
- Oublions veux-tu la querelle,
Tiens… j’avais tort et toi raison,
Allons relire Marc-Aurèle *
Dans sa précieuse « Oraison ».
Rien n’y fit ! Lors le domestique
Fut sans détour crucifié,
Et la romaine flegmatique,
Reprit un ton pacifié.
Toi qui me lis, surtout ne pense
Qu’il s’agit d’un ordre passé,
A cours encor semblable offense,
Toi-même crains d’être blessé…
Non seulement d’être victime,
Mais pétri des mêmes terreaux,
De la furie en être mime,
Tellement frère des bourreaux.
© Claude Gauthier
*Empereur humaniste – fait réel relaté dans ses « Pensées ».
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits.