JEANNE CHAMPEL GRENIER
''DES NOUVELLES, un peu, beaucoup, passionnément...''
Éditions France Libris-2024
« La nouvelle, c'est la flèche et sa cible aussitôt atteinte »
H. Quiroga
Rédiger une nouvelle est un exercice particulièrement difficile qui demande précision, réactivité, rapidité ; c'est une brèche dans un mur, qu'il faut refermer rapidement, ce que l'auteur : Jeanne CHAMPEL GRENIER maîtrise parfaitement.
Les nouvelles, ici, sont des plantes grimpantes qui s'agrippent à l'esprit jusqu'à la chute, toujours inattendue, drôle, comme par exemple, dans le texte intitulé : « L'Agrimanche » que bien évidemment nous ne dévoilerons pas.
La nouvelle permet d'écrire aux antipodes des certitudes pour faire flamber la raison sur les lèvres du lecteur, ainsi en est-il dans le texte « Coup de chapeau » dont la chute ébouriffe : étonnement, sourires...''quelque chose suit son cours'' aurait dit Becket.
Les nouvelles permettent à l'auteur de multiples combinaisons où tout se créé, se métamorphose, comme dans ce « Sommeil de porcelaine » où le personnage central, homme d'affaires, vient d'atterrir en Corée. Tout pourrait être simple, clair, bref, un voyage d'affaires comme il s'en fait tant, mais non... et ce fut un mystère !
Les multiples combinaisons de situations pemettent à l'auteur de tenir son lecteur en haleine tout en l'amusant. Les écrits alignent leurs dentelles et leurs épices, au lecteur de s'en vêtir, de les déguster, ce qu'il fait avec joie dans ce recueil.
Une comète passe, éphémère éphéméride, mais la nouvelle reste à l'ombre des regards sépia.
Lire les multiples nouvelles de Jeanne CHAMPEL GRENIER, toutes différentes, que ce soit : « Bonheur du jour », « Autrefois-Autre foie-Autre foi »( tout un programme!), « Les poignées d'amour », « Les deux corbeaux », « Le passé empiétant ».....tous ces textes si différents où l'on voit que l'auteur aime courir vers l'inconnu, le rêve, le jamais dit, le rire franc, courir sans jamais se retourner, sans trop de condition, juste pour l'ivresse de la quête et du partage. Car à l'orée de ce monde agité, de ce grand orchestre désaccordé, le « je », cet oiseau rare, sait-il encore « où il habite ? » ( Extrait de la préface)
Le lecteur des « Nouvelles » s'écarte de ses propres chimères, celles de l'auteur restent sur ses berges, l'empoignent, le poursuivent.
Celui qui lit Jeanne CHAMPEL GRENIER échappe ainsi au requiem des ombres. Grâce aux mots vivants porteurs d'antiques marées et de signes avant coureurs, ce recueil ne sera pas une flagrance qui se volatilise ; le lecteur en garde longtemps souvenir et jouissance.
À lire pour chasser les idées noires et trouver du plaisir.
©Nicole Hardouin
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