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Dès le premier regard
Nous nous sommes promis
L’amour à jamais
Emus et tremblants
Par l’échange des anneaux
Nous avons engagé
Notre existence
Pour le meilleur et pour le pire
Nous étions sincères
Cœurs brûlants
D’amour et désir
Plus forts que le vent
Mais les jours passent
Emportés par le tourbillon
De la vie et des occupations
Envolées, les illusions…
Ô cruel quotidien
Qui fait de la passion
Une longue habitude
Ô cruel destin
Qui fait de l’amour
Une pénible servitude
Ô cruelle est la vie
Qui altère même la beauté
Comme un tricot usé
Les fils de laine
Se tirent à la chaine
Défaisant ce qui était construit
Nos liens se sont distendus
Un rien provoque
La tempête inattendue
Qui détourne nos regards
Ces yeux qui, avec le temps
N’osent plus se croiser
Ne peuvent plus se confronter
La honte dans l’âme
Et l’orgueil en porte-drapeau
Et les corps, frustrés
Qui ne se touchent plus
Loin de tout désir…
Que l’on soit prince ou roturier
Il faut affronter le même combat
Il eut mieux valu
Que nous nous aimions
Sans serments ni falbala
Fuir le quotidien à deux
Est peut-être la leçon
L’ultime sagesse de l’amour
© Jean Dornac
Paris, le 1er mai 2011