Illustration Roland Souchon
Lourd d’orages et de baies de sorbier, cet été m’a encore révélé bien des secrets glanés sur les sentiers du Haut Livradois.
Un vent chaud au parfum d’airelle tourne les pages d’un livre de belle reliure.
Au premier signet, une colonie de digitales offre sa révérence, pourpre balancier sur la toison rase des croupes mordorées.
Il faut y voir un séduisant appel à gravir les sentes odorantes et gagner les Hautes Chaumes du Forez pour y cueillir la splendeur du rien qu’élabore le ciseau du vent.
Au deuxième signet, la roche exsude dans un élan d’allégresse.
C’est l’heure de boire jusqu’à l’ivresse ce vaste horizon où rudesse et douceur se conjuguent.
Le troisième signet ouvre un ciel caravanier qui foule les grands espaces, engendre floraison, fenaison et moisson.
En écho des clarines, les scabieuses dansent, parées de leurs auréoles bleues.
Sur cette terre de lave assoupie s’enfuient les ombres et reviennent de grands pans de lumière :
Terre de feu
Vent qui feule
Sources murmurantes
Joie d’aimer.
©Roland Souchon
Eté 2023
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