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La mer bouge fort ce matin sous la coque de fer
les cailloux s’enfoncent dans la mousse,
un clocher envole le temps d’Ile Rousse,
un rocher brut dresse vers le bleu sa bannière.
Maigres herbes rampantes et doigts de sorcières,
le sol est dur sous les sabots d’une mule usée,
des figues obscènes éclatent leur ventre violet,
elle est rude et sauvage et antique, cette terre.
Les vagabonds d’Août traînent leur ennui,
reniflent le brocciu et le saucisson d’âne,
les Corses au bistrot maudissent ces pilleurs d’âme,
la canicule enrobe tout et tue toute envie.
Bermudas rebondis et seins nus s’agitent,
les bandes quittent leurs grottes, léchant d’énormes glaces,
les minettes à portable envahissent les terrasses,
les vieux immobiles lorgnent ces autres rites.
Dans la montagne, les vaches errantes grignotent,
les cascades sèchent sur les pierres rassemblées par les dieux,
quelques lézards osent bouger la statique de ces lieux,
le ciel est si sec tant le soleil rabote.
Corse d’abord, on doit reconnaître ton âme,
peuple ancien accroché à tes pentes,
dans les églises s’élève ta voix si dense
ton choeur tragique précise la nature de tes drames
© Claire Prendkis
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