Il y a peu d'oiseaux dans ma cité.....qu'importe,
j'ai trouvé quelques plumes de pigeons ramiers
et je les ai fait glisser dans le blanc de mes cheveux
afin d'intégrer la tribu de mes indiennes merveilleuses
Elles tressent serrées leurs nattes pour de jolies oreilles
qui couvrent leurs épaules comme des cordelettes
Je m'efforce de ne pas tomber sous le charme
de leurs petits yeux sombres, noirs et noisette,
qui percent le Temps, et d'oublier le bleu de mes yeux
Elles ne scrutent ni le ciel ni les étoiles
attentives seulement à l'envolée céleste du Manitou,
qu'elles soignent avec douceur de leurs doigts calmes
et lorsque le Chef aux mille plumes de couleur
projette l'esprit des oiseaux vers les nuages,
elles se reposent sur leurs lauriers de servantes
Totem, fasse que le sommeil vienne me visiter
et que serein je retrouve le chemin de quelque chasteté.
Je n'ai pas d'autre ambition que de sucer
les doigts à taille égale de leurs petits pieds
nus et à l'éloquence animale.
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Parfois j'obéis au rire enfantin d'une squaw
dont les seins purs n'ont pas encore allaité
Irrésistible, son regard est chargé de reproches
mais vêtue d'habits dorés, ses bracelets de prix
se rejoignent en musique à son poignet
annonçant les prochains présents de la nature humaine.
Mon cœur ni mes yeux de vieux trappeur
ne souffrent liés à son poteau de torture
et je suis surpris de ne verser qu'une larme minuscule.
©Pierre MIRONER
août 23
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