http://remibiette.wordpress.com/2010/06/18
Les chemins de la vie
Sentes tortueuses ou larges allées
Ne sont jamais tels qu’enfants
Nous les imaginions
Bercés au foyer de l’amour.
Arrive, ô combien trop hâtivement
Le cycle des affrontements…
J’allais bientôt à l’école
Sans joie ni ardeur.
Affligé dans ce décor
Si peu harmonisé à mon âme
Mon esprit s’évadait facilement
Au-delà des murs et des entraves.
Voyageant par tous les temps
Vers les contrées que j’inventais
Je vivais dans l’asile de mon cœur
Epris de mes milles trésors
Que seul mon esprit goûtait.
Rien ne pouvait me retenir
La liberté me réclamait.
Combien de maîtres
Pénétrant mes yeux absents
Du bout de leurs règles
Me réveillaient brutalement
D’un coup sec sur mes petites mains
Avant de me punir face au tableau noir…
Ils n’étaient point des brutes
Il eut juste fallu que j’écoute…
Mais, sans répit, à cœur défendant
Mon âme s’évadait dans l’ailleurs.
On n’attache pas le vent
Qu’il soit fou ou charmant.
Il est l’un des noms de la Liberté.
Il fut, pourtant, des instants de rêves.
Ô envoûtants cours d’histoires
Leurs scènes impressionnantes
Aux yeux de l’enfant que j’étais
M’offraient subtilement le droit
De me promener au fil du temps…
Ici, compagnon de Charlemagne
A la rencontre de Roland
Là, caché dans les caves
Pour échapper aux guerres
Crimes et massacres
Fondés au nom des religions
Sauvagerie imbécile et sans nom.
Un temps, manant dans sa ferme
Narguant le roi soleil
Et tout de suite après, Sans-culotte
Bousculant la Bastille…
Puis dans une dernière échappée
Orgueilleux Grognard de Napoléon…
Au fil des fleuves et des rivières
Je naviguais par gros temps.
Trop de noms à retenir
S’ajoutant sans pitié
Aux montagnes et villes
Aux superficies à retenir
Chiffres sans âme ni poésie.
Sur la péniche de mes rêves
Seule la rive existait
Bordée de saules-abris
De platanes-Midi
De pêcheurs nonchalants
Ou de ménagères battant tapis.
Ô dictées qui me torturaient
Rédactions qui m’enchantaient…
Récitations trop magiques
Pour ma mémoire rétive
Avant que la récréation ne me sauve.
Souvenirs du temps passé
Encore si colorés en ma souvenance…
Dans mon atelier, encore gamin
Burin ou lime à la main
Mon maître, je me souviens
Du temps où tu me corrigeais
Ce temps si doux de ton enseignement
Et de ma course à l’école du temps…
© Jean Dornac
Paris, le 28 février 2010
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