© Poète dans la mansarde – Daumier
Je t'ai connu, poète
Tes mots étaient des îles
Tu en semais partout sur tous les océans
Des mots d'amour passion
Et de révolution
Des mots pour réveiller les consciences endormies
Pour dire Amis debout il est temps il est tard
Si tous les gars du monde
Tu nous tendais la main par-dessus les frontières
Tu nous offrais tes lignes où les mots impatients
Crevaient en grosses bulles sous l'encre de ta plume
Et s'en allaient voguer vers d'autres continents
Et tes vers étaient libres comme l'était ta vie
Tu créais de l'espoir comme d'autres font du pain
Et de ta foi en l'homme tu régalais chacun
En criant liberté au-dessus du tumulte
Si tu parlais de mort c'était pour dire la vie
Je t'ai connu, poète
Tes mots étaient des îles
Et tes îles de mots ont ricoché partout
De leurs doigts tachés d'encre d'autres les ont saisies
Pour chaque soir chaque nuit en noircir leurs lignes
Et les jeter à l'eau
Et je rêve à mon tour d'un archipel d'îles
Un chapelet de mots qui n'aurait pas de fin
Qui enserrerait le monde dont la seule folie
s'appellerait
Poésie
Ami, donne-moi la main.
© Annie Mullenbach-Nigay
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