Ils ont assassiné le poète,
La nuit arrache son bandeau
Tempo criblé de plomb,
Son corps roule dans le ravin,
Sous les pierres les lézards se terrent,
La nuit s’étrangle dans la gorge d’un chat.
Une nuit plus noire que toutes,
Ils ont assassiné le poète
Jeune corps raidi à jamais
Mille grenades ont éclaté,
Un rouge gorge s’égosille
Sur une fleur d’oranger.
Le vent joue la cadence
Martelant les accords
Bourdon d’une guitare qui soudain se rompt.
La nuit chavire, nul écho
Qu’une rime où rôde la vie déroutée.
Federico,
Es-tu ce dormeur sans sommeil
Aux paupières de terre,
Somnambule sous la lune glacée ?
©Michelle Grenier
Extrait du recueil « Poémienne » chez « les Amis de Thalie »
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