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Il me manque, un mois déjà
Je ferme les yeux et le revois
J'ouvre mon âme et le revis
Tantôt bleu, tantôt vert
Tantôt presque blanc
Lorsque gorgé de soleil
Et de brumes chaudes
Mon Fleuve
Ma Mer
Mes Berges
Mon Évasion
Tout est renversement
Dans le silence bleu du Grand Ruban
Jours voyants des Genèses
Nuits d'accouchements qui m'apaisent
Pierres millénaires qui me regardent
Je les contemple
Me racontent les odeurs des saisons sans mesure
Je les caresse doucement
Je prends les plus petites dans ma main
Chaudes les Pierres
Immenses comme la Vie et la Mort
Comme la Fleur et l'Amour
Parfums de mon Pays
Encens de vies
Mémoires du Temps qui passe
Immobiles Témoins
Je réponds à rebours à vos appels
Compagnes du Fleuve
Pour enceinter d'Amour vos dires
Combler mon Mystère de vos Désirs
Je vous ai trouvées au large du Rêve
Au bord de l'Eau de l'Âme
Sur l'abondante Mer de l'Imaginaire
Et arrive le dernier sursaut de l'été
Rôde l'automne
Il me faut quitter
La nuit chavire dans la Lune
Le jour se rapetisse
Le Soleil ne réchauffe plus
Je vais veiller au Feu de l'hiver
En fermant les yeux
Pendant que le temps s'étiolera
Attendant que le Feu de Sève
Fasse chanter le printemps
Et je reviendrai
Sous l'Incendie de mai...
© Ode
Extrait du recueil « Le Fleuve donne naissance aux Enfants des Etoiles » aux éditions
Les Poètes Français – Paris
Prix Alain Lefeuvre 2010
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