Vénus par Sandro Botticelli en 1485
Visage qui es-tu ?
Dans la lumière matricielle , lier, délier l'infinitude de l'invisible avec les mots de l'envers, ceux qui se déploient quand les ourlets sont décousus, mots de l'endroit ceux qui tentent encore, mots réverbères, mots calice pour offertoire interdit donc dit, mots tissés dans les murs du silence, comme ceux du labyrinthe de Dédale, murs aveugles avec l'ambiguïté de cent chemins qui se rompent, s'entrecroisent mais d'où l'on ne revient pas sauf à casser le fil d'Ariane.
Visage aux mots entrelacés, mots foudre.
Visage, je te connais, ne te connais pas, te reconnais, Visage venu, revenu qui êtes-vous ? toi, vous qui habitez précisément là où on n'habite pas ?
Visage des soirs où l'homme est nu dans sa grande déchirure.
Visage qui tire l'aube de la nuit comme la femme tire l'eau du puits à Samarie
Visage, ton visage, votre visage, lié délié, relié dans l'épaisseur des murs de vent, visage couturé,
Visage, votre visage né d'une histoire qui porte encore le sel des antiques marées, visage qui s'origine en créant dans le souffle-soufre de la page avant que temps ne s'efface et t'efface,
Visage inscrit dans la sinuosité de la chair, visage, vôtre, mien, hiéroglyphes sur le chemin où il n'y a pas de chemin.
Tourbillon, valse lente à l'envers, à l'endroit qui taille les corps jusqu'à la moelle, pas de deux sans pas.
Visage, il neige sur la lisière de votre hanche, le grésil a froid.
La licorne a sauté par la fenêtre.
©Nicole Hardouin
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