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Ne pas poser d’impossibles requêtes,
il faut vivre en athée pratiquant,
faut rêver, arc-bouté sur le temps,
à califourchon sur la queue de la comète.
Il est partout des beautés en éclairs,
de la transcendance, des fleurs en boutons,
des musiques liquides, infinies vibrations,
notes évanescentes débordant les cratères.
Je rêve, je vois des dents qui sortent des mâchoires,
je sais que c’est la mort, mon psy l’a dit,
il a la clé des songes, il le sait, il en rit,
je le paye assez cher pour mendier sans savoir.
Il joue avec les mots tous les jours, c’est agaçant,
moi, c’est la mort qui me compte fleurette,
pas la peine de me tuer, tout seul dans ma chambrette,
il me rassure comme un enfant, il perdrait un client.
Je lui dis, qui suis-je, je ne sais pas,
mon écriture change, je vieillis, je suis ailleurs et autre,
sur le divan, je tremble, je sue, je me vautre,
je me débats, je crie, il est tout silence derrière moi.
Il faut dire mon goût pour les tristes paumés,
mes petits papiers, mes notes fugitives, quelques griffures,
cette conscience trop aiguë des choses si peu sûres,
les mots toujours au-delà des mots fatigués.
Ai-je besoin de lui ? A-t-il besoin de moi ?
La juste transaction argent contre air frais
me relie à lui seul comme une bouée,
je paye mes silences et alors moi, j’y crois.
© Claire Prendkis
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