© Infographie de Ode
Par le regard des autres
Je pénètre dans mon regard intérieur
Le monde s’infiltre par tous les pores de ma peau
Je suis argile
Terre bénie qui se baigne au fleuve
Se réchauffe au feu des entrailles de la terre
et au feu de camp de la plage
Noces intimes
Je suis la descendante de tant de lignées
Qu’elles se perdent dans la nuit des temps
Je les cherche dans mon art
Je les fais renaître
Pour m’en rapprocher
Les reconnaître
Me reconnaître
Généalogie cosmique
Le ciel d’aujourd’hui est le même qu’hier
Tout en haut reste
Tout en bas change
Sans cesse
Mutation continue
Dans un monde d’asphyxie constante
La bêtise des hommes me stupéfie
je suis consternée qu’elle n’aille pas plus loin
...encore...
Cela viendra...
Heureusement, il y a la Poésie
Vers laquelle mon âme se tend
se détend
Expansion des expansions
Il y a la beauté de la pierre
millénaire...
plusieurs fois...
Sur la berge
Il y a ces traces des grands bouleversements
qui me parlent et me disent
que mes misères ne sont rien
même si à mon échelle
elles sont immenses
Je te sculpterai dans l’argile de la grève
Te ferai sécher au soleil de midi
À marée haute
Je t’offrirai au fleuve salé
Tu y flotteras d’éternité
Tu m’y emporteras
Car là est mon âme
Et le vent houle la vague
L’oiseau de mer y flotte
funambule des grandes eaux
Y volent les poissons
Témoins vivants
Que la terre existe
encore
Pour combien de temps
Pour le temps des humains
Non !
L'Oiseau restera
L'humain disparaîtra
Tout recommencera
Mes grandes sculptures
survivront-elles au Temps
Mon Tombeau de Pénélope
sera-t-il retrouvé par
les archéologues
dans le jardin du poète
Il me faut saisir ton ombre
qui libérera ma marche
pour continuer vers là-bas
là où je veux aller
voir
si je m’y rencontrerai
là-bas
dans mes terres intérieures
© Ode
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