© La condition humaine n°1 - René Magritte
L’enfant ne sait
Alors qu’il vient au monde
La somme de douleur qui l’a appelé
Mais l’homme pourtant
Loin de méconnaître
fait tout pour l’ignorer...
Et continue de rêver
Un rêve qui ne lui sert à rien...
Ni l’avoir
Ni la fortune
La puissance
Ni même le bonheur soit-il qu’il existe sans malheur
Ne nous sauve
De cette condition
Inscrite dans la nature du monde
…
L’être peut-être qui jette une lumière dans l’ombre
Saura-t-il nous montrer
Comment vivre avec cette compagne
Qui comme notre ombre hante tous nos pas……
Car c’est bien ainsi qu’il faut la voir
Compagne et compagnon.
De notre si étroite existence ;
Serait-elle plus vaste cette existence
Que cette compagne
Marcherait encore dans nos pas…
Adolescents, nous apprenons,
Grandir
Comme chaque fois
Nous arrache à nous-mêmes l
Les racines que nous croyions autrefois éternelles
Et dans ces broussailles que l’on jette au feu
C’est encore nous-mêmes
Qui extrayons de cette âme blessée
Ces morceaux de miroir brisés
Qui malgré la pointe acerbe de certains éclats
Nous ont tout de même menés
Vers cet instant d’étrange vérité
Je suis un homme
Il me revient de gérer et ma vie et mes émois
Ma force et mon labeur
Me attentes mes désirs et mes rêves…
Mais soyons sage
Et reconnaissons en fait
Qu’il nous revient de gérer au cœur de nous même
Là où il n’y a de larmes ni pleurs ni de cris
Le chemin sinueux que nous frayons au travers la douleur…
Cette douleur de rêver
De croire
D’attendre
D’espérer
Que dis-je d’aimer…
Et au milieu des ces flammes
Qui ne cessent de nous consommer
Nous avons le courage
le pavois
L’hardiesse insensée
De poursuivre
Car au cœur du rêve
Au sein de tous les songes
Combien de fois ne nous sommes pas dits
Qu’une fois que nous nous serions retrouvés
Tomberaient les armures
Et naîtrait la chaleur de cette humanité
Qui panserait nos plaies
Et la douleur d’y être parvenue
En nous répétant sans cesse
Jusqu'à y croire comme un absolu
Que non la douleur n’est pas la vie…
Et vous l’écrire
Pour sentir s’enfoncer en moi
Le glaive austère de tous les linceuls
Que j’ai porté jusqu’à aujourd’hui…
Et ce soir dans la nuit de mon âge
Contemplant le miroir brisé
Souffrant encore de ces derniers segments
Qui s’enfoncent encore dans mes chairs…
Oui je me permets des larmes…
Car si comme vous mes frères brisés
J’apprenais que je la quittais
Cette compagne trop fidèle
Dans le gouffre laissé par son absence
Désemparé
De nouveau
Je devrais tout réapprendre
Et dans le lacis
Des morceaux de moi-même
Redessiner une autre fois
Ce que je suis
Et où je vais…
Non soyez assuré
La douleur n’est pas la vie…
Elle n’est que cette compagne
Qui m’aide à dessiner ce que je suis.
Et comment je me présente à vos yeux…….
Non la douleur n’est pas la vie…
Mais au travers elle
Comment dire
La vie
L’amour
Nous prend la main…..
Oui je suis un homme
Il me revient de gérer et ma vie et mes émois
Ma force et mon labeur
Me attentes mes désirs et mes rêves…
Mais soyons sages
Et reconnaissons en fait
Que la douleur l’amour et la vie
Sont les trois Parques
Au travers lesquels nous nous sommes destinés
Et que là ou il n’y a de larmes
Ni pleur
Ni de cris
Nous nous frayons au travers la douleur
un chemin sinueux qui de notre rêve
De notre foi
nos attentes
Que dis-je de tout notre amour
Nous mène
Vers tous les autels
De la Vie…
© Yves Drolet
mardi, 6 août 2013
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